Chapitre XXXII : Atmosphère moite
La lagune nous avait offert ses vertus durant toute la fin de l'après-midi, nous avions pu siroter nos breuvages et déguster un en-cas salvateur, le tout, allongés dans l'eau chaude ; profitant des derniers rayonnements du soleil, jusqu'à ce que ce dernier laisse place aux lunes, nous amenant à quitter notre baignade salée et à nous envelopper dans de larges et moelleux draps de bain que notre hôte nous avait au préalable apportés sur la plage.
S'ouvrait à nous la magnifique auberge du couple Hulote. Ghast était posté derrière un office taillé à même une magnifique pierre blanche, où il semblait faire ses comptes ; nous passions alors par un coquet vestibule, embelli par deux braseros crépitants. La pièce commune nous attendait au-delà d'une double-porte massive en bois exotique.
La salle à manger était impeccable, toutes les boisures et le plancher étaient illuminés d'un brun-ébène scintillant, tandis que le mobilier, comme pour jouer sur le contraste, rayonnait des éclats pâles de bois de hêtre et de bouleau. Deux immenses cheminées trônaient de chaque côté de la pièce et prodiguaient à cette dernière une luminosité et une atmosphère très chaleureuse. Un large comptoir garni de fûts prenait place non loin d'un grand escalier en pierre, qui rejoignait une mezzanine cerclant tout le rez-de-chaussée, et desservant probablement toutes les chambres de l’auberge.
Gnas et Tne' s'étaient posés à une table, chargés de tout leur barda. J'avais pour ma part voulu aller explorer l'étage, et inspecter la chambre que le tavernier nous avait attribuée.
Une fois les marches gravies, je cheminais quelques pas avant d'être surprise par l'ouverture d'une porte près de moi. Quittant la pénombre, une immense paire d'yeux bleus lumineux s'avançaient vers moi, ornant une silhouette étrange et de grande taille, me faisant sursauter.
« Bienvenue chez nous, ouh. M'accueillait-on d'une voix douce. J'espère que vous vous y sentirez comme chez vous, ouh.
– Oh, merci, et bonjour... Enfin bonsoir. Balbutiais-je, un peu déstabilisée.
– Pour moi, la nuit, c'est le jour. Alors bonjour me convient. Bonjour à vous, ouh. Me répondait-elle, en riant.
– Vous devez être la femme de Ghast, c'est bien ça ? Lui demandais-je en l'examinant de bas en haut.
– C'est cela même, oui. Elle pressait le haut de son corps de son bras emplumé. Je suis Noctalya, et vous, ouh ?
– Je m'appelle Evialg. Lui rétorquais-je en m'inclinant légèrement. Nous allons séjourner quelques nuits ici.
– Vous verrez que l'on dort très bien ici, tous nos édredons sont rembourrés de duvet, vous aurez bien chaud même si le vent souffle fort au dehors.
– J'aime beaucoup votre décoration, déjà, en tout cas.
– Merci beaucoup, ouh. Nous fabriquons tous nos meubles vous savez. Nous leur donnons tout notre amour. Clamait-elle humblement, tandis que je scrutais ses mains qui... n'étaient pas des mains et donc n'avaient pas de doigts. Oh, vous vous demandez sûrement comment peut-on faire sans être pourvu de main, n'est-ce-pas ?
– En effet, oui. Bredouillais-je percée à jour.
– Tout Hulote apprend très jeune à manipuler par la pensée les objets, vous imaginez que sinon, rien qu'une poignée de porte deviendrait un obstacle terrible ! Elle poussait un petit ricanement. Avec une bonne maîtrise, et quelques idées, manier les outils avec précision devient un jeu d'enfant !
– Oh. C'est incroyable, logique mais quand même incroyable. Dîtes-moi, est-ce abuser de votre hospitalité que de vous demander si vous auriez une tenue à me fournir... ?
– Pas du tout, ouh. Mais quelle étrange idée de voyager sans vêtement. Elle gloussait. Bien que j'imagine qu'il y ait une raison valable à cela !
– Certes... Une longue histoire.
– Je me doute, peut-être nous la raconterez-vous, ouh. Terminait-elle avant de se retourner vers là d'où elle sortait et illuminait la chambre d'un lever d'aile. Venez par ici, voulez-vous, ouh. »
Je la suivais, et découvrais une bien grande chambre, pour le peu d'espace qu'elle semblait occuper aux vues du maigre écart qui séparait les portes sur le palier. Un immense lit en baldaquin occupait le coin de la pièce, tandis que le reste de l'espace était meublé d'un superbe mobilier blanc, rayonnant du même éclat nacré que le plumage de Noctalya. L'immense femme-hibou s'approcha d'une armoire, qui elle aussi contenait bien plus de choses que sa taille ne semblait pouvoir accueillir. Elle en sortit un cintre soupesant une superbe tunique fendue rouge, qui ressemblait à une cape à capuchon, mais dont les manches étaient séparées du tronc.
« La taille des manches se règlent avec des élastiques et des nœuds pour éviter de contraindre nos ailes. Me montrait-elle en serrant et desserrant le tissu comme par magie. Pour nous c'est nécessaire, pour vous, cela vous permettra de bronzer des épaules. Rigolait-elle sympathiquement, une fois de plus.
– Elle ne vous manquera pas ? L’interrogeais-je poliment en récupérant l'habit.
– Pas du tout, ouh. Cela fait bien longtemps que je ne la porte plus. Elle sera bien plus utile à vous, ouh.
– Merci beaucoup, ouh. La remerciais-je, lui renvoyant son sourire et répondant à son tic verbal. C'est fou, chez vous, tout semble plus grand qu'il n'y paraît !
– C'est la magie qui nous permet ça. Chacune des pièces et chacun des meubles sont enchantés, ainsi, tout peut contenir plus de choses que sa taille ne le permet.
– C'est génial. Soufflais-je, ébahie.
– C'est surtout bien pratique quand l'espace vous manque. Maintenant, si vous permettez, je vais vous laisser, je vais aller préparer le dîner. Glissait-elle en me désignant la sortie.
– Bien sûr. Lui répondais-je en quittant le local. Merci encore. M'inclinais-je à nouveau.
– Ouh, ouh. Hululait-elle. À tout de suite. »
Je reprenais l'exploration du lieu en me dirigeant vers notre chambre, qui, selon Ghast, se trouvait dans un des coins de la mezzanine. J'insérais la clef dans la serrure, ouvrais la porte, et, inspirée par le précédent mouvement d'aile de l'Hulote, levais le bras, illuminant la pièce de la même manière que la propriétaire. Nous disposions d’un très grand lit ornementé de larges pans de tissu, une partie de la pièce était occupée par un canapé d'angle et d'une table-basse ronde, tandis que prenaient place d'autre part un raffiné miroir et une immense penderie. Deux fenêtres nous offraient une vue sur la baie, et sur la forêt. J'enlevais le drap qui me recouvrait vaguement le corps et revêtais ma nouvelle tenue, examinant ses plis, espérant ne pas me retrouver dans un des vêtements de ma mère. Mais cette fois-ci, aucune broderie au nom d’Irasandre ne semblait être cousue, je n'aurais pas de mauvaises surprises ; j'enfilais et réglais les manches de la tunique. Je m'avançais vers mon reflet, tournais sur moi-même, je me trouvais belle. La porte s'ouvrait, Gnas s'y profilait, munie de toutes ses affaires, nous nous regardions longuement avant de nous approcher l'une de l'autre. Elle jeta son équipement au sol avant de m'étreindre en me saisissant par la taille, je me blottissais contre elle, tandis que mon ventre laissa échapper un grognement. Elle recula et me sourit, laissant tomber le drap de bain qui lui enveloppait le corps.
« La femme hibou est descendue en nous disant que le repas n'allait pas tarder à être servi. Tu n'as qu'à y aller, je vous rejoins après m'être changée. Murmurait-elle, en se dandinant ue ndevant moi.
– Je vais faire ça, alors. Me contentais-je de lui répondre, attisée par sa nudité. Tu voudras boire une autre bière ?
– Oui, tu peux m'en commander une de plus. Tu en as une qui t'attend déjà en bas. Me renvoyait-elle.
– D'accord.
– Evi’ ? M’interpellait-elle.
– Oui ?
– Tu es très belle. M’avouait-elle, à demie-gênée, je lui souriais en retour et me dirigeais vers la porte. »
J'allais sortir, tandis que me prenait l'envie de me retourner pour l'épier ; je la scrutais se rhabillant, faisant lentement glisser sa tunique sur ses hanches, qu'elle ajusta sur ses fesses rebondies, je refermais la porte sans faire de bruit. Ce qu’elle était belle aussi, pensais-je. Je me dirigeais toute chose vers le rez-de-chaussée. Je retrouvais Ghast accoudé au bar, qui s'affaira rapidement à me servir une bière supplémentaire, je rejoignis alors notre table. Tne' avait le nez dans sa chope, je m'asseyais face à lui, déposant la pinte fraîche de Gnas, attrapais mon godet fermement et en buvais une grosse gorgée. Mon compagnon de route relevait enfin la tête, constatait ma présence.
« Ça faisait un bon bout de temps que l'on n'avait pas profité d'un tel havre de paix. S'exclamait-il avant de remettre son visage dans son verre. Ces deux cycles passés ont l’air d’avoir été mouvementés pour chacun de nous trois…
– C'est sûr. Soufflais-je, consciente que le calme inondait ce lieu. Ils sont gentils en plus les aubergistes. Lui répondais-je en reprenant une lampée.
– Il faut dire que cette fois-ci, nous n'arrivons pas couverts de boue et de sang. Il s'essuyait la bouche qui était détrempée par la bière. Ça a matière à modifier l'accueil, ça se comprend en tout cas.
– Oui... Je buvais une nouvelle fois. Merci d'être venu me chercher Tne'.
– Ce n’est rien. Puis c'est Gnas qu'il faut réellement remercier. Si elle ne m'avait pas sauvé, je ne serais plus de ce monde pour partir à la recherche de qui que ce soit… Puis c’est elle qui savait qu'il fallait venir ici.
– Elle n'aurait sûrement pas trouvé l'endroit où me chercher. Lançais-je, le regard perdu dans la mousse.
– Peut-être, qui sait après tout, elle est pleine de surprises. Elle a bien su où j'étais moi. »
À ces mots, l'intéressée venait de nous rejoindre, s'installant à côté de moi et descendant sa boisson d'un trait. Quelques instants plus tard, Noctalya arriva à son tour près de notre table, faisant léviter devant elle plusieurs cassolettes et assiettes, toutes remplies de divers mets : viandes en sauce, crustacés et poissons grillés, légumes multicolores et fruits juteux. Nous dévorions sans plus attendre notre repas, qui, en quelques minutes avait disparu dans nos estomacs. Repu et un peu ivre, Tne' nous faussa rapidement compagnie quittant la tablée pour aller se coucher, tandis que Gnas me fit signe qu'elle voulait prendre l'air. Je décidais de rester quelques instants, tout en me rapprochant du foyer incandescent, dont je me régalais de la chaleur. Peu de temps après, tandis que je commençais à me sentir perler du front, je voulus à mon tour profiter de l'air marin et de la tranquillité nocturne. Je remerciais le couple des Hulotes qui s'était assis près de l'autre cheminée, conversant dans la quiétude, et empruntais à mon tour le chemin de la sortie.
À l’extérieur, il faisait presque aussi lumineux que dans l’auberge, les lunes fortes de leurs rondeurs totales, éclairaient la plage et faisaient briller le sable comme s'il s'agissait d’un tapis étoilé, courant le long du rivage calme. Je distinguais Gnas, qui s'était étendue et jouait à enfoncer ses pieds dans la grève lumineuse. Je m'allongeais à ses côtés sans un mot, agrippant le ciel tacheté de perles nacrées de mes yeux. Je sentais que son regard venait de se poser sur moi, je détournais ma vue de la nue et plongeais alors dans ses iris rutilants. Toujours sans rien dire, nous nous mettions toutes deux sur le flanc, nous rapprochant lentement l’une de l’autre. Après avoir échangé des sourires embarrassés, nous nous embrassions tendrement, puis plus langoureusement. Je passais mes mains derrière sa tête, et plaquais mon corps au sien tandis qu'elle, étreignait mes hanches et les malaxait, me faisant frémir. Rapidement, je me glissais sur elle, et laissais ma bouche courir sur son visage, mordillant ses joues, et croquant les extrémités pointues de ses oreilles. Après avoir saisi l’encadré de son visage, je savourais la douceur de ses lèvres en y laissant traîner mes canines. Elle gesticulait sous moi ; nos bassins commençaient à se frotter l'un à l'autre, lorsque nous entendîmes la porte de l'auberge s'ouvrir. Nous nous décollions l'une de l'autre, nous retournant vers notre gîte, où nous pûmes alors apercevoir Noctalya, qui après avoir étendu ses immenses ailes, et d'une simple brassée de ces dernières, s'envola puissamment dans les cieux, et disparut en un instant du ciel.
Gnas se releva et me tendit la main, elle me suggérait de nous éloigner. Je saisissais son aide et conservais la chaleur de ses doigts, tandis que nous entamions notre marche le long du rivage. Nous ne disions pas un mot, car ce que nous désirions était indicible, nous nous contentions d'avancer sous l’éclat des astres sélènes, jusqu'à finalement atteindre une caverne marine dont l'entrée dérobée, était gardée par une chute d'eau argentée. Nous traversions le mur aqueux et faisions désormais face à une crique enclavée dans la roche, laquelle était inondée par la teinte d’un unique halo de lumière lunaire, pénétrant le plafond rocailleux et s'échouant sur un tapis clair de sable fin.
Après m’avoir installée dans un renfoncement de notre cache, elle lâcha ma main et s'avança seule vers le centre de la cavité. Gnas s'arrêtait pile sous le cercle lumineux et se retournait vers moi. Ce n’est qu’une fois certaine d’avoir mon attention, que commença sous mes yeux quelque chose que je n'aurais jamais pu imaginer. Gnas se perfora d'un mouvement sensuel le poignet, laissant couler de la plaie un mince filet de sang brillant ; alors que j'allais me lever pour l’inspecter, elle me fit signe de ne pas bouger. Avant même que le sable ne soit tâché du rubis coulant, elle leva un doigt, stoppant à la fois son hémorragie et la chute du sang. Gnas se mit alors à dessiner dans l’air des cercles concentriques, le fluide lévitant, décrivit d’abord des torsades incertaines, puis à l’aide de sa seconde main, elle scinda le faisceau sanguin en deux. Ses mouvements de plus en plus rapides, conditionnaient les filins écarlates, qui flottaient dans l’air de plus en plus harmonieusement.
C’est alors qu’elle se mit elle aussi à danser, accompagnée par ses matérialisations, virevoltant à ses côtés. Gnas baignait dans le halo azur des astres nocturnes, pivotant sur elle-même, défaisant tour après tour sa tenue, il ne lui resta bientôt plus que son pagne. Elle interrompit alors son tournoiement et me fit face, son bassin se balançait de droite à gauche, ses créations désormais autonomes, suivaient toujours ses déhanchés avec souplesse et grâce. Elle faisait alors courir ses doigts sur son bas-ventre, longeait ses côtes, palpait sa poitrine et en pressait les extrémités. Ce spectacle incroyablement torride, me faisait bouillir de l’intérieur, et m’excitait virulemment, à tel point que je sentais désormais un liquide chaud couler le long de mes cuisses ; Gnas me tourna alors le dos, et après s’être lentement accroupie tout en se trémoussant, elle se débarrassait alors du dernier morceau de tissu l'entravant puis, se redressa avec sensualité. Animée par un rythme plus endiablé, elle dessinait alors du bout de ses doigts ses formes, faisant rebondir ses fesses alternativement ; ses mains ébouriffaient ses longs cheveux rebelles, mes yeux suivaient ses hanches alléchantes, Gnas était en train de m'hypnotiser.
Sans crier gare, je défaisais à mon tour ma tunique, laissant apparaître ma fine poitrine, et faisais lentement glisser mes doigts vers mon bas-ventre. Elle refit alors un tour sur elle-même, confronta son regard embrasé au mien, elle reprit alors le contrôle des deux effusions volantes, les faisant virevolter plus anarchiquement et nerveusement autour d'elle. Ses épaules et ses seins valsaient de concert, ses courbes affriolantes embellies de la teinte céruléenne des lunes et les ombres qui s'en dégageaient me mettaient en nage ; j'attendais juste le moment où elle allait m'inviter à la rejoindre, tant impatiente, que je prenais conscience que j'étais en train de me caresser devant ce spectacle haut en couleurs et beauté. Ses hanches ondulaient frénétiquement, elle constata que je me masturbais, se mit à en faire tout autant. Je la désirais du plus profond de mon âme et de ma chair, aussi, je me hissais, abandonnant sur le sable fin mon pagne et ma tunique déjà délassée. Mes pieds se mirent à bouger d'eux-mêmes manipulés par mon excitation, avant que ma progression ne soit accélérée par les liens sanguins de Gnas, qui venaient de me ceinturer à la taille et de m'attirer à elle. Elle plongea sa langue dans ma bouche, défit le charme qui la retenait à ses filins écarlates. Mes doigts s'accrochèrent à ses fesses et à son entre jambe, elle en fit tout autant, des glapissements de plaisir s'échappaient de nos lèvres entremêlées, nos fronts se confrontaient, se percutaient, sa peau chaude appelait la mienne à ne faire qu'un avec la sienne.
Nous nous mordions comme deux animaux en train de lutter, sa poitrine se frottait à la mienne, nous convulsions tandis que je sentais la mouille dégoulinante de Gnas me détremper la cuisse que je venais de plaquer à son entrejambe. En une fraction de seconde, elle venait de me plaquer dos à la paroi rêche de la caverne, tandis que sa langue entama une longue descente. L’appendice gluante fit tout d'abord frissonner mon cou, puis durcir mes tétons, frémir mon nombril, et enfin, atteignit mon clitoris. Ce dernier vacillait sous la pression moite de sa bouche, pompant vigoureusement mon anatomie. J’oubliais le support désagréable contre lequel j’étais adossée, dépassée par l’envoûtement de la succion pratiquée par Gnas, je saisissais son épaisse chevelure, et plaquais son visage au plus près de mon être et courbais mon bassin, que j'animais d’incontrôlés va-et-vient, dont chacune des bouffées de chaleur que je ressentais en augmentait le rythme. J'étais gênée d’user ainsi de sa bouche, mais son regard malicieux et attisé me confortait que ce plaisir était partagé. Je me laissais alors totalement aller, haletant et couinant d’extase. Je m’abandonnais totalement aux sensations qui m’inondaient mon esprit et mon corps, je ne pouvais plus retenir l’intensité de ma voix, et gémissais désormais à gorge déployée, tandis que mon ventre se remplissait de bourdonnements.
J'étais folle, folle de désir, et voulais plus que tout lui rendre la pareille. Jouant de ma force, je la fis basculer en arrière, la retenant avant qu’elle ne rencontrât le sable, puis l’y déposai tendrement. J’agrippai son corps de mes longs doigts, encerclai son sein d’une main, étreignis son cou de la seconde, avant d’à mon tour plonger son pubis dans ma bouche. Je laissais danser ma langue sur cette perle magique, me régalant comme elle l'avait fait, du liquide qui coulait après chacun de mes assauts buccaux. Le bout de ses doigts se perdaient dans mes mèches, attrapaient les coins de mon visage, elle aussi se tordait sous la pression de mes lèvres désireuses de la faire jouir : frappant ma tête de son pubis, tirant plus farouchement mes cheveux. Après un soubresaut plus vigoureux suivit d’un râle libérateur, elle ne tarda pas à glisser sous moi, afin d’amener ma bouche à la sienne, nous nous embrassions frénétiquement, échangeant nos positions en nous roulant sur le tapis clair. Nous finissions par être bloquées par la paroi, c’est alors que nos corps s'enchaînèrent l’un à l’autre, nous finissions totalement imbriquées, nos lèvres dégoulinantes de plaisir, glissant l'une sur l'autre avec gourmandise, nous nous pelotions du plus que nous le pouvions.
Dégustant chacun des frottements qui animaient nos êtres, et de nos voix désormais à l'unisson, nous emplissions cette grotte d'une mélodie acharnée, sa chair claquant contre la mienne, nos faces déformées par la volupté, nos ongles se plantant dans nos chaires mutuelles. Nous ondulions désormais l'une sur l'autre, Gnas profitait alors d'un instant d'égarement pour se lover dans mon dos, écartant et bloquant mes cuisses des siennes, elle enlaçait solidement mon cou d’une de ses paumes, me mordait le lobe de l’oreille, tout me masturbant de son autre main. J'hurlais de plaisir, et ne pouvais plus me retenir : je convulsai de tout mon être, enfouissant mes orteils dans le sable mou ; je me sentis alors traverser par un frisson ardent ; je tremblais comme une feuille et me relâchais complètement, dans un ultime spasme, me vidant de toute énergie. Gnas le sentit et relâcha prise.
Je me retournais mollement vers elle et l'embrassais, tout en m’écrasant contre son visage. J'étais épuisée, dépourvue de toute force. Elle me souleva, me déposa délicatement sur ma tenue au préalable abandonnée au sol, puis me rejoignait, nos nez se frottèrent une dernière fois. Nous entremêlions nos jambes, mes lèvres se plaquaient aux siennes, je me blottissais au plus près d'elle, contre sa peau chaude et transpirante.
« Je t’aime Gnas. Murmurais-je, fermant docilement mes yeux sur elle. Repose-toi bien.
- Je t’aime Evi’. Me répondait-elle, en m’entourant de ses bras si réconfortants. C’est si bon de te retrouver. »
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