À supposer que...
À supposer que je n'ai envie de rien faire d'autre que de remplir une feuille blanche de caractères, de lettres et de mots, qui juxtaposés me mèneraient par un chemin tortueux à travers les vallons et les ravines de mon esprit vers l'objet de mes désirs, cet Eldorado si lointain, ce diamant si pur, tes beaux yeux emplis d'un amour flamboyant, à la fois brûlant et brillant, plus lumineux que des milliers d'étoiles, si puissant qu'il ferait trembler le monde, et pourtant les murs ne tremblent pas, le ciel nocturne reste sombre et mes espoirs s'envolent et cherchent à t'atteindre, où es-tu, où te trouves-tu, pourquoi n'es-tu pas auprès de moi, me berçant de tes bras chaleureux, me protégeant, forteresse d'Amour, des affres de la nuit, de ces bêtes noires et nocturnes qui tournent autour de moi en attendant que je dépérisse, que je devienne une carcasse seule, abandonnée aux yeux de tous, sauf de ces carnassiers aux gueules béantes et noires et aux dents si blanches, image d'une rédemption céleste par l'acte de dévorer, et, face à ces horreurs, je quitte les méandres de mon esprit, je retourne dans mon cerveau cartésien que je n'aurais jamais dû quitter et, finalement, je me demande pourquoi je reste attiré par les émotions, par ce flot continu, cet océan angoissant que sont mes sentiments ?
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