Par la fenêtre
Je regarde par la fenêtre, et soudain, je ne reconnais plus mon jardin. La nuit a pris le dessus, je ne vois plus les formes rassurantes de la petite maison de bois construite l’été dernier, je ne vois plus non plus la maison à oiseaux dans laquelle vont tant de visiteurs ailés lorsque vient l’hiver. Je ne vois plus les arbres qui fleurissent au printemps. Je ne vois plus les arbres qui ne perdent jamais leurs feuilles, même en automne. Mais ils peuvent quand même mourir d’une maladie inexplicable, un jour, au moment où ta tante passe pour voir ton jardin dont tu as vanté les mérites pendant des mois…
Je regarde par la fenêtre, j’ose regarder par la fenêtre bien que j’aie peur de voir soudain apparaître un visage, n’importe quel visage qui ne devrait pas être là, un visage horrible comme un visage normal. Je regarde, et je ne vois pas de visage. Je regarde, et je ne vois rien du tout. Il fait si sombre…J’aperçois soudain une petite luciole qui vient me dire bonsoir. Il est temps de refermer la fenêtre. La nature s’endort aussi, à moins qu’elle ne se réveille ?
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