Chapitre 2 : Préparatifs et départ

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Avec Drisan nous nous dirigeons vers la forge de Gunror, célèbre pour son affutage des lames. Drisan lui dépose son fer de lance et lui demande de réparer un peu son armure en même temps. Puis après cela, nous allons au foutoir de Triorn, une échoppe où nous retrouvons Shondor qui a déjà fait ses achats pour partir. On y trouve de tout dans ce bric-à-brac, mais ce qui intéresse Drisan c'est surtout les cordes en Furvar. Elles ont la particularité d'être résistantes au feu et sont très résistantes pour les charges lourdes. Un bon rouleau de cette corde permet de réaliser plein de choses. Il prend aussi une bourse de poudre noire, une outre d'huile ainsi qu'une lanterne. Shondor passe devant Drisan en lui annonçant qu'elle se dirigeait vers la boucherie de Hosdorn pour la nourriture du groupe.

Pendant ce temps, Wurnor prépare Molosse en l'équipant d'une armure de cuir, on ne sait jamais. De plus il s'est rendu chez Alfundor le grand ingénieur de la ville afin de récupérer quelques outils qui seraient susceptibles de servir. Il a récupéré son vieux chariot de guerre nain afin de se sentir plus à l'abri en cas de mauvaises rencontres dans le Veinor Nan. Cela peut arriver, même si c'est rare. Son chariot est un véritable fortin nain sur roue. Meurtrières sur les quatre côtés, portes verrouillées en six points quasi hermétiques, poste de conduite entièrement protéger, angles renforcés, arêtes de coté avec des pointes de protection et les deux choundars* qui tractent ce mastodonte sont recouverts de plaque de fer, avec pointes sur la partie avant pour enfoncer une éventuelle résistance. De plus, il y a une petite tourelle sur le toit qui est équipée d'une arbalète à répétition quinze coups. Il y a encore quelques petites surprises que Wurnor a préparées dans ce chariot. Il faut surtout bien le graisser avant le départ car cela fait presque dix ans qu'il traine dans la caverne. Au moins Wurnor sait que sa journée de préparation sera bien remplie.

Durant le même temps, Fulrac prépare à sa manière ce long voyage, il dort. Ses nombreuses expériences le confortent dans le sens où il faut être reposé avant de longs voyages souvent perturbés. Et puis son grand âge n'arrange pas sa résistance, donc autant profiter de ce moment de calme.... avant la tempête. Il le sait, le voyage sera long de quelques semaines. La ville de Moror est loin vers le nord de l'Empire nain et même si le Veinor Nan, cette célèbre voie de communication naine entre toutes les villes, est en principe un lieu sûr, il arrive que des mauvaises rencontres se produisent.

Cette journée de préparatifs se termine pour tous à l'auberge du Torc d'Or, devant un bon repas et sans oublier l'accompagnement d'une grosse pinte de bière, voire même de deux. Cette soirée se passe dans la joie et l'allégresse, même si parfois Drisan semble soucieux. Je le sens ressasser de vieux souvenirs sombres, qu'il avait profondément enterrés en lui. Cependant, ils remontent à la surface depuis qu'il a ce morceau tissu. Je ressens un sentiment que je n'avais jamais vu en lui, celui de la PEUR. Se peut-il que les nains connaissent la peur? Je ne le savais pas jusqu'à aujourd'hui, mais il me semble en fait que cela soit possible. Ou alors cela vient de moi qui l'identifie comme tel, peut-être est-ce seulement un doute. Quoi qu'il en soit la soirée touche à sa fin. Les compagnons se serrent l'avant-bras et se disent bonne nuit. Ils savent que demain le début d'un long voyage commence et que seul Korhor Gurn, le dieu tunnelier, sait ce qui les attend dans les prochains jours.

Avant de monter dans sa chambre, Drisan prit une dernière bière au comptoir. Il l'a but lentement, prenant le temps de la humer, comme si c'était la dernière d'un condamné. Puis il monte à sa chambre pour se coucher, mais s'arrête subitement. Il lui manque quelque chose. Il se tâte de partout et s'aperçoit qu'il n'a plus sa corne familiale pour boire. Il retourne au comptoir et la retrouve là où il l'avait laissé. C'est bien la première fois que je le vois oublier quelque chose de si important, surtout sa corne qui lui a été transmise par son père. Drisan il faut te reprendre se dit-il dans la tête. Et enfin il monte dans sa chambre.

Le lendemain matin, tous se retrouvent pour le petit déjeuner. Chez les nains les repas sont toujours très garguantuesques. Le petit déjeuner est néanmoins le pire, charcuterie, viande grillée, tout cela accompagné de champignons des cavernes ou de quelques légumes des profondeurs, pas trop les légumes non plus. Le tout arrosé des breuvages matinaux, comme le toulgrag, une boisson à base de fougères séchées que l'on infuse, ou alors le fulize, à base de graines moulues macérées dans un jus de champignons syrouze. Le vieux Fulrac prend toujours du fulize qu'il agrémente d'une goutte d'alcool de sa famille. Il dit que cela lui donne la force de sa famille. C'est surtout une sorte de rituel pour se donner du courage, lorsqu'il sait que la journée à venir sera longue. Le repas finit tous se lèvent, sortent de l'auberge et prennent la direction du convoyeur. En chemin Drisan leur dit de continuer, il les rejoindra, il se doit d'aller chercher sa monture. Tous ont bien compris de qui il parlait, son moigrack*, Kletops.

Drisan arrive sur le dos de Kletops, en marchant, ce qui est rare. Mais dans bien des villes naines, il est interdit de voler et c'est le cas dans la ville de Zaorn Zirk. Le chariot de marchandises est prêt et c'est Fulrac qui prend la place du conducteur. À ses côtés, il y a Shondor, elle a déjà sorti sa quatre lames naine. Wurnor suivra le chariot de marchandises à bonne distance pour couvrir les arrières. Alors que Molosse lui sera en avant, comme un éclaireur. Il est habitué à cela depuis de nombreuses années. Drisan survolera le groupe avec son moigrack dans le Veinor Nan. Le marchand remet une partie de la prime de convoyage à Drisan, en lui indiquant qu'il touchera le reste à son arrivée comme d'habitude.

Le convoi se dirige vers la grande porte nord, vers le Veinor Nan. Ils passent devant les dernières habitations Troglodytes naines et arrivent au poste de garde qui protège la porte. Le poste de garde ressemble plus à un fortin nain qu'à un simple bureau de garde. Les deux grosses tours qui entourent la porte haute de quinze mètres, avec les meurtrières et ses créneaux prouvent qu'en cas de conflits les nains sont prêts à recevoir les ennemis. Mais d'ailleurs quels ennemis? Les nains n'ont jamais été attaqués par d'autres créatures, c'est plutôt eux qui ont éradiqué les quelques créatures qu'ils ont croisées depuis l'extension de leur empire.

Un garde se dirige vers eux. Il s'adresse à Drisan : "bonjour, vos papiers de voyage s'il vous plaît". Drisan lui tend les documents. Après un bref regard, il lui redonne en lui disant : "Bon voyage mes frères et restez sur vos gardes. Deux de nos rondes dans le Veinor Nan sont revenues en ayant fait des rencontres avec des gobelins. C'est rare, mais je tenais à vous le signaler". Drisan le remercie de cette attention. Le garde retourne vers sa guérite en donnant l'ordre d'ouvrir la grande porte. Un bruit sourd se fait entendre, puis doucement la porte à double battant s'ébranle. Elle s'ouvre lentement, vraiment lentement, laissant entrevoir la célèbre voie routière qu'est le Veinor Nan.

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