XXIV. Le Poisson-lune
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Le Poisson-lune
Sur la plage souillée,
Gît le grand poisson lune,
Un moribond de l’aurore
Autrefois sans pitié,
Aujourd’hui sur la dune ;
Un harpon de son corps sort.
Ce n’est pas un harpon
Mais une énorme ancre noire
Qui transperce le tyran
Des mers. Nous saisissons
Ce sceptre de désespoir
Libérons le monstre, tirant !
Un gros bouillon vermeil
Jaillit de la blessure,
Les ronds yeux globuleux
Soudain me démerveillent ;
Tous les points de suture
De mon âme sont affreux.
Je les vois qui se déchirent,
Mes entrailles se tarissent ,
Je me désolidarise
De mon être, mon empire,
Seul face au précipice
Des soupirs et des sueurs grises.
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