Chapitre XXXV : Retour à la case départ, Partie 2

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  Mes yeux s'ouvraient avec difficulté. Moi qui pensais me réveiller à côté d'Evialg, ma vue trouble, ne me donnait à contempler qu'un désert, sauf que pour une fois, ce n'était pas un soleil de plomb qui agressait ma peau, mais belle et bien une averse de grêle qui martelait mon corps. Je connaissais bien l'atmosphère de cette étendue sableuse, j'y avais erré des cycles durant, mes souvenirs étaient mis à mal eux aussi, car l'air, toujours aussi électrique n'en demeurait pas pour le moins gelé.

 Les siroccos hurlants que je connaissais si bien avaient été balayés par un blizzard strident, tout était sens dessus-dessous. Néanmoins, je n'étais pas seule, une femme revêtant une magnifique tunique noire et écarlate, dont les coutures dorées scintillaient, se tenait face à moi. Au sommet de son crâne, une couronne constituée d'ossement trônait. Elle levait un de ses bras en ma direction.


« Teïnelyore ! Si tu ne te soumets pas à ma Justice. C'est de ta vie que tu en répondras ! M’hurlait une femme ressemblant à Evi’, mais dont la teinte des cheveux était blanchie, usée par le temps.

– Bah voyons. Je ne saisissais absolument pas pourquoi m’interpellait-elle et pourquoi m'appelait-elle comme ça ? Écoute, je ne sais pas pourquoi tu m'hurles ça, et franchement je m'en contrefiche. Je me grattais la chevelure, sentant un objet dur sur ma tête.

– Tu te rends toi aussi bien compte que cet ornement fait tache sur toi. Il n'y a qu'une seule Grande Reine qui peut survivre, sur Mithreïlid, et c'est moi ! Tes semblables sont saignés comme des porcs par mes soldats, bientôt il ne restera plus que toi. J'aurais moi-même donc le plaisir de pouvoir éteindre ta race.

– Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Tu es complètement dérangée. Je jetais l'objet qui siégeait sur mes cheveux, il s'agissait d'une tiare couleur cramoisie, hérissée de lames et pointes. Puis, je n'ai jamais eu de peuple. Tu divagues complètement, qui que tu sois, ou qui que tu puisses être. J'étais surprise de si bien parler.

– Comment ?! Tu prétends m'ignorer et ne pas me connaître ?! Moi, Hérylisandre, conquérante et reine absolue de Mithreïlid ! Déesse de la Jus...

– Ah et bien voilà qui résume tout. L'inverse m'aurait grandement étonné. Une ahurie de plus qui se prend pour une Déesse. Tout ça n'est qu'une vulgaire légende, et cela dans le simple but de faire passer de simples idiots pour d'incroyables divinités ! Mais... Je réfléchissais un instant. Comment m'as-tu appelée ?

– Toi et ton infâme caste. Comment de tels écervelés se sont tous vus dotés d'une vie quasi éternelle ? Je te hais, Teïnelyore. Du plus profond de mon âme, je te maudis.

– Hahahaha. J'éclatais de rire, faisant devenir mon interlocutrice écarlate de rage. Et moi qui croyais que l'imagination avait une limite. Hahaha. Gnas la Déesse, quelle blague. Tu vas me dire que j'ai une ville qui porte mon nom et...

– Sauf qu'elle m'appartient déjà et que bientôt Ïlyohelm deviendra la nouvelle Teysandrul. Cette cité sera mienne, son nom sera rayé de Mithreïlid, et toi aussi, tu disparaîtras dans l'oubli. L’histoire sera réécrite avec mon nom tandis que toi, tu ne resteras qu'une vulgaire légende. Un insecte qui se sera mis sur ma route pour l'immortalité !

– Quand je pense que j'ai failli y croire. Non, mais sérieusement ? Qu'est-ce que je fais ici, à perdre mon temps, et t’à écouter raconter des balivernes pareilles... Je connais vraiment ce mot, moi ?

– Ah tu ne me crois pas, et bien regarde par toi-même alors, ce que ton peuple devient. Elle bredouillait quelque chose, tandis qu'un disque lumineux apparaissait devant moi. Tu apprécies ce que tu vois ?

– Et bien… Je regardais plus attentivement et distinguais désormais plein de personnes qui comme moi, luttaient en utilisant leur sang, ayant pour certains aussi le corps gravé de larges tatouages, je les voyais se faire massacrer, se faire liquéfier par des torrents de magie. Mais qu'est-ce-que...

– Alors Teïnelyore, que vaut ton si puissant Amour quand il ne peut même pas protéger les siens ? Que vaut la vie éternelle quand on peut emprisonner l'âme d'une autre personne d'un simple claquement de doigts ? Rien. Toi et ton peuple, les exsangues, vous ne valez rien, et lorsque j'aurais assez de cobayes, je vous volerai votre vie éternelle. Hurlait-elle, d'un ton déformé par la folie.

– Je... Je me demandais si tout cela était bien réel. Je suis Teïnelyore ? Les exsangues ? Je ne sais pas si je peux te croire, ma pauvre vieille, et qui que tu puisses réellement être. Cela l'irritait davantage. Excuse-moi de le dire mais… Tu as quand même l'air bien dérangée, peut-être même bien trop pour que tes mots puissent être sensés. Et c'est pourtant moi qui te le dis. Mais... Je suis convaincue de deux choses.

– Prends garde à ce que tu vas dire, maudire ton âme ne me prendrait pas plus de temps que de te découper en aussi gros morceaux que de la poussière. Rageait-elle en commençant à marcher vers moi, faisant apparaître une large faux, sombre et grésillant. Ce combat dure depuis des jours, j'ai encore de quoi tenir en réserve.

– Tu vois, on ne peut pas converser avec toi, c’est sans équivoque. Tu te crois tellement supérieure à tout ce qui t’entoure, que la vie éternelle ne t'a sûrement pas été confiée pour cette simple raison, c’est sans appel et il serait grand temps que tu relativises. Mais qu’est-ce qui me prenait de parler aussi bien ? Mais ce n'est pas ça que je sais. Toi ! La désignais-je d'un doigt levé en sa direction. Tu vas mourir, tandis que je sais d’avance que je te survivrais, je n'appartiens même pas à cette époque, tandis qu’à mes yeux, tu n'es qu'une vieille tordue qui survit un ultime instant dans un rêve que je suis en train d’avoir, endormie auprès de ta petite-fille. Par ailleurs, sache que quand je me serai rendormie et que tu auras disparu une fois de plus, sois sûre que ta fille, l'autre folle-dingue. Comment s'appelle-t-elle déjà ? Je cherchais sérieusement. Ça me revient désormais, Irasandre. Je vais la retrouver dès mon réveil, et je te promets de lui réserver le même sort que le tien.

– Que... Que... Comment connais-tu son nom ? C'est impossible.

– Je te l'ai déjà dit. Espèce de vieille peau sénile, complètement marteau et sourde. Tu n'es qu'un rêve, un fragment de mémoire qu'on a dû dissimuler dans mon esprit par magie. L'issue de ce combat, peu importe ce que tu essaieras de faire, est déjà écrite. Si tu veux, je peux me battre à main nue, les yeux fermés ou à cloche-pied. Je te lessiverai quand même, tu es destinée à mourir, Hérylisandre, ici même. Prononcer son nom me semblait subitement si naturel, comme si je l’avais déjà évoqué un millier de fois.

– Oh toi, petite insolente. Si tu crois que je vais gober ça. Meurs, et souffre dix mille morts s'il le faut. Si c'est ce qui doit te faire comprendre la leçon.

– C'est ça, vieille magicienne décrépie. Je n'attends que ça de toute manière. Je la faisais fulminer de par mes provocations. Allez, qu’est-ce que tu attends !? Viens te battre. »


 Elle donna le premier assaut, levant bien haut sa faux, dont je parais l’assaut en brandissant l'arme que je savais être en ma possession, solidement logée dans mon dos, sans même n'avoir à vérifier. Mes doigts cramponnaient farouchement la garde de Masamune, qui semblait donc déjà être mienne à l'époque, je comprenais alors bien mieux tout ce qui m’avait alors paru comme un charabia insensé. La Grande Prêtresse Aetharys l’avait-elle-même dit : un tel artefact de guerre choisissait son guerrier. Sauf que durant tout ce temps, mon arme m’avait attendue, c’était moi sa légitime propriétaire, et je l'avais donc toujours été. Devais-je alors accepter d'être Teïnelyore ? Toutes ces coïncidences, n'en étaient finalement pas. Tandis que je prenais conscience de cela, l’intérêt de ce combat, lui, s’avanouissait subitement. J’en connaissais l’issue.

  Mon adversaire enrageait coup après coup voyant qu'elle ne parvenait pas à me toucher, et que je ne m'intéressais pas à elle, tandis que j’essayais alors de deviner comment avais-je pu donc atterrir enfant dans ce vieux temple désertique. Hérylisandre, s'acharnait, je la voyais user de magie pour essayer de me déstabiliser, mais rien n'y faisait. Elle avait beau faire, la lame recourbée de sa faux n'arrivait pas à m'atteindre. Je me focalisais davantage sur l'instant, et d'un tour de bras, faisait rencontrer Masamune et sa faux matérialisée, la faisant voler en particules magiques. Je lui assénai alors un coup de pied "divin". La femme voltigea sur le sable, ricocha sur plusieurs mètres et s’enfonça violemment dans une épaisse dune dont la croute congelée s'était détruite au contact d'Hérylisandre. Je songeais à Evialg et imaginais plus facilement qu'elle puisse à ce point dérailler par moment, si Irasandre était aussi folle que sa mère, mon amour avait vraiment dû en baver plus jeune.

 Je ne voyais pas mon opposante quitter le tas de sable dans lequel je venais de la faire atterrir, seul son postérieur dépassait du monticule affaissé. Je m'en rapprochais, garde baissée, tandis qu’elle jaillissait du tapis sableux, s'étant servie d'un double pour me duper. Elle plantait alors une épée matérialisée en moi, une gerbe de sang dégoulinait de l'entaille, cependant, la lame restait bloquée dans ma chair, qui s'était littéralement refermée dessus après l'impact. Je levai le bras, et sans aucune hésitation, tel que l’Histoire le décrivait, décapitai Hérylisandre.

 Cette phase de mon rêve s'acheva et je me retrouvais à nouveau dans un flou onirique. Cette fois-ci, je me voyais au-dessus de mon propre corps. Lévitant près du plafond de cette pièce que je connaissais déjà. L'autel de pierre, les encapuchonnés me maudissant, le Temple du Désert. Je me penchais pour mieux écouter les palabres de ces étranges hommes.


  « Elle a tué notre reine. Elle l'a tuée ! Hurlait un premier.

– Son âme doit rester enfermée ici ! Sinon elle menacera tous les projets qu'avait Maitresse Hérylisandre.

– Mes frères. Scandait d'une voix plus solennelle l'un d'eux. Préparez l'incantation, que son âme divine demeure à jamais scellée et que le linceul obscur de notre vénérée Déesse puisse alors recouvrir Mithreïlid. Ils se mettaient à entonner un sortilège à l'unisson tandis que ma Moi, adossée au banc de roche, commençait à convulser.

– Ah vous croyez réellement que cela sera suffisant ? Vous croyez vraiment qu'un destin aussi putride se réalisera de cette manière ?! S'exclamait mon corps retenu. Jamais de la vie. »

 Je voyais mon autre moi se secouer frénétiquement, jusqu'à ce qu'elle se cogne la tempe et parvienne à s'ouvrir, laissant alors un filet écarlate ruisseler de la mince plaie.


 « Allez, à très vite les inutiles. Vous qui avez une fois de plus échoué. »

Une explosion sanguine vitrifia alors toute la pièce, déchiquetant les corps des mages m'encerclant, morcelant et liquéfiant ma propre enveloppe charnelle dans le même temps. Le lieu fut inondé d'un raz de marée pourpre, les murs repeints de la même couleur. Au cœur de cet amas visqueux, un minuscule orbe écarlate apparut, et se mit à tournoyer sur lui-même, de plus en plus vite, créant dans sa rotation un vortex gluant absorbant la matière cramoisie qui s'était étalée dans tous les sens.

Ma conscience se retrouva projetée à l'extérieur du temple, et je vis alors le soleil et les Lunes exécuter un nombre incalculable de cycles dans le ciel ; des dizaines, puis des centaines ! Cela pour enfin me retrouver réintroduite à l'intérieur de la bâtisse, où une fille haute comme trois pommes, s’amusait, le visage scotché au mur, à dessiner avec son propre sang. Je me rapprochais d'elle, lui touchais l’épaule, mais bien sûr elle ne me sentit pas. C'était moi, toute petite, attendant sûrement que naisse mon courage et qu'enfin je décide de partir à la conquête du désert, je passais ma main dans ses cheveux, et murmurais :

« Tu vas réussir ma grande, sois patiente, tu peux et tu vas le faire. »

 Je souriais bêtement et me sentais arracher à mon double encore enfant. Mon âme s'envolait une fois de plus et cette fois-ci, c'est une odeur savoureuse qui me faisait entrouvrir les yeux. La peau chaude et douce d'Evialg était collée à la mienne, son souffle atteignait mes narines, je me blottissais un peu plus fort contre elle, et embrassais ses lèvres endormies.

Je fermais mes paupières paisiblement, quoi qu'un peu bouleversée tout de même, d'avoir appris et compris ma réelle nature. Étais-je réellement Teïnelyore, la déesse de l'Amour ? Il me tardait de raconter ceci aux deux autres, l'excitation laissait place à la fatigue, je me rendormais.

 Quelques heures plus tard, c'était le tambourinage acharné d'un écureuil et de son petit-déjeuner choqué contre le mur boisé de notre hutte, qui nous réveillait pour de bon. Nos membres se déliaient et craquaient, tandis que le sourire embrumé d'Evialg me tirait de ma torpeur. Nous roulions l'une sur l'autre, nous dévorant de baisers, jusqu'à ce que nous chutions de la moelleuse mais étroite paillasse.

 Nous rigolions et nous nous levions en nous aidant. À peine avions nous franchi la fine porte taillée dans l'écorce, qu'Yzidrys nous fondait dessus, impatiente de nous amener au sommet de l'arbre. Tne' et l'actuelle Grande Prêtresse nous y attendaient, discutant devant une table garnie de toutes sortes de mets, qui pour une fois, n'étaient pas une simple déclinaison de fougères et racines en tout genre. Du gibier fumant, des infusions agréablement aromatisées, des fruits frais et un grand nombre de nectars d'apparence gouleyante garnissaient somptueusement la table, sculptée à même la plate-forme.

 Notre compagnon et sa dulcinée souriaient niaisement, et nous pouvions deviner qu'ils avaient passé une bonne nuit de retrouvailles. Nous ne tardions pas à les saluer, et à nous installer face au festin. Comme à notre habitude, nous entamions notre repas, tous les trois, comme des sangliers affamés, sans aucune manière, ni retenue. Decadrys avait commencé par manger avec délicatesse, puis, constatant notre manque cruel de tact, ainsi que celui de son amant, s'adaptait à notre méthode, et enfonçait à son tour, sa tête dans les délicieuses victuailles. Ce spectacle bruyant et dégoûtant dura quelques longues minutes avant que nous ne soyons tous repus, et que nous puissions commencer à converser, nos phrases maladroites, ponctuées par moment par des reflux gastriques peu délicats.

 J'avais pu amener mon rêve quasi-prophétique au centre de la discussion, sous les regards ébahis des autres ; je contais le combat contre la déesse corrompue, les adeptes et leur rituel de sceau. Ce sont les détails de l'affrontement qui surprirent le plus mon auditoire, tous avaient déjà entendu parler de cette fameuse bataille. Evialg s'enquérait de me soutenir, rappelant qu'Eruxul, lui avait lui-même conté cette histoire. Retraçant mon parcours et la façon dont je m'étais échappée du temple puis du désert, ma lutte contre le dragon, Tne' était à son tour convaincu que ma nature divine était plus que plausible, cela éclairant et expliquant ma capacité de régénération de manière rationnelle.

 Cependant, tel que dans mon rêve, le nom d'Ilyohelm n'était absolument inconnu à leurs oreilles. L'histoire avait englouti cette cité, dont je devais être finalement la fondatrice, cependant, j'avais bien conscience que si je retournais sur place, je retrouverai sûrement des indices me permettant de retracer ce qui s'était réellement passé. Tant concernant cette usurpation, que le massacre des "Exsangues". Eruxul aurait sûrement lui aussi eu des réponses et des précisions que nous espérions tous, assemblant petit à petit, les pièces du puzzle amenant à la situation de crise qu'allait rapidement connaître tout Mithreïlid si nous n'agissions pas rapidement : le règne d'Irasandre, fille d'Hérylisandre, déesse de l'Injustice.

 Point autour duquel nous avions d'ailleurs débattu tous ensemble, décidant d'un commun accord qu'une justice au service des ténèbres, était contraire même au sens premier que l'on pouvait lui attribuer. Ainsi la Juste devenait l'Injuste ; tandis que Decadrys suite à une prière destinée à la déesse du Partage Félicie, nous implorait de devenir les protectrices et protecteurs de son clan, cela en échange de son aide inconditionnelle. Tne' avait bien entendu accepter sans même réfléchir, nous avions toutes deux aussi prêté serment devant la Grande Prêtresse.

 Malgré le fait que nous venions de prêter allégeance et que l'heure aurait pu être aux tables rondes et camaraderies, le temps et le destin de Mithreïlid, eux, étaient comptés. Une garde jusque-là postée loin du village arboricole, à l'orée du joyau verdâtre, venait de faire irruption sur la plate-forme et nous dépêchait une nouvelle alarmante. Des cohortes venant de Teysandrul allaient arriver, d'ici quelques heures aux troncs des premiers arbres de l'immense forêt.

 Connaissant le sort qui attendait les bois et ses habitants, sans attendre, Evi' et moi étions littéralement sur le pied de guerre, plus résignées que jamais à faire mordre la poussière aux troupes de la Reine Sombre. Tne' confia à Decadrys, l'appeau que Noctalya lui avait offert, lui faisant jurer de ne pas écouter la fierté que pouvait supposer son rang et de l'utiliser si la situation le nécessitait. Ils se quittaient le cœur lourd, tandis qu'avec Evi', nous avions enfin l'impression de pouvoir intervenir dans l'histoire de Mithreïlid qui allait désormais, devenir la nôtre.

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