Chapitre 32 : Émissaires (1/2)
FLIBERTH
Le jour s’était levé depuis une bonne heure lorsque les contours de Nargylia se dessinèrent à l’horizon. Mordillant une belle tranche de saucisson, Vidroc avait apostrophé les deux voyageurs, avant de resserrer la disposition de ses gardes. Un voyage jusqu’alors dépourvu d’encombre se devait de s’achever identiquement.
Dès l’esquisse des remparts soupira Fliberth. Muzinda eut beau lui flanquer des coups de coude, il en cillait à peine, et manquait même de bailler au grand dam de leur escorte. Fliberth se ressaisissait malgré tout, conscient de l’importance de sa mission.
Nargylia… Une capitale de bien peu d’importance, finalement. D’habitude, c’est la ville où se centralise le pouvoir, c’est l’endroit le plus représentatif d’une patrie. Je n’ai jamais ressenti le besoin de m’y rendre de toute mon existence.
Et maintenant, j’y suis. Je m’apprête même à rencontrer nos souverains, une opportunité donnée à bien peu d’entre nous. Pourquoi je ne suis pas plus enthousiaste ?
La délégation cheminait sur l’étroite route en gravier revêtue de dalles polygonales. Sillonnant le long des pentes herbeuses, elle s’infiltrait au sein de la futaie de hêtres sous laquelle tourbillonnaient les feuilles caduques de par les sollicitations des rafales matinales. Une sensation de froid secoua alors Fliberth qui resserra les pans de sa veste à rabats.
Bientôt écrasèrent les ombres dentelées projetées depuis les courtines des murailles en pierre sèche. S’ils paraissaient minuscules sous les tours noirâtres, ils ne se pâmèrent aucunement face à la grandeur de l’architecture. Tout juste admirèrent-ils les voussures soutenant les herses au moment de pénétrer dans la cité.
Malgré l’heure, rues et avenues baignaient déjà dans une forte affluence. Rien de bien surprenant ne transparaissait chez les citadins. Ils circulaient de part et d’autre de la place, sur le pavé alternant nuances opalescentes et anthracites. Ils se bousculaient sitôt que des chemins s’entrecroisaient et s’invectivaient parfois. Certains transportaient marchandises ou récoltes sur des chariots, d’autres portaient poutres ou planches, d’aucuns surveillaient des enfants détalant autour de la fontaine et du puits central. Pourvu que les hongres se portent bien là où on les a rendues.
Un serrement noua pourtant le cœur de Fliberth. Il se cala quelques instants, balaya la foule du regard, et ses cornées s’humidifièrent. Se balader au cœur des villes. Fréquenter la population locale, ses joies et ses problèmes. Contempler les monuments lors des répits avant de discuter de nos aventures autour d’une bonne pinte. Nargylia ressemble tant à Thouktra mais s’en distingue aussi par de nombreux aspects. Jawine aurait aimé visiter cette ville j’en suis certain. Durant son absence, Muzinda hésita à l’interpeller mais n’en fit rien, au lieu de quoi il s’orienta vers les gardes.
— Et maintenant ? demanda-t-il.
Vidroc termina sa charcuterie. Il mâcha bien trop bruyamment, profitant du tapage ambiant, et s’intéressa à l’érudit seulement après avoir dégluti. Ce fut l’impatience de ses consœurs et confrères qui l’exhortèrent à répondre.
— J’ai des ampoules aux pieds à force d’avoir autant marché, dit-il. Je meurs aussi de soif. Mais avant d’aller me reposer, je me doute que vous ne savez pas où vous diriger !
— Où vivent le roi et la reine d’Enthelian ? se renseigna Muzinda.
— Pas très loin et plutôt au centre, évidemment ! Je suis assez mauvais pour indiquer les directions. Si je vous ai conduits jusqu’ici, je ne vais pas râler pour quelques minutes de plus. Vous verrez, Nargylia est plutôt joli, même si on l’oublie un peu à force d’y vivre.
— N’est-ce pas valable pour chaque endroit ? Je suis un enfant de l’Anomyr. Oudamet m’a souvent demandé pourquoi je ne me fendais pas d’admiration devant la magnificence de nos édifices. Parce que j’y suis habitué, voilà tout.
— Un classique en somme. Bon, nous reprendrons la discussion après, je parie que vous mourez d’impatience à l’idée de les rencontrer !
Le terme est exagéré. Sans hocher ni nier, Fliberth et Muzinda emboîtèrent le pas des gardes, lesquels les emmenèrent bien au-delà des limites de la place.
Des habitations à colombages s’étiraient le long des allées de diverses élévations, surmontées de toits en ardoise, percées d’une myriade de fenêtres aux châssis crénelés et aux volets blancs. Des murs de pierre et de plâtre se restreignaient face à l’importance des vitres. Les rues s’enchevêtraient dans un ensemble inégal, des fois uniquement constituées de demeures, d’autres fois remplies d’auberges et de boutiques où s’affairait une population importante. Çà et là creusaient quelques trous sur le dallage, surtout à proximité des venelles, dont les réparations s’avéraient bâclées. De mystérieuses silhouettes se glissaient parfois dans ces lieux de pénombre, entre artisans et ouvriers. Loin d’être une ville parfaite, mais c’était à prévoir.
Toutefois Vidroc les emmenait ailleurs. Il marchait en sifflotant, s’arrêtait chaque fois qu’un édifice ou une sculpture l’impressionnait. Ses yeux s’illuminaient quand ils décrivaient les personnalités derrière les statues et les gravures, et il pouvait s’y consacrer des minutes durant. Et quand cela s’éternisait, ses collègues devaient le rappeler à l’ordre. Ainsi s’enchaînait l’escorte adoptant la forme d’une visite touristique, par laquelle ils apprenaient les récits des bâtisseurs et défenseurs de Nargylia.
Le temps reste compté et les priorités de mise.
Ces sacrifices d’antan auront été inutiles si les troupes myrrhéennes et belurdoises marchent sur la capitale. Car ce sont ce que les nouvelles décrivent, n’est-ce pas ? Une invasion sans précédent. Notre patrie annexée sous le joug des puissances voisines, qui jusqu’alors avaient toléré notre présence.
Les gardes pressèrent le pas sous l’impulsion de Fliberth. Plus ils s’approchèrent du centre de la ville et plus le panorama se verdissait. Des citoyens indubitablement plus aisés vivaient dans des larges demeures autour desquelles enjolivaient des jardins où d’immenses haies côtoyaient citronniers et néfliers. Progressant entre les façades ornementées et les tapis de lilas et jonquilles, ils parvinrent bientôt à un boqueteau derrière lequel s’imposa leur objectif.
Que faut-il pour m’impressionner, maintenant que je suis de retour dans la société ? D’épaisse fortification se targuait la structure en pierre grise, au sommet de laquelle des hourdes boisées et de meurtrières striaient les courtines. Des hautes tours circulaires tutoyant le ciel étaient elles aussi trouées d’une multitude d’embrasures. Derrière ces murailles supplémentaires se dressait un grand bâtiment rectangulaire dont le plafond voûté surplombait des barlotières. Une douzaine d’autres demeures se nichait sur la basse-cour comme la bâtisse s’élevait sur un monticule, par-delà une cinquantaine de marches laquées. L’édifice tiendra peut-être encore quelques siècles, voire quelques millénaires. Mais après ? Rien n’est éternel. Ce que l’on tient pour acquis peut disparaître en un claquement de de doigts.
Au signal de ses compagnons, Vidroc se figea juste devant les escaliers, puis exhorta Fliberth et Muzinda à faire de même.
— Nous y voici ! s’ébaudit-il. Le reste du trajet ne dépend que de vous.
— Vous ne nous accompagnez pas ? fit Muzinda en haussant les sourcils.
— Je préfère rester à l’extérieur. De toute façon, nous ne restons pas loin le temps de l’audience. Et dans la salle du trône, même si je ne vous faisais pas confiance, nos souverains sont protégés par une vingtaine de gardes en permanence.
— Voilà qui donne le ton. À nous de nous occuper des présentations, j’imagine ?
— Trop compliqué pour moi, oui. Mais tu es un érudit, Muzinda, tu ne devrais avoir aucun problème !
— C’est que… Je n’ai pas l’habitude de m’adresser des personnes de cette stature !
— Kavod et Astane sont des gens comme vous et moi. Juste mieux vêtus, disposant d’un pouvoir colossal sur l’ensemble de leurs sujets, et qui profitent de grands banquets. Ils sauront être compréhensifs. Ils l’ont toujours été.
— Merci. Je pars un peu moins angoissé.
— Rassurez-vous, ils n’ont quasiment jamais jeté leurs invités dans leurs cachots.
Quand Muzinda ravala sa salive, Fliberth s’efforça de le rasséréner. Il cornaqua son ami au-delà des marches, de lente allure, avant de parvenir face aux gigantesques portes du bâtiment.
Le siège du pouvoir enthelianais… Et nous, pauvres citoyens insignifiants, nous nous y rendons pour une mission de la plus haute importance. Serons-nous écrasés par les intrigues et les ramifications qui s’y entremêlent ? Ou bien trouverons-nous notre chemin dans ces méandres ? Une seule manière de le savoir.
Par-delà une arcade voûtée s’imbriquait une série des colonnes en cipolin qui se hissaient entre les vitraux engrêlés. D’un noir intense frappaient le pavé et les mosaïques en forme de losange, si lisses que leurs semelles faillirent y riper. Au sein de cette immense salle, où les chuchotements se transmettaient tels des échos, le sol s’élevait en une légère pente astreignant les voyageurs à s’adapter. Une odeur indicible régnait au sein des murs, comme si la pierre et l’acier avaient fusionné, comme l’illustraient les gardes campés aux pieds de chaque pilier. Fliberth et Muzinda les ignorèrent en dépit des regards inquisiteurs dont ils furent victimes. Marchons au-delà, là où nous sommes attendus.
Deux trônes gris s’imposaient au fond de la salle. Des accoudoirs aux extrémités circulaires vernissaient tandis que les dossiers étaient émaillés de sombres cristaux. Mais ce qui suscita l’attention de Fliberth et Muzinda reposait plutôt sur les figures installées céans.
D’une pâleur préoccupante, d’une minceur remarquable, Kavod conservait une flamme à la lente extinction. Une barbe blanche et épaisse s’étendait jusqu’à son buste et camouflait une partie de sa figure parcheminée alors que la calvitie s’était déjà emparée de lui. Il possédait un nez busqué sous une paire d’yeux grattés dont la teinte jaune était dépourvue de naturel. Un sceptre incrusté d’or et d’émeraude glissait le long de sa main comme un long manteau en velours et en soie violet reflétaient les perles parsemant ses manches.
Si elle possédait davantage de couleur, Astane s’avérait plus grêle encore que son mari. Des tresses grises pendaient de part et d’autre de sa figure ovale et couverte de rides, toutefois ses yeux s’illuminèrent davantage à l’arrivée des visiteurs. Elle était vêtue d’une dalmatique dont les étoffes dorées contrastaient avec les nuances écarlates, tandis que ses longues chausses pointaient aux oscillations de ses jambes.
Tant le roi que la reine étaient avachis sur leur siège. Ils se penchèrent néanmoins vers l’avant, leur main volant à leur menton, sitôt que Fliberth et Muzinda se situèrent à bonne proximité. Respect leur est dû ! Comment ai-je pu oublier ? Fliberth entreprit de se courber, mais Kavod leva la main en toussotant avant qu’il exécutât quoi que ce fût.
— Inutile d’être aussi cérémonieux, affirma-t-il. À force d’assister à des dizaines de révérences par jour, depuis si longtemps, nous nous lassons inévitablement. Entrons dans le cœur du sujet, voulez-vous ?
Ils étaient déjà souverains lors de mon enfance. Ils ont dû en voir défiler… Fliberth se releva avec maladresse, se raidit à défaut de formuler ses pensées. À son soulagement, Muzinda le devança, et extirpa de son sac sa pléthore de notes qu’il avait soigneusement conservées.
— J’ignore quelle est l’appellation solennelle, admit-il. Je viens d’Anomyr, et je me retrouve devant vous un curieux concours de circonstances. J’espère que vous me comprenez bien malgré ma faible maîtrise de votre langue.
— Vous vous débrouillez très bien, complimenta Kavod. Comment vous appelez-vous ?
— Muzinda Nilaj, votre honneur. Érudit de l’Anomyr. Je suis accompagné de Fliberth Ristag, dont le nom vous est peut-être plus familier.
— Je crains que non.
Muzinda se mordilla les lèvres comme s’il regrettait ses propos. Il lança même un coup d’œil à son compagnon, lequel se positionnait à sa hauteur, bras parallèles au corps. Un citoyen enthelianais parmi plusieurs millions. Comment pourraient-ils me connaître ? Oh, j’ai essayé de me démarquer… Et ça n’a pas donné quelque chose de fabuleux. Fliberth soutenait le regard de ses souverains qui l’évaluaient avec insistance.
— Un simple garde de la frontière, se présenta-t-il. J’ai consacré ces dernières années à la protection des mages de tout horizon. Ce qui m’a amené à participer à la bataille de Thouktra… dont vous connaissez les conséquences.
Je pourrais leur évoquer Jawine, mais à quoi bon ? Inutile de m’apitoyer. Il ne s’agit pas de moi. Astane et Kavod s’adossèrent derechef sur leur trône en face duquel les invités s’effaçaient. Des plis supplémentaires déparèrent leur faciès tandis que leurs réflexions se prolongeaient dans le mutisme. Le froissement du papier raviva leur intérêt : Muzinda s’avança d’un autre pas, mû par une motivation nouvelle.
— Voilà pourquoi Vidroc nous a escortés jusqu’ici, clarifia-t-il. L’issue même de cette guerre décidera du statut des mages sur cette partie du monde. D’innombrables vies seront perdues, et si l’Enthelian est annexé, seul un exode massif vers l’ouest les sauvera.
— Nous en sommes conscients, concéda Astane. Sinon nous n’aurions pas établi des nouvelles lois destinées à préserver cette communauté.
— Suffiront-elles ? Les troupes myrrhéennes et belurdoises ne reculent devant rien. Il paraît qu’elles balaient tout sur leur passage !
— Nous en avons eu vent. Pour le moment, cette région de l’Enthelian a été épargné, mais pour combien de temps ? Kavod et moi étions d’illustres guerriers durant notre lointaine jeunesse. Regardez-nous, à présent. Les portes de la vie se refermeront bientôt. Nous n’avons plus la force de mener nos soldats sur le champ de bataille.
Fliberth se rembrunit tout en se plaçant en retrait. Il esquissa quelques gestes discrets dans l’espoir d’exhorter Muzinda mais ce dernier en tint à peine rigueur. Trop focalisé sur la consultation de ses notes, il les brandit avec fierté, ce même si de moroses ondes circulèrent de part et d’autre du trône.
— Nous revenons d’une expédition dans les Terres Désolées, révéla-t-il. Et nous en avons beaucoup appris sur la chute de l’Oughonia.
— Des Terres Désolées ? fit Kavod, manquant de s’étrangler. Si peu en reviennent ! C’est un exploit que vous soyez revenus entiers !
— Pas indemnes, commenta Fliberth à voix basses. Malheureusement, ce voyage a été éprouvant. Mais il était nécessaire.
— Qu’avez-vous trouvé ? demanda Astane. Depuis bien longtemps, ce désastre sert de prétexte à la répression des mages. Il est temps d’avoir une autre version de l’histoire.
— De terribles révélations, déclara Muzinda. Des appels à l’aide que personne n’a entendu. Un peuple rejeté de tous. Nous avons de la nuance là où tant n’ont vu que les méfaits de la magie. Nous avons vu de l’humanité là où tant ont détourné les yeux. Il serait bien long de tout résumer, et pourtant, le monde a besoin de savoir. Je peux vous fournir toutes mes notes pour que vous les lisiez.
— Nous ne voyons plus d’aussi près… Seriez-vous capables de résumer ?
— Ce ne sera pas avec plaisir, au vu de la teneur des événements relatés, mais oui, j’en suis capable…
La tension atteignait son paroxysme au moment de délivrer ces histoires. Le roi, la reine, même les gardes braquèrent leur regard dont la sueur exsudait en même temps que ses tressaillements l’assaillaient. Une pression importante lui tombe dessus. Déjà que me le raconter était difficile, alors à autant de monde… Si une forme d’allègement emplit Fliberth, il ne peut s’empêcher d’esquisser une moue face aux responsabilités de son compagnon de voyage.
Muzinda y réussit, non sans retenir des sanglots.
Quand les récits s’entremêlaient s’amplifiaient les déchirements. Aussi isolés parussent-ils à la première écoute, les parcours illustraient ces existences fauchées bien trop prématurément. Que ce fût le prêtre assistant à la fin d’autrui avant la sienne, ou du fossoyeur au trépas soudain après son exil, ou surtout la parole des enfants, toutes et tous s’accrochaient malgré l’âpreté des faits relatés.
Un morne silence suivit dès que Muzinda termina. Souverains et gardes avaient prêté l’oreille tout du long et désormais hoquetaient-ils en appréhendant chacun de ces événements. Plus d’échos ne se propageait à l’instant où ces informations étaient assimilées. D’un regard discret Fliberth balayait la salle et s’arrêtait sur les profonds plissements inscrits sur leur visage. Aucune larme ne coula mais ce fut tout comme. Des gardes durent se soutenir pendant que Kavod et Astane se consultaient, chuchotant entre eux. L’effet est plus grand qu’escompté. Tu as réussi, Muzinda, si je puis dire.
— Nous nous doutions que la réalité était plus nuancée, déclara la reine après avoir toussé. Que la plupart des oughoniens étaient bel et bien des victimes. Et nous comprenons également l’importance de ces renseignements, tout comme la difficulté à aller et revenir des Terres Désolées. À défaut de sillonner le royaume, nous agirons autrement.
— Il sera cependant impossible d’arrêter la guerre par ce biais, clarifia le roi. Tout type de prétexte sera bon pour les troupes myrrhéennes et belurdoises. Mais au-delà des soldats existent des citoyens. Correctement diffusée, l’information sera capable d’éveiller des consciences. Et une armée menant une guerre sans le soutien de son peuple est vouée à l’échec. Déjà que diverses rébellions éclatent au sein de l’empire…
— Les apparences sont trompeuses : nous ne sommes point seuls. Sœurs et frères, filles et filles, petits-enfants et autres cousins nous accompagnent lors des pompeuses cérémonies et autres repas fastueux. Sans oublier, bien sûr, nos ministres, ainsi que les chefs des autres cités avec lesquels nous gardons un contact régulier.
— Tout un réseau que nous nous efforcerons d’employer à bon escient. Muzinda Nilaj, nous avons une demande particulière à formuler.
Muzinda se redressa, de la transpiration perlant jusqu’à son menton.
— Quelle est-elle ? s’enquit-il.
— Pourriez-vous nous confier vos notes ? requit Kavod. Les imprimer nous aiderait fortement à la transmission de ces messages. Après quoi nous vous inviterons à rejoindre Vidroc : il vous conduira dans vos chambres. Vous êtes nos invités pour les jours qui viennent.
— Bien sûr, sans aucune hésitation !
Un regain d’enthousiasme encouragea Muzinda à se mouvoir. Bien qu’il se sentît écrasé par-devers les monarques, s’empêchant de s’incliner, un sourire éclaircissait sa figure. Il leur tendit ses notes qu’ils reçurent avec plaisir, puis il fit volte-face et rejoignit Fliberth. Et ils ont failli s’incliner devant lui… Des figures royales reconnaissantes. Quelle étrange sensation. D’innombrables pensées se bousculaient lorsque l’érudit héla son compagnon. Tous deux cheminèrent en sens inverse, fort du soutien de la reine et du roi, et regagnèrent la lueur extérieure.
Muzinda s’arrêta aussitôt.
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