Récitation
Le lendemain, alors que le cours commençait, je m'étais installée à côté de mon amie. Nous en avions discuté : pour elle aussi, c'était quelque chose d'inexplicable ce qui était arrivé la veille. Pour sa part, elle avait ben essayé d'apprendre les pages de devoirs, mais sans succès. Quant à moi, j'avais réussi à grand mal, négligeant un peu les autres matières. Mais je voulais réussir. Ce cours me plaisait, ce professeur aussi. Il avait pété une durite le jour précédent, mais ce n'était pas pour cela que j'allais l'abandonner.
À peine fut-il entré dans la salle que le silence se fit, chose inédite. Sa pochette en cuir usé sur son bureau, il ouvrit notre manuel en s'asseyant et les premiers mots qui sortirent de sa bouche me firent acquiescer.
- Magalie. Récitation, avait-il prononcé, implacablement.
Les regards se tournèrent vers moi alors que je me levais et que je commençais à réciter le manuel. Mes camarades furent admiratifs et je parvins à réussir, un léger sourire aux lèvres. Vous voyez monsieur. Vous pouvez toujours compter sur moi, pensais-je en le regardant alors que je m'étais assise de nouveau.
Mais je ne croisais pas son regard. Celui-ci fixait les autres élèves, leur imposant le silence. Sans un seul mot d'encouragement ou de félicitation, il continua alors son cours, laissant de côté la partie gauche du tableau, de nouveau abandonnée.
Le cours se passa dans un silence pesant et lorsque la cloche sonna, de nouveau nous avions trois pages à apprendre pour demain. Cette fois, aucune protestation ne se fit entendre, de peur de se faire interroger.
Alors que nous quittions la pièce, notre professeur me fit signe et me demanda de lui donner les fameuses phrases effacées.
- Mais je ne m'en souviens plus, monsieur ! Je ne les avais notées que sur le tableau... assurais-je d'une voix emplie de remords.
Visiblement agacé, il quitta la pièce avant nous. Était-ce ma faute si ma mémoire n'acceptait de ne retenir que le manuel ? Soupirant je quittais le cours avec mon amie et après avoir pris mon traitement, lui montrait ma nouvelle pompe automatique.
- Faut juste que je fasse attention à ce qu'elle ne se bouche pas. Mais c'est trop classe non ?
Amusée, elle acquiesça et nous continuâmes la journée tranquillement.
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