Après le petit déjeuner, Drisan part retrouver Tonglor dans sa forge. Ce dernier prépare son chariot forge. Il ne prend que le matériel vraiment utile afin de ne pas trop ralentir le convoi. Drisan l'aide dans ses préparatifs car il sait que Tonglor est quelqu'un d'organisé et méticuleux, mais du coup un peu lent.

Ils retrouvent le reste du groupe pour le repas du midi à la taverne. Personne ne parle à table, tous semblent absorbés dans leur pensée. C'est Grymilia qui brise ce silence pesant. "Dites moi les amis, je ne sais pas vous, mais moi j'ai enterré personne pour le moment. " Tous éclatent de rire, car la situation du repas est assez exceptionnelle. Chez les nains, ne pas parler au repas signifie bien souvent de mauvaises nouvelles, hors rien de tel. Du coup, tout le monde se met à parler. Le repas touche à sa fin. Ils payent puis se lèvent pour sortir de la taverne. Mais, avant qu'ils n'aient eu le temps de franchir la porte, une voix les hèle. "Et alors on quitte la ville sans venir me dire au revoir. " Nous nous tournons en direction de la voix et l'oncle de Drisan nous fait face.

Drisan fait signe à ses amis de continuer et de l'attendre dehors, le temps qu'il parle avec son oncle. Il avance à sa table et prend place. Son oncle prend alors la parole. "Drisan, je ne veux pas imposer quoique se soit dans ta mission, mais cependant te serait-il possible de me rendre deux faveurs?" Drisan le regarde interloqué, car ce n'est pas dans les habitudes de son oncle de s'imposer ainsi. "La première serait de porter cette boîte à Hernor Milungror qui habite la rue des joyaux à Sihin D'or." Drisan accepte sans rechigner la boite qu'il lui tend. "La deuxième serait d'emmener une personne avec toi jusqu'à Moror." Drisan se lève et lui répond. "Impossible je n'ai pas le temps de m'occuper d'une personne qui va nous ralentir, mon oncle. De plus tu sais l'importance de ma quête. Tu comprends donc mon refus." Son oncle le regarde droit dans les yeux et lui fait signe de se rassoir. "Ce n'est pas n'importe qui Drisan et je suis sûre qu'elle sera d'une aide précieuse quand je t'aurais dit de qui il s'agit. C'est Filundor Tresguane. Je crois que tu la connais?" Dit son oncle d'une voix ironique.

A l'annonce de ce nom, la mémoire de Drisan rentre en ébullition. "Mais n'est elle pas devenue prêtresse, mon oncle?" Lui dit Drisan. "Si bien sûr, de la déesse de la magie naine, Rollanornia Throrkka. Et elle doit se rendre justement à Moror de toute urgence, donc elle ne te ralentira pas." Lui répond son oncle. Drisan ne peut refuser de revoir Tresguane et il est fort probable que sa foie aide le groupe dans sa quête. "Soit mon oncle, j'accepte de la prendre avec nous. Mais nous étions sur le point de partir..." Son oncle lui coupe la parole. "Je savais que tu allais accepter, elle est prête et t'attend dehors. N'oubli surtout pas la boite, c'est très important."

Sur ces dernières paroles, Drisan quitte la table et s'empresse de sortir de la taverne. Prêt de huit années se sont écoulées depuis sa dernière rencontre avec Tresguane. Cette petite tête blonde lui a donné le tournis plus d'une fois. Mais Drisan pense aussi à sa mission, car une alliée comme elle peut s'avérer précieuse.

Il arrive vers ses amis qui sont tous en groupe autour ... de la belle Tresguane. Wurnor parle avec elle de vieux souvenirs car il l'a connait bien aussi. Quand Tresguane voit Drisan elle lui saute directement au coup. "Tu ne peux pas savoir combien tu m'as manqué Mon Drisse". Lui dit-elle en souriant. Ses pommettes se sont rosies et Drisan est embarrassé par la situation. D'ailleurs, aucun mots n'arrivent à sortir de sa bouche. Il regarde ses compagnons pensant avoir un soutien quelconque, mais c'est encore pire, tous ont un sourire enjoliveur qui en dit long sur le fond de leurs pensées. Du coup son regard se porte à nouveau, sur les jolis yeux vert de Tresguane. Et enfin il répond un petit : "Moi aussi."

"Il nous faut partir mes compagnons, la route est longue, jusqu'à Sihin D'or. Tresguane je te propose de monter avec Wurnor dans son chariot de guerre. Tu auras aussi Grymilia et Shondor. Pour ma part, je serais avec Fulrac et Ghonsor." Tout le monde prend place dans les deux chariots et nous quittons enfin la ville de Worl Koush. Nous sortons des derniers quartiers et nous nous approchons de la double porte du Nord. Comme à son habitude la garde vient à notre rencontre. Mais cette fois, c'est Tresguane qui parle la première et tend un parchemin au chef. Au bout d'un court laps de temps la porte s'ouvre et nous pouvons passer.

Tout l'après-midi, Drisan vole sur le dos de Kletops en éclaireur. Tresguane prend ses marques dans le groupe des filles avec Shondor et Grymilia. Elle parle d'ailleurs beaucoup avec cette humaine, car c'est la première fois de sa vie qu'elle en rencontre une. Elle apprend beaucoup sur le monde extérieur, même si elle en savait déjà un peu. Elle s'aperçoit surtout que les humains sont de grands conquérants aussi, mais qu'ils ont l'air plus rustres que les nains dans certaines situations. En tous cas, il est clair que la discussion fait vite passer l'après-midi pour ces trois là.

Pendant ce temps Fulrac et Ghonsor parlent plus de la situation actuelle du peuple nain. Son essor grandissant, avec la trente troisième cité Islor'Ok, qui vient de naître. C'est la plus au nord de l'empire nain. Ils échangent aussi sur les peurs de Drisan par rapport à leur quête, mais tout deux sont certains de leur réussite.

La journée touche à sa fin car la luminescence du Mulisisse baisse légèrement. Drisan a trouvé un endroit où passer la nuit. Un passage secret qu'il a découvert il y a bien longtemps, dans cette partie du Veinor Nan. Il faut savoir que le Veinor Nan a des passages comme celui ci un peu partout. Mais ils ne sont jamais indiqués, c'est le petit jeu des nains de les trouver. La plupart servent surtout à cacher des trouvailles, mais certains sont de véritables lieux insolites, voir des fois des passages pour découvrir des mines abandonnées où encore en activitées. Le Veinor Nan est une véritable fourmilière que même les nains ne connaissent plus à fond, tant ils ont creusé dans tous les sens.