Enfin un peu de calme. Depuis trois jours nous n'avons pas rencontrer âme qui vive. Nous avons même eu le temps de prendre un bon bain, dans un lac d'eau chaude que nous avons trouvé dans un passage latéral lors d'une halte. Grymilia n'en revenait pas d'avoir ce genre d'endroit. C'est d'ailleurs elle qui est restée le plus longtemps dans l'eau. Tout le monde a eu le temps de faire plus ample connaissance avec Grymilia et Ghonsor. Car ce dernier a finit par avouer sa véritable identité à tout le groupe.

Seul point noir de ces trois jours, c'est la rupture d'un essieu du chariot de guerre de Wurnor. Nous avons perdu une demi journée pour la réparation. Heureusement Wurnor est un ingénieur de grande qualité et il avait pris soin de prendre le matériel pour ce genre de réparation. Et puis l'aide de tous a fortement contribué à la rapidité de cette opération. D'ailleurs, il semble évidement que notre groupe a resserrer ses liens et qu'un esprit commun en est ressorti. Chacun y a trouvé sa place, cela se ressent lors des haltes pour manger. L'organisation s'est faite d'elle même et chacun prend sa tache à cœur.

Wurnor et Ghonsor sont devenus inséparables, les conversations vont bon train entre ses deux là. Grymilia et Shondor n'ont rien à leur envier non plus. Seul Fulrac est légèrement à l'écart, mais c'est dans son caractère. Il aime être seul afin de laisser aller son esprit dans des spéculations diverses. Drisan lui parle avec tout le monde sans aucunes retenues. On sent bien qu'il a l'âme du chef au sein du groupe. Pourtant je le sens douter de lui parfois dans ses prises de décisions.

Nous avons reprit la route depuis bien longtemps maintenant et enfin nous croisons des nains à dos de Skonxss*. Cette monture naine est assez rare et souvent se sont des notables nains qui en sont propriétaires. Mais là ce n'est pas le cas, les nains nous font signe de s'arrêter et Fulrac s'exécute sans attendre. Il faut dire qu'aux vu des armoiries qu'arborent le groupe cela suppose une garde rapprochée royale. Ils sont au nombre de six et portent des armures en Marakor, un métal nain très solide qui a la particularité de se réparer presque seul.

L'un d'entre eux pose pieds sur roche. Fulrac le laisse venir à lui. "Bonjour. Nous sommes à la recherche d'un nain de sang royale, n'avez vous rencontré personnes depuis que vous êtes dans le Veinor Nan?" Fulrac ne s'attendait pas à ce genre de question. Il regarde autour de lui et du coup appelle Drisan. Il arrive auprès de son compagnon. "Bonjour général." dit Drisan, car il avait remarqué son grade dans sa barbe. Le général lui reformule la question, et Drisan lui annonce que tous les nains ici présents sont tous partis de la ville Zaorn Zirk et que la seule personne qu'ils ont rencontré est cette humaine du nom de Grymilia. Elle donne alors sa version de leur rencontre afin de corroborer les dires de Drisan. Après une brève discussion, le groupe de nain de l'élite royale repart en direction de Zaorn Zirk.

Après cet interlude, nous reprenons la route de Worl Koush. Drisan en profite pour parler au roi Ghonsor. Il tient à éclaircir certains points et entre autre savoir depuis combien de temps ces rumeurs circulent. Pendant ce temps, Molosse fait l'éclaireur. Son flair le fait s'arrêter sur un passage creusé dans la paroi droite du Veinor Nan. Le convoi arrive à son niveau et s'immobilise aussi. Fulrac descend du chariot et va voir se qu'il en retourne.

A l'entrée du passage, il trouve des traces de sang. Certaines doivent être gobelines, mais d'autres sont surement d'origines naines. Fulrac décide d'aller quérir Drisan et Wurnor afin de savoir s'ils doivent y prêter attention. Tous sont devant le passage, Drisan accroupi observe les traces laissées sur le sol. Au milieu des traces de sang, il trouve aussi des empreintes de pas ainsi que des traces de trainées. Il avance, en position accroupi, sur le coté gauche du passage comme s'il cherchait quelque chose de précis. Les autres le regarde faire, intrigué par sa façon, ne comprenant pas trop ce qu'il cherche. Au bout de quelques instant et de quelques mètres ainsi parcourus, Drisan se relève et se dirige vers ses compagnons avec quelque chose en main, une petite écaille.

Fulrac rompt le silence le premier en regardant cette écaille. "Ce n'est pas une écaille de Dragon Drisan, n'est-ce pas?" Drisan le regarde et fait non de la tête. "Mais toi tu sais ce que c'est, hein Drisan?" Lui dit Shondor. "C'est une écaille de Houtasse* les amis." dit Drisan. "Un Houtasse, tu en es sûr Drisan!" S'exclame Wurnor. "Certains les amis et les traces au sol en sont le témoin." Répond Drisan à ses compagnons interloqués. Ghonsor vient de les rejoindre et a entendu le mot Houtasse. "C'est impossible Drisan, le dernier Houtasse a été tué il y a plus de cinquante années." Dit Ghonsor. Drisan hausse les épaules pour toute réponse.

Le Houtasse est une sorte de reptilien assez gros, qui à le pouvoir de pétrifier toutes les personnes entendant son cri strident. Les nains pensaient avoir tué le dernier, mais apparemment il y en aurait un autre et qui plus est avec des gobelins. Il se trame vraiment quelque chose d'étrange dans tous ces évènements. Des alliances improbables avec les gobelins, qui deviennent téméraires et impétueux.

Drisan part dire qu'il est fort probable que les traces de grands pieds soient celles de gobelins champions. Les gobelins champions sont assez rares dans les tribus gobelines, mais au vu des traces, il est clair que là ils sont plus nombreux. Fulrac pose la question fatale. "On suit les traces pour voir où cela mène Drisan?" Drisan tourne son regard vers Ghonsor et à l'échange de leurs regards Drisan comprend que cette alternative est plus qu'obligatoire. Toutes les informations sur l'adversaire et bonne à prendre. Vu qu'ils sont sur place, il faut aller jusqu'au bout. "Wurnor tu resteras là pour surveiller le convoi. Si nous ne sommes pas rentrés d'ici ce soir, tu pourras partir pour la ville sans te retourner mon ami." lui dit Drisan. "Equipez vous au mieux mes compagnons, nous partons en exploration périlleuse."

Tous vont récupérer leurs affaires rapidement et nous nous engouffrons dans le passage.