Lynchage public
Le ministre de la sécurité intérieure sortit en titubant de la salle de réunion. Il n’arrivait pas à croire ce qu’il venait d’entendre. Ses mains tremblaient, il était abasourdi par les allégations du chef de la police. Si la chose se vérifiait des têtes allaient tomber, dont la sienne. Comment était-il passé à côté de cette information ? Il allait devoir s’expliquer et rendre des comptes face à une armée de vautours, plus que ravit de voir sa tête sur l’échafaud de la justice. Il ne pouvait pas le soupçonner, son plaidoyer serait le plus important de sa vie. La gorge serrée, il avança vers la sortie où l’attendaient les journalistes qui allaient lui poser des questions embarrassantes. La lumière du jour l’aveugla lorsqu’il passa la grande porte, des centaines d’objectifs étaient braqués sur lui, flashant de toutes les directions. Un goût acide le brûlait, il avala difficilement sa salive et se racla la gorge avant de commencer son discours.
— Mesdames et messieurs, l’heure est grave…
Il savait qu’il allait faire l’objet d’un lynchage public. À quoi bon continuer.
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