Un peu trop

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Sa fille occupait la chambre. Leucémie.

Tapant les mots sur Google, je découvris que très récemment une première malade de leucémie avait été guérie, mais qu'avant ce fameux 6 novembre 2015 la maladie était mortelle. D'un coup, je comprenais mieux l'état de mon professeur et une empathie encore plus importante me saisit.

Quelques recherches plus tard, j'allais chez le fleuriste et achetait un perce-neige tout blanc, symbole de l'espoir des jours meilleurs. Je l'apportais délicatement à l'infirmière en lui demandant de le mettre dans la chambre et que, si le père demandait d'où venait la fleur, de répondre que c'était l'hôpital qui l'offrait à la patiente. Il n'avait pas besoin de savoir que j'avais tout découvert.

Je continuais ainsi à apporte cette fleur chaque jour. Trois mois s'étaient ainsi écoulés et le mois de décembre arrivait à grand pas. Notre professeur remarquait tous les jours la fleure dans la chambre et il l'appréciait grandement, remerciant à chaque fois l'infirmière qui continuait de m'aider, répondant doucement à chaque fois.

  • C'est pour elle et pour vous, je n'y suis pour rien moi, c'est l'hôpital.

Une autre semaine s'écoula ainsi. Mon amie me reprochait encore plus fortement de ne rien faire pour arrêter d'être le souffre-douleur de notre professeur, voyant mon état se dégrader. Le temps que je prenais pour aller à l'hôpital, acheter la fleur et revenir, était autant de temps en moins pour apprendre par cœur des textes toujours plus durs. Bien sûr j'avais mis mon amie au courant mais même si elle trouvait cela louable et gentil -trop gentil-, elle voulait que j'arrête. Le manque de sommeil n'était pas bon pour moi et bla, bla, bla... Je refusais de l'écouter la chassant gentiment de la main.

Alors que mardi arrivait, de nouveau, je me rendis compte que je m'étais carrément endormie sur la table de la salle de classe la veille au soir. Me réveillant en entendant les premiers élèves arriver. Mince...

Je me sentais mal. Je n'avais pas mangé la veille au soir, ni ce matin. Mon diabète me le faisait payer à coup de violents maux. Mon amie en un coup d'œil voulue m'emmener à l'infirmerie mais, têtue, je savais que si je ne récitais pas le manuel, alors personne ne le pourrait. Et sans cela, quelles raisons aurait notre professeur de rester, de revenir, de continuer d'enseigner ? Si sa fille partait et sa meilleure élève aussi, si son enseignement n'était plus utile ici... Non !

A mon nom, je me levais pour commencer à réciter. Tout devint rapidement flou et je sombrais alors, rattrapée de justesse par mon amie.

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