Je me souviens

D’un sourire qui n’est pas le tien

D’un regard vert, d’une tour de pierre

D’une promesse pleine de lendemains

Je me souviens

D’un sourire qui n’est pas le tien

Et d’un château, et d’un bal

De danses sous les étoiles

Je me rappelle il me semble

Et tout mon cœur en tremble

D’un homme aux cheveux de jais

M’avouant dans un soupir qu’il m’aimait

Je me souviens

D’un sourire qui n’est pas le tien

D’une sombre mer, d’une riche terre

Où convergeaient tous les chemins

Je me souviens

D’un sourire qui n’est pas le tien

Et mon âme chaque nuit s’enfuit

Vers cet inconnu, vers ce pays

Et mon âme se consume

Brûle d’un amour au visage de brume

Et mon âme désespère, dépérit

Chaque matin de revenir ici

Je me souviens

D’un sourire qui n’est pas le tien

D’un paisible cimetière, d’un arbre prisonnier du lierre

Qu’un écureuil avait fait sien

Je me souviens

D’un sourire qui n’est pas le tien

Et le voile du Temps lentement s’efface

Dévoilant une mémoire vivace

Et toutes ces images tenaces

S’harmonisent, retrouvent leurs places

Recréant une autre vie

Bien longtemps avant celle-ci

Je me souviens

D’un sourire qui n’est pas le tien

D’un bûcher funéraire, de larmes amères

Accompagnant de déchirantes prières

Sous un ciel carmin

Je me souviens

D’un sourire qui n’est pas le tien

D’un regard à l’autre bout du Temps

Où un chevalier m’attend