Chapitre 5

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Sur la route, je m'interrogeais sur son absence de lunettes et son parfum. Ce n'était pas cohérent. D'un côté, nous avions parlé de son envie de retrouver une jeune fille pour mettre fin à son célibat et d'un autre côté, il semblait faire des efforts, pour se mettre en valeur avec une collègue qu'il ne pouvait considérer que comme une amie.

Durant cette soirée tous les deux nous avions reparlé de Laura et comme l'histoire Justine semblait enterrée. Il me soutira des informations espérant avoir une nouvelle opportunité. Le problème, c'est que cette demoiselle ne le connaissait pas et que le seul moyen de la rencontrer était de venir avec moi à un entraînement. Ce que Paul ne voulait pas prendre l'effort de faire. Il jouait donc avec mes nerfs, pour me taquiner, en relançant continuellement ce sujet, qui n'avait aucune issu. Je crois qu'il aimait ça...

« Je ne t'autoriserai à parler d'une certaine L. que lorsque tu auras créé les opportunités. », lui écrivis-je, après l'une de ses énièmes relances.

« Je ne vois malheureusement pas comment je pourrais créer les opportunités »

« C'est pour cela qu'un certain agacement me prend à chaque fois que tu parles de Laura. »

« Pourquoi ? Ça t'embête vraiment ? »

« Oui !
;)
Tu dis vouloir la rencontrer, mais tu ne veux pas faire la seule chose qui te permettrait de le faire.
Il reste quand même un espoir, mais c'est quelque chose qui me semble très risqué. Ça s'appelle le miracle, donc comme tu crois en Dieu, tu peux prier ou faire brûler un cierge »

« C'est bien dommage... »

« J'ai lu un article passionnant qui disait que, dans un message les « ... » avaient souvent une connotation sexuelle.
Exemple : c'est bien dommage, je lui aurais bien arraché sa petite culotte avec les dents. ☺ »

« Exactement !
C'est justement ce à quoi, je pensais x) »

« Ça, c'est honnête, drôle et clair.
Tout ce que j'aime. »

Mais une nouvelle opportunité s'est présentée quelques jours après. Nous allions faire une sorte de journée porte ouverte et l'occasion de la rencontrer aurait été idéale. Mais bizarrement, quand j'en ai parlé à Paul, il ne pris pas la balle au bond ou plutôt il me demanda de faire les efforts pour lui.

« J'ai un collègue qui voudrait t'arracher ta petite culotte avec les dents, t'en penses quoi ? », lui proposai-je, comme approche.

« Écoute, je pense que ça peut être un moyen d'aborder le sujet !!
Dans tous les cas ça devrait la faire rire ☺ »

« Ou la faire fuir ! »

« Je suis sûr que tu vas faire ça bien »

« La question est :
en ai-je envie ? »

« En tout cas ça me ferait plaisir ☺ »

« Je trouve qu'on parle toujours de ce qui te ferait plaisir.
Ça finit par être redondant ☺ »

« Et qu'est-ce qui te ferai plaisir toi ? », me demanda-t-il.

« Ma timidité m'a toujours empêché de dire ce dont j'avais envie. »

« Dommage ☺ »

En réalité ce qui me faisait plaisir, c'étaient nos échanges et puis lui faire plaisir aussi. Mais je ne pouvais pas lui dire.

Ce week-end-là, donc, pour faire plaisir à Paul, j'ai dit à Laura que, si jamais elle cherchait un homme, j'avais un collègue beau, intelligent et gentil, qui était libre. Elle a rigolé et a dit qu'elle y réfléchirait.

« On t'a déjà dit que tu étais beau, intelligent et gentil ? », envoyai-je le soir même à Paul.

« C'est arrivé !
Pourquoi ça ? ☺ »

« J'ai peut-être, un peu, sur-vendu ta personne »

« Mais est-elle prête à se faire son propre avis ? »

« Elle a rigolé !
Mais déjà, je sais qu'elle est toujours célibataire et que même si elle a rigolé en le disant, elle a dit qu'elle était prête à réfléchir. »

« Ah et bien ça, ce sont deux supers nouvelles ☺ »

« Et maintenant Monsieur, aurez-vous encore un intérêt à m'envoyer des messages pour me sortir de mon ennui.
☺ »

« Mais bien sûr !
Ce n'est que le début ☺ »

« Tu sais parler aux femmes ☺ ☺ »

« Et pas seulement ! »

« Tu sais aussi les faire rire »

Pendant cette période, tout était tellement simple, nos échanges étaient très drôles, il aimait beaucoup me taquiner, mais je ne me laissais pas faire... Enfin pas de trop.

J'avais pris conscience aussi que je ne passais plus mes soirées à jouer sur mon téléphone portable. Ces jeux, n'étaient-ils pas là que pour combler le vide d'une existence qui ne me convenait plus ? M'avait-elle vraiment convenu ? J'avais fait le choix de la raison, mais peut-être étais-je une femme de passion. De nombreuses questions revenaient continuellement à mon esprit. De quoi avais-je vraiment besoin ? Étais-je encore amoureuse de mon mari ? L'avais-je même vraiment aimé ? Tout ceci, n'était-il pas seulement le résultat d'une crise existentielle dû à mon âge ? Est-ce que cette relation n'allait pas remettre en question ma vie ?

Mais le besoin de me laisser glisser dans ces instants de bonheur prenait le dessus. Cet apaisement, ce frisson dans la poitrine, cette envie nouvelle de volupté. Comment pouvais-je y résister ? Le soir, en arrivant dans mon lit, après avoir discuté avec Paul, je me glissais sous les draps. De nouveau, c'est moi qui réclamais, caresses, baisers... À chaque fois, je fermais les yeux et cherchais de nouvelles mises en scène, pour donner du plaisir à ce corps que j'imaginais être celui de Paul.

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