Chapitre 39 Une relation profonde
Parfois, je me demande si je ne devrais pas remercier le chauffard soûl qui a causé cet accident dans lequel j'ai perdu la vue. Vous autres voyants ignorez tout ce qu'on peut voir avec ses autres sens.
Bien sûr, je regrette de ne plus pouvoir contempler les douces couleurs d'un coucher de soleil ou la couleur des yeux de ma bien-aimée.
J'ai appris à écouter et à sentir sous mes doigts les plus légères différences de texture. Et surtout, j'ai Maya. Elle est mes yeux, mon guide, MON chien.
Avec douceur, elle me conduit toujours avec calme et attention pour ne pas que je tombe ou que je me blesse. Mon affection pour cet animal grandit de jour en jour.
Je ne remercierai jamais assez Celui qui a rendu cela possible. Je pense que devenir aveugle a ouvert mon âme. J'étais perdu alors, désormais je VOIS.
Imelda m'a décrit cette photo qu'elle a prise un soir d'été. Ombre sur un ciel aux couleurs féériques, je caresse mon amie qui s'appuie sur mes genoux, penché vers elle.
Je ne l'ai pas vue, mais je peux aisément l'imaginer. Des larmes dans la voix, ma femme m'a confié que c'était ce jour-là qu'elle avait vraiment compris la profondeur de notre communication.
Je sentais dans ses mots le bonheur de me savoir heureux auprès d'elles malgré ce que j'avais perdu. Je lui ai souri et je l'ai embrassée.
Annotations
Versions