Sur le dos de Kletops, Drisan se sentait en sécurité. Et pourtant je sentais en lui que tous ses sens étaient en alerte maximale. Car si les gobelins ont attaqué une troupe de la garde royale c'est qu'ils se sentent en confiance et sont donc puissants. Mais qu'est ce qui peut les rendre si audacieux d'un seul coup? Et cette tribu est-elle la seule à être dans les parages?

Puis d'un seul coup, il tire sur les rênes de Kletops, le mettant en vol stationnaire. Il tourne la tête vers la droite certain d'avoir vu quelque chose et il ne se trompe jamais. Effectivement, dans une des meurtrières du tour de garde, il aperçoit un objet. Il se rapproche en volant et découvre une lance naine posée de l'intérieur. Il se met debout sur Kletops, s'avance sur son cou robuste et sur sa tête. Kletops a bien compris la manœuvre de son maître et il se rapproche au maximum de la paroi. Drisan récupère du bout des doigts la lance. Elle est ensanglantée et pas que de sang de gobelin. Drisan prend une boule de Faltor qu'il secoue afin de la rendre lumineuse et la lance dans la meurtrière. De l'autre coté, il voit le corps d'un nain qui le regarde mal en point. Il tente de dire quelque chose mais aucun son ne sort de sa bouche pleine de sang. Drisan lui dit alors : "Ne bouge pas l'ami, je viens te sauver."

Drisan se remet en selle et part à tir d'ailes vers les profondeurs du Veinor Nan. Il trouve à un moment un passage avec une herse, un passage de fortin enfin. Il descend de Kletops et observe les contours du passage. Il sait que son peuple a l'art du trompe l'œil, pour ce qui est des leviers d'ouverture pour ce genre de passage. Et bingo, en tâtonnant il trouve ce qu'il cherche. Il tire le levier d'alarme, la herse se lève et Drisan sait qu'une cloche vient de retentir dans un fortin nain pour prévenir cette ouverture. Les renforts vont arriver dans peu de temps et il est temps de prévenir plus de monde, de tout ce que nous avons vu jusqu'à présent.

Drisan prend le passage de la garde royale, il monte une volée de marche en colimaçon. Arrive sur un couloir sombre et décide de sortir sa lanterne pour avoir un peu plus de lumière. Il l'allume à l'aide de son briquet silex. Puis, se remet à courir à toutes jambes, pas facile pour un nain. Il trouve enfin ce pauvre nain. Il s'agenouille à ses cotés, puis observe ses plaies. Aucunes n'ont l'air grave, mais il a du perdre beaucoup de sang. Il prend quelques bandages dans son sac à dos et un peu d'eau afin de les lui appliquer. Puis il sort une petite fiole, qu'il lui fait boire. C'est une fiole magique humaine qui permet de reprendre ses esprits et de revigorer celui qui la boit.

En effet, la fiole agit rapidement et le nain se relève d'un trait comme s'il avait juste dormit. Il se tourne vers Drisan et lui dit : "Merci à toi mon frère. Je pensais rejoindre le Van Ghalada, mais tu es intervenu et ma gratitude sera éternelle." Drisan le tient par le bras car il le sent encore fébrile. Il entend des pas qui arrivent au loin, dans le couloir. Ils se dirigent alors dans cette direction à la rencontre de la garde royale.

Quelques instants plus tard, une dizaine de nains sont avec eux. Ils portent le blessé et retournent vers le fortin. Une fois arrivée, Drisan relate les derniers événements au commandant du fortin, ainsi que la lourde perte de la troupe. Il lui donne aussi le blason et il semble atteint à la vue de ce dernier. "Mon fils faisait parti de cette troupe, il a donc péri." dit-il. Une larme coule le long de sa joue, il est rare de voir pleurer un nain. Pour beaucoup d'entre eux pleurer est une faiblesse. Mais là, personne ne pourra le dire, à part Drisan nul autre ne l'a vu dans cet état.

Drisan retourne voir l'état de son blessé dans la salle d'infirmerie du fortin. L'infirmier lui dit que bizarrement ses blessures se sont déjà refermées. Mais Drisan lui explique qu'il lui a administré une petite potion magique, cela doit être l'explication. En se dirigeant vers lui, il s'aperçoit que son habillement est des plus respectables et de plus il porte une arme magique naine, caractérisé par le fait des gemmes enchâssées. Un noble ou une haute personnalité à n'en pas douter.

Drisan lui dit : "Alors vous vous sentez mieux m'a-t-on dit?" "Oui et c'est bien grâce à vous. Mais je manque à tous mes devoirs, je me présente Noror Travuldir de l'ordre des pourfendeurs d'orcs. Je vous remercie pour m'avoir sauver la vie et mets ma lame à votre service, jusqu'à ce que vous en décidiez autrement." Drisan le regarde surprit de ses paroles, mais aussi compréhensif. Il est extrêmement rare qu'un nain mette volontairement sa lame au service d'un autre, même si on vient de lui sauver la vie. C'est une preuve bien trop grande de gratitude, pense Drisan. "Je ne peux accepter tant de gratitude de votre part, même si je vous ai sauvé la vie." Et il lui répond direct : "Si!! J'insiste fortement". Avec un regard froid de persévérance, ce qui donne encore plus de poids à sa réponse. "Très bien si tel est votre vœux. Nous devons repartir sur le champs, mes compagnons doivent certainement m'attendre." Drisan tourne les talons et Noror lui emboite le pas.

Pendant le trajet, Drisan reste perplexe envers ce personnage. Il est sur qu'il ne lui dit pas toute la vérité. S' il appartient bien à un ordre où est son signe distinctif? Il n'a pas vu de bague de barbe ou un autre objet dans ce sens. Il l'a peut être perdu pendant son combat, même si l'arme exceptionnelle qu'il porte peut-être une preuve à ses dires. D'ailleurs cela fait penser à Drisan qu'un sujet de conversation est tout trouvé pendant le chemin du retour.

"A propos Noror, comment vous êtes vous retrouvé dans cette situation? Demande t-il. Noror lui raconte alors sa rencontre avec la garde royale dans le Veinor Nan et l'embuscade dont ils ont été victime. Il lui raconte son dur combat contre sept gobelins et son sauvetage grâce à son instinct de nain qui lui a fait trouver un porte dérobée. De là, il a essayé de trouver un fortin nain pour se mettre à l'abri mais ces forces l'ont abandonné. "Et puis vous êtes arrivé. J'espère ne pas vous avoir offusqué avec ma demande, mais c'est la seule chose que je puisse faire en retour, pour vous prouver toute ma gratitude." Drisan s'arrête et lui sert l'avant bras. "Je comprends l'ami et j'en suis très fier."

Lorsque nous ouvrons la herse et sortons du passage, nos compagnons sont là aussi. "Alors on fait du tourisme comme d'habitude Drisan? Et en plus on ramène une âme errante." Lui envoi Fulrac sur le ton de la plaisanterie. Et oui parfois il peut aussi être sarcastique. Drisan sourit et lui répond : "Je vous présente Noror Travuldir, je lui ai sauvé la vie et il a décidé de mettre sa lame en gage de gratitude." Tous viennent lui serrer l'avant bras et lui souhaite la bienvenue, même Grymilia qui connait bien les coutumes naines.