NB: Je pense que j'en ferai peut être une histoire ou un truc plus long plus tard ^^
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Il faisait froid ce jour-là. Si froid que malgré mon long manteau noir, je frissonnais. Je descendais la longue avenue du centre-ville, passant devant ces habitations anciennes, aux façades souvent fissurées ou délabrées, d'un pas lent, les mains enfoncées au fond de mes poches, persuadée qu'au moindre choc, mes doigts allaient se briser.
Mon coeur battait la chamade tandis que mon regard, lui, se promenait et scrutait, vigilant, mon environnement. Des passants devant moi marchaient vite, très vite. Je m'écartais pour les éviter quand soudain mon dos heurta quelque chose. Paniquée, je me retournais et vis un homme, âgé d'une trentaine d'années, chauve, portant des lunettes qui me regardait d'un air désapprobateur. Il me parlait. Je voyais ses lèvres bouger mais je ne comprenais pas. Mes yeux se brouillèrent tandis que mes lèvres marmonnaient, je l'espérais, un mot d'excuse. Paniquée, mon pouls s'accélérant sous l'effet de cette dernière, je reculais d'un pas afin de garder le contrôle de mes émotions. Quelque chose de froid me heurta le dos. Haletante, je fis volte-face et vis un poteau, gris et froid qui me toisait de toute sa hauteur. Je me forçais à lever la tête tandis que l'homme, lui, pensant sans doute que j'étais folle, s'éloigna en me jetant un dernier regard dédaigneux en direction de la papeterie.
Un cauchemar.
Ce ne pouvait être qu'un cauchemar !
En regardant le ciel, ces oiseaux qui venaient de se poser sur le toit de cette boutique, ce soleil, tentant de percer, en vain, les nuages, des larmes roulèrent sur mes joues. Porteuses d'un chagrin immense, d'un sentiment de manque que, seules les personnes souffrant d'une défaillance connaissaient mais aussi d'une solitude immense. Une déchirure.
Cet environnement me faisait peur.
Ces gens m'effrayaient.
Rien que le fait de devoir traverser la route me terrorisait.
Je m'adossais à un poteau afin d'essayer de retrouver le contrôle de mon corps, tremblant, et de mon esprit, dont les pensées s'enchaînaient à vive allure. Puis, une larme, plus lourde que les autres se brisa, tel un cristal, sur le sol pavé sale de la rue.
Brisée.
Je suis brisée.
A qui la faute revenait ?
Qui juger pour ça ?
Je l'ignorais.
Puis, tandis que ces questions commençaient à doucement quitter mon esprit, je me redressais lentement puis, je repris ma route au milieu de cette ville silencieuse....