Prologue : Corruption
Aécipé s'avançait vers la salle du trône du Grand Séquoia. Déterminé, il admirait la nature tout autour de lui. Toutes ces plantes, toutes ces parcelles de terre, tout ce monde, tout serait bientôt en sa possession.
L'homme-arbre vouait une grande haine envers le Grand Séquoia, chef suprême de la nation Ent.
Depuis très longtemps, la famille Ekroçe et la famille Evèss étaient solidement liées. Comme il était de coutume, chaque famille avait fait vœu de protection l'une envers l'autre ; la solidarité était de mise chez les Ents. Mais, alors que des mages de lave avaient brûlé les domaines Evèss, qu'ont donc fait les Ekroçes ? Rien. Absolument rien. Alors que tout brûlait sous le magma, alors que des gens se faisaient carboniser, alors que les terres se faisaient réduire en cendres, les Ekroçes n'ont apporté aucune aide. Les Evèss se sont fait massacrer, et les responsables de cette destruction se sont enfuis en ricanant.
Cela, c'est la version officielle. En pratique, un membre de cette famille déchue avait survécu : Aécipé Evèss. Personne ne l'avait reconnu après le triste événement. Il était maintes fois retourné à son ancien arbre-maison en cendres, contemplant les restes de sa demeure antérieure. Chaque fois, il jurait à ses ancêtres une revanche. Or, il se trouvait que la famille Ekroçe fut royale. L'Ent dominant de cette famille ? Le Grand Séquoia.
Il y a de cela quelques semaines, Aécipé avait fait la rencontre d'une toute petite Ent répugnante et puante qui se faisait appeler Flaresia. Cette Ent lui promit une vengeance sur le Grand Séquoia et sa famille, en échange d'un service. Après un petit temps, l'opération était enfin lancée. La petite humanoïde-arbre sur l'épaule, le dernier des Evèss s'avançait d'un pas rapide vers la vengeance dont il rêvait.
Deux gardes de chêne gardaient l'énorme porte de la salle du trône.
-Halte ! S'écria le premier garde, brandissant un énorme tronc faisant office de massue.
-On ne passe pas ! ordonna le second, armé d'un bâton de mage.
-Je dois absolument voir le Grand Séquoia, dit Aécipé d'une voix énervée.
-Son Altesse ne veut pas être dérangée par qui que ce soit. Dégagez !
-Pouah ! Quelle est cette immonde odeur de pourriture ?
Les deux gardes mirent leur branches devant leur organe olfactif.
-C'est toi qui pues comme ça, l'épicéa ?
-Non, infirma le vengeur en montrant son épaule droite. C'est Elle.
-Salutations, fit l'étrange Ent d'une voix mécanique.
Aucun sourire, aucune peur ne pointait le bout de son nez sur son faciès. Son expression pratiquement éternellement neutre mettait mal à l'aise n'importe qui, mais les gardes ne furent nullement impressionnés.
-Purin ! Mais c'est pire qu'un Ent nain, cette chose-là ! s'étonna l'un.
-C'est un Bonsaï ! rigola l'autre. Un sale petit Bonsaï puant ! Arrêtez de nous faire rire, coquelicots. On a d'autres choses à faire. Allez-vous-en !
-Ah, mais je ne suis pas une Ent.
-Barre-toi. Ton pote normal aussi.
-Je suis une Axo.
-Hein ?
-Une Exanthrope, si vous préférez.
-C'est pas des hommes-robots, ça ? Demanda un garde à son collègue.
-Ben si ! C'est pas censés être sur Ampéria, ça ?
-Absolument. Et on est sur Arcania. Ce qui signifie que ma seule présence est passible de mort.
Les pauvres gardes se raidirent d'un coup et brandirent leurs armes. Ils n'eurent pas le temps de riposter ; tandis que Aécipé étrangla un garde grâce à la magie des plantes, l'Exanthrope sauta sur l'autre d'un cri dément.
On aurait pu croire que l'Axo aurait perdu face à un si grand être. Que nenni ! Trop lent, le garde n'arrivait pas à atteindre la femme-robot, qui utilisait sa propre magie pour faire pourrir le corps de son adversaire. Trop atteint par la corruption, le pauvre homme-chêne tomba sur le sol en même temps que le cadavre étouffé de son collègue. Même les Ents ont besoin de respirer.
Agonisant, pourri de partout, il ne pouvait faire autre chose que de regarder l'Exanthrope se balader sur son visage d'un air satisfait, humant l'air comme si elle en prenait plaisir. Une énorme douleur au ventre l'acheva d'un coup ; Aécipé l'avait transpercé d'une branche.
-T'as foutu quoi ? Se plaignit Flaresia.
-On n'a pas le temps pour des futilités comme ça. Notre but est de tuer ce sale champignon, pas de torturer ses gardes.
-T'as raison. J'ai hâte de savoir comment un roi supporte la douleur. Allez ! Ouvre la porte !
-A nous trois, Grand Séquoia.
-Attends seulement de voir la suite des événements.
L'Axo se précipita sur la porte et la corrompit par la pourriture. Avant que la porte ne soit totalement recouverte, Aécipé l'enfonça, et, dès qu'ils furent dans la salle du trône, la referma derrière eux.
-Que signifie une telle intrusion dans mon palais ! s'indigna le Grand Séquoia. Et quelle est cette horrible odeur ?
-C'est l'odeur de ta mort qui te parvient aux narines, l'ancêtre !
-Des menaces ? Mais qui es-tu donc pour t'adresser à moi de la sorte, jeune pousse ?
-Aécipé Evèss, ça te dit quelque chose, Finisap Ekroçe ?
-Que... Non... Toi ? Ce n'est pas possible... Tu devrais être...
-Mort ? Assurément. Par contre, tout le reste aurait pu être vivant si tu t'en étais donné la peine. En tant que chef de famille, tu avais donné ta parole ! Surprise, qui c'est qui a fui le premier lors de l'attaque des magmamages ? TOI. TU VAS PAYER POUR CE QUE TU N'AS PAS FAIT, POURRITURE !
-Tu sous-estime mon pouvoir.
-Et toi, tu sous-estime ma soif de sève, souligna Flaresia.
L'Axo se jeta au sol (ce qui était risqué, en sautant de l'épaule de son allié, sachant qu'il faisait trente mètres de haut... Et elle à peine deux). Des pattes de branches sortirent de son dos, et ses doigts s'allongèrent en aiguilles meurtrières.
Le Grand Séquoia rigola.
-Qu'est-ce que vous voulez faire contre moi ? Je vois là un Ent qui ne fait même pas la moitié de ma taille et une ridicule fourmi que j'écraserais bien d'un coup de pied. GARDE ! EMMENEZ-LES !
-Il faudrait d'abord qu'ils arrivent à passer la porte sans se faire tuer par la pourriture qui règne dessus, ricana Aécipé.
Le Grand Séquoia trembla pendant quelques secondes. Puis il se leva de son siège, furieux, et tenta d'écraser l'Axo d'un coup de pied. Impossible, cette petite créature semblait trop rapide à cause de ses pattes dorsales. Au contraire, celle-ci commença à monter sur les jambes de l'Ent royal. Quoi qu'il en soit, cette petite chose était trop malingre pour lui faire quoi que ce soit, du haut de ses quatre-vingt-cinq mètres. Invoquant de manière puissante la magie des plantes, il commença à réduire l'impudent Ent qui avait voulu lui tenir tête.
La bataille du Séquoia contre l'Épicéa fut terrible. Le Roi était très puissant, mais peinait à toucher son adversaire, qui était bien plus agile en raison de sa petite taille. De l'autre côté, chaque racine d'épicéa voulant piquer en plein sur le Roi se heurtait contre des dizaines de boucliers de séquoia.
Les différentes tactiques de combat furent assez variées ; des deux côtés, on tentait d'immobiliser l'adversaire à l'aide de racines enserrant les jambes de l'opposant, des deux côtés on utilisait des dizaines de branches comme tentacules dans l'espoir de frapper l'autre, des deux côtés on faisait pousser des arbres comme des champignons dans le but d'empaler le concurrent.
Quelques dizaines de secondes après le début de la bataille, le Grand Séquoia sentit que sa jambe faiblissait. Jetant un coup d'œil, ce n'est pas une racine qu'il vit s'accrochant à son genou, mais de la pourriture et une ridicule petite créature s'enfuyant de son champ de vision.
Fou de rage, le roi hurla de toute la puissance de ses cordes vocales végétales. Immédiatement, d'autres gens arrivèrent. On comptait parmi les nouveaux venus un satyre et deux hommes, l'un tenant un énorme marteau et l'autre un bâton végétal. Aécipé les reconnut directement ; Pan, dieu grec de la nature, Sucellos, dieu celte des récoltes, et Freyr, dieu nordique de la fertilité. Trois importantes divinités dans le culte Ent, qui comptait dans son camp les plus grands dieux associés à la nature.
Sucellos s'élança tout de suite vers Aécipé et lui mit un coup de marteau tel qu'il fut projeté à l'autre bout de la pièce. Pan cria de frayeur, produisant un son effroyable qui se répercuta dans tout le palais. Freyr s'élança vers l'Axo en brandissant son bâton. Mais... Sucellos s'acharnait sur Aécipé, le hurlement de panique de Pan n'effrayait nullement l'esprit vide de toute peur de l'Exanthrope, et Freyr peinait à atteindre la femme-robot.
-ENFIN ! S'écria Flaresia. Ça va chauffer ! MORDIGGIAN ! FAIT TON OFFICE !
Une apparition ombrageuse apparut au milieu de la pièce. Une sombre silhouette qui absorbait toute lumière entrant en contact avec lui et semblait toujours gagner en volume.
L'Axo sauta du corps du Grand Séquoia pour se réceptionner aisément sur la terre. De cette manière, elle serait plus efficace pour fuir Freyr et échapper au triste destin que lui réservait son épée.
La masse de Mordiggian eut tôt fait d'atteindre sa forme optimale. Lorsque ce fut fait, les nuages enveloppèrent la fameuse silhouette, lui donnant ainsi sa véritable forme... Ou plutôt UNE de ses véritables formes. Voyant le Grand Ancien émerger des ombres, Pan, le peureux, cria plus fort qu'il ne l'avait jamais fait ; Freyr, le vaillant, changea de cible ; et Sucellos, le cogneur, arrêta de frapper Aécipé pour regarder avec stupeur les ombres prendre de l'ampleur.
Mordiggian continua de grandir, et avec lui sa masse nébuleuse. En principe, il aurait dû changer de forme chaque seconde dans un flash lumineux. Chaque forme qu'il adoptait était plus horrible que les précédentes. De cette manière, il avait tôt fait de tuer ses proies par la seule peur qu'il leur infligeait, afin de manger leurs âmes. Seulement, contre des dieux, c'est plus compliqué. Il se retint donc de changer de forme et se contenta de grandir jusqu'à envelopper toute la pièce de son obscurité.
-Parfait ! se ravit la femme-robot. Quelle odeur pourrait être plus grandiose que celle de la peur des dieux ? Bugg-Shash, mon amour ? C'est à ton tour.
-Tu es sûre qu'il n'y a plus de lumière ?
-Sûre et certaine. Tu connais Mordiggian mieux que moi, non ?
-En effet.
-Rappelle-toi : contente-toi de maintenir mon allié en vie et à repousser les dieux, laisse-moi le Grand Séquoia.
-Jamais je ne t'interdirais un tel plaisir. je te le dis tout de suite, cependant : Mordiggian voulait bien t'accorder un petit service, mais pas deux. La prochaine fois que tu voudras t'occuper de cibles aussi importantes, tu devras retirer la lumière par toi-même.
-Compris. Tu viens ?
Un craquement se fit entendre ; celui de la terre qui se déchirait. Bugg-shash, Grand Ancien du meurtre, prit pleinement place dans la pièce, de toute son immondice. De ses centaines de bouches atroces, il hurla. De ses milliers de dents acérées, il déchiqueta. De ses centaines d'appendices affreux, il écorcha. Pan, au comble de la panique, s'évanouit. Freyr et Sucellos devinèrent rapidement à qui ils avaient affaire et appelèrent leurs congénères. Des divinités telles que Déméter ou Freyja arrivèrent, armées pour la guerre. Mais aucun ne pouvait faire quelque chose contre la meurtrière puissance du Grand Ancien. Ce monstre n'avait pas de forme ; c'était juste une masse immonde et visqueuse de chair parsemée de bouches carnassières et de tentacules puissants, formant un chaos sans nom. La seule faiblesse de Bugg-Shash, c'était la lumière, seulement toute lumière invoquée par un quelconque dieu se faisait absorber par l'obscurité de son congénère Mordiggian. Ensemble, ils étaient invincibles.
Tandis que les dieux s'acharnaient sur Bugg-Shash et Mordiggian, la mystérieuse Flaresia montait sur le corps effrayé du Grand Séquoia, en laissant de la pourriture derrière elle. Il ne fallut pas longtemps avant d'entendre et de sentir le Roi des Ents tousser et gémir.
Les dieux étaient conscients que leur protégé était en train de mourir. Seulement, se déconcentrer ne fut-ce que deux secondes contre un adversaire aussi redoutable que le Grand Ancien du Meurtre signifiait une mort violente. Voyant que la partie était désespérée, ils firent tous demi-tour, se téléportant directement dans leurs domaines respectifs. Peu à peu, les démons de la nature affluèrent pour aider le roi, mais ils ne furent pas plus efficaces. Eux aussi finirent par retourner dans les Enfers par la voie indirecte.
Dans la pièce, il ne restait plus que Aécipé, qui se remettait à peine de sa confrontation avec Sucellos, les deux Grands Anciens, immortelles vigiles, le Grand Séquoia, agonisant douloureusement, et l'Axo, profitant de l'instant présent.
Trop fatigué pour se tenir debout, le Roi chuta. Aécipé rejoignit lentement son alliée.
-J'attendais ce moment depuis un bon bout de temps, annonça-t-il.
-Des Grands Anciens... gémit l'homme-séquoia. Comment un simple petit Bonsaï peut-il invoquer d'aussi puissantes choses ?
-Pour la dernière fois, je suis une Exanthrope. Et maintenant, tu vas finir tes jours ici, entre nos mains. Tu vas enfin savoir quelle terreur peut inspirer le nom de N1-V01 Y. P. S. O.
N1-V01 fit un signe de tête à Aécipé, qui trancha d'un coup sec le bras droit du roi, lui arrachant ainsi un mugissement de douleur.
-oui, oui, OUI ! AH PURIN ÇA FAIT DU BIEN ! SOUFFRE, SOUFFRE PETIT ROITELET ! ET ENDURE LA MÊME SOUFFRANCE QUE J'AI SOUFFERT ALORS QUE TU TE DÉTOURNAIS LÂCHEMENT DE TES OBLIGATIONS !
Sur ces beuglements de courroux, il lui arracha les doigts de l'autre mains un par un avant de débiter l'autre bras en morceaux. Puis il fit le même rituel sur les jambes du roi, encore plus violemment, se fichant de la pourriture qui l'avait contaminé et qui commençait à poindre sur ses mains.
-Je t'en supplie ! implora le Roi. Je m'excuse ! Moi-même et toute ma famille sommes de ridicules plants de lierre s'accrochant à l'arbre de la survie ! Je t'en conjure, laisse-moi la vie !
-Ha ha ha... "Je t'en supplies"... "Je t'en conjures"... Ce sont exactement les mêmes appels à l'aide qu'a prononcés mon père alors qu'il était en proie aux flammes. Tu n'as pas eu de pitié envers notre famille, alors...
Il planta une racine en plein dans le tronc du chef.
-ET MAINTENANT TU ESPÈRES QUE JE VAIS T'EN DONNER, MOI, DE LA PITIÉ ?
Aécipé rit démentiellement, fou de rage.
-TU VAS MOURIR, AUJOURD'HUI ! Quant à ta misérable famille, pourquoi aurais-je de la pitié pour elle ? TU N'AS PAS IDÉE DU TEMPS QUE J'AI PASSÉ À PRIER MES ANCÊTRES ET À LEUR DIRE QUE JE SERAIS DIGNE DE LES VENGER ! je vais prendre le contrôle sur la totalité du pays Ent... Et la première chose que je ferais, c'est faire traquer tes misérables petits congénères pour les envoyer directement au fin fond de l'Eriff, où ils rembourseront tous leur dette. Et ceux qui oseront s'opposer à mes décisions finiront pourris jusqu'à la mort...
-Le peuple Ent... Refusera... un tyran comme toi ! Tu... Tu seras assassiné... Dès qu'on en aura la possibilité...
-C'est-à-dire JAMAIS !
-Ton pouvoir... N'est pas assez... Puissant... Pour pouvoir se confronter à la volonté de toute la nation...
-La maîtrise des plantes n'est, en effet, pas très puissante contre des hommes-plantes. Mais je connais quelqu'un qui pourrait me corrompre de manière à faire de moi l'Ent le plus puissant d'Arcania. POURQUOI MANIPULER LES PLANTES, QUAND ON PEUT INVOQUER LES POURRITURES ?
-Tu acceptes donc ma proposition ? demanda l'Axo.
-De toute façon, soit je le fais, soit je meurs d'ici un mois, affirma-t-il en regardant la pourriture qui stagnait sur ses mains végétales.
-Très bien...
La mousse recouvrit entièrement l'Ent. Deux minutes plus tard, c'était un Ent pourri jusqu'au cœur que Finisap Ekroçe vit émerger de la végétation. La pourriture ne semblait pas l'endommager, au contraire il semblait en tirer une certaine puissance, et même une certaine résistance. Son visage était devenu vide d'expression.
Testant ses nouveaux pouvoirs, Aécipé commença à invoquer des racines pourries de partout, à faire pousser des champignons sur les murs et de la mousse au sol. Tournant son vide regard vers son concurrent, il projeta un filet de pourriture sur le roi qui en fut fortement affaibli. Au contraire d'Aécipé, le bois de Finisap se désagrégeait sous l'action de la corruption.
Dirigeant ses bras pourris vers la gigantesque gorge de Finisap, Aécipé parla :
-La dernière heure de ta famille a sonné, traître.
Il agrippa la gorge du dynaste et tira. Fatiguées par la pourriture, les fibres du cou de l'ancien Roi lâchèrent d'un coup, et le monarque déchu poussa son dernier souffle.
Aécipé s'avança vers le trône et s'assit dessus. Ceci fait, Mordiggian et Bugg-shash quittèrent la pièce, laissant derrière eux les signes d'une bataille perdue d'avance. Dieux et démons de la nature affluèrent rapidement, cherchant à protéger le Grand Séquoia, mais il était déjà mort. Voyant l'épicéa corrompu sur le trône, ils ne purent que se fier au protocole et jurer allégeance au nouveau roi.
Les dieux et démons partis sans encombre, Aécipé s'adressa à Flaresia :
-Je ne pensais pas que c'était possible, mais tu m'as démontré le contraire. Comment as-tu fait pour invoquer les Grands Anciens ?
-Pour Bugg-Shash, ça a été facile. je suis une de ses épouses qu'il aime le plus. En ce qui concerne Mordiggian, disons que j'ai de quoi prédire l'avenir proche, ce qui m'a permis de demander une faveur au Grand Ancien des Ombres.
-Tu m'intéresses de plus en plus, Flaresia.
-Je t'en pries, appelles-moi N1-V01. En fait, Flaresia Manillana, ce n'est qu'une fausse identité.
-Et Y. P. S. O. ?
-C'est juste un pseudonyme qui m'a été donné par les forces de l'ordre de ma nation.
-Oui, bref. j'ai obtenu ce que je voulais ! Mais j'ai une dette envers toi. Avant de prendre pleinement mes responsabilités en tant que Roi, j'aimerais savoir quel service demanderais-tu de moi.
-En fait, j'avais besoin de quelqu'un de grande puissance. Comme je savais que le Grand Séquoia était incorruptible, je me suis tourné vers une autre solution : forcer l'accès d'un Ent au pouvoir. J'ai su de source sûre que tu étais un bon candidat à ce poste.
-Si tu as besoin de mon pouvoir, c'est qu'il y aura encore de la bataille. Très bien ! Qu'il en soit ainsi ! Demandes ce que tu veux, ma dette envers toi ne sera jamais écoulée. La sève des Ents coulera à flots pour te servir. As-tu déjà une cible ?
-J'en ai une, oui. On en est déjà à la phase deux. Je venais chercher ton aide pour la phase trois.
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