Petite Fée
Ma très chère Anne,
Je sais que ça fait très longtemps et que la souffrance d’avoir dû te quitter aussi promptement n’effacera jamais ton image qui restera pour le reste de ma vie dans mon cœur…je pense même que l’éternité n’aura pas raison de l’indéfectibilité de nos liens. Notre éloignement n’est que temporaire et ta grande patience à m’attendre n’est qu’une épreuve du Créateur cherchant à réunir dans des conditions optimales deux âmes qui vibrent à l’unisson. Et nous savons toutes les deux que ce jour-là, nous ne le décevrons pas !
Il pourra à loisir assister à nos très longues et interminables conversations ponctuées de sérieux, d’autodérision et de franches rigolades.
Je pourrai te conter tous mes manques depuis ton absence mais cela est sans importance ; mes défaillances sont insignifiantes et de toutes les façons tu les connais toutes. Je suis persuadée que là où tu es, tu restes fidèle à tes idées et que ta mission s’accomplira enfin pleinement sans aucun jugement de qui que ce soit. Ton être n’est plus ici mais ton aura rayonne sur tous ceux à qui tu as confié ton amour, ton intelligence, ton amitié. Tu as su tous nous protéger comme tes enfants, nous guider telles tes brebis et nous mener vers ta lumière, celle de tes croyances, de tes vérités, de tes engagements que j’ai toujours admirés et respectés. Leurs résonnances en moi ont toujours insufflés de la persévérance dans mes actions et mes prises de décision. Ton enveloppe corporelle n’est plus parmi nous mais nos pensées s’animent à te faire vivre à nouveau en pensant à toi. Le don que tu nous as offert en nous permettant de te connaître a été si grand qu’il efface toutes traces de tristesse en nous donnant l’espoir de te retrouver bientôt. Ta fragilité apparente n’était qu’une façade qui a cédée dans le dernier combat de ta vie terrestre pour révéler la nature profonde de ton âme. Elle fût d’une beauté sans pareille légère, aérienne distillée avec grâce et volupté semblable à la petite fée de nos contes d’enfants et j’aurai aimé, égoïstement, m’en rassasier un peu plus.
Tu m’as légué un bout de toi que je porterai à jamais en moi.
A ma petite fée que je continue à aimer le temps d’une vie.
Annotations
Versions