Cénotaphe

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J'avais pris une journée de vacances pour me retrouver seule avec moi-même. Je ne souhaitais pas partager le voyage que je prévoyais avec personne. Juste moi.

Je me suis rendue dans cette vallée inconnue de tous. J'ai pris le train qui m'a déposée avec mon sac à dos dans une petite gare vide. Puis j'ai emprunté ce sentier de terre battue qui me rappelaient tant de souvenirs doux-amers.

Pas après pas, je me replongeais dans cette partie de ma vie qui me semblait si lointaine et si proche. Mon coeur douloureux me rappelait que je n'avais pas fait mon deuil.

Le son des clochettes de chèvres mêlé à celui des oiseaux tintait à mes oreilles comme un chant funèbre. J'ai continué ma route en retenant mes larmes, sachant bien que ces perles s'épancheraient tout à l'heure, quand je serais arrivée.

J'ai reconnu immédiatement les trois bouleaux sous lesquels il m'avait embrassé après m'avoir passé ce saphir au doigt.

À deux pas, j'avais construits de mes mains ce tombeau insensé puisqu'il est vide. Je n'aurais pas même eu cette consolation d'embrasser pour une fois ton front, si jeune encore.

Tu m'as été enlevé avant que je puisse t'annoncer cette nouvelle qui t'aurait réjoui, avant que je puis voir ce sourire si doux qui aurait illuminé ton visage, quand tu aurais connu cette vie qui grandis en moi.

Je sais que tu veilles sur moi, du haut du firmament que tu as rejoint en silence, discrètement, comme tu faisais chaque chose.

Des diamants roulent sur mes joues, plus précieux que tout ceux que tu voulais m'offrir et moi je te riais au nez, je t'avais, cela me suffisait.

Tu as rejoins les anges, et derrière mon épaule tu me protèges avec Angelo, mon gardien que j'avais baptisé dans ma naive enfance, sans savoir qu'un jour j'en aurai deux.

Je suis triste, la douleur de ton absence est la pire de toutes, mais je sais que je ne suis pas seule et que je te retrouverai un jour.

Alors, je me suis couché à tes pieds une dernière fois et j'ai prié. Et j'ai senti cette douce chaleur de tes bras autour de ma taille.

Je suis partie sans me retourner, apaisée.

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