Chapitre 43
J’étais de retour au travail et dans deux jours, je devais fêter mon anniversaire avec mes collègues. Paul avait vraiment bien choisi son moment. Pour cette soirée, j’avais prévu d’inviter Florian, non pas pour déplaire à Paul, mais, car il me semblait que je ne pouvais faire autrement.
Ce qui me faisait plaisir, c’est un grand nombre des collègues avait répondu présent à mon invitation et ça me faisait du bien.
Le jeudi, jour de ma soirée, après le travail, nous allâmes avec Inès et Nathalie en éclaireur, au bar où j’avais tout organisé. Le patron nous offrit un verre de champagne en attendant les autres convives. Paul arrivait une heure après nous, avec un sac, dans lequel devait se trouver le cadeau que mes collègues m’avaient préparé. Florian arriva vers dix-neuf heures. Il fit le tour de chacun et en arrivant à la hauteur de Paul, son regard me fit comprendre immédiatement qu'il avait compris qui il était. Mais il fit comme si de rien n'était, ce qui lui correspondait tout à fait.
Le bar était tout près de mon bureau. J’avais réservé à boire et à manger, pour tout le monde, et chacun semblait bien s’amuser. Le temps d’une soirée, j’oubliais mes soucis et c’était très agréable. Dans le courant de la soirée, je reçus des mains de Paul mon présent. C’était du matériel de dessin : des crayons et du papier de toutes les tailles. C’était Paul qui avait été chargé de faire les achats, ce qui me faisait très plaisir.
Paul rentra de bonne heure et Florian peu de temps après. Mais au vu de ce qui c’était passé entre Paul et moi, j’étais plutôt satisfaite.
Plus tard dans la soirée, un DJ passa de la musique ce qui me permis de faire une de mes choses préférée : danser. À la fin de la soirée, il ne restait plus que quelques collègues dont Inès. Elle était vraiment une personne en qui je pouvais avoir confiance, qui savait être là quand vous en aviez besoin. Elle avait eu la délicatesse de rester jusqu'à minuit, pour me fêter officiellement mon anniversaire.
Peu après, tout le monde était rentré et sur le chemin du retour, j’envoyais un sms à Paul pour le remercier d’avoir pris le temps d’acheter mon cadeau.
1 mars
C’est fini !
Jamais plus !
J’ai tellement mal, je ne sais pas comment je vais pouvoir continuer d’avancer. J’ai besoin de toi, mais toi, tu n’as pas besoin de moi. Je ne comprends pas pourquoi tu as croisé mon chemin, pourquoi j’ai cette envie continuelle de ta présence et que jamais il n’y aura un nous.
Quel est cet enfoiré qui m’a fait cette blague pourrie. Pourquoi faire, s’il ne peut rien y avoir.
Heureusement que je ne crois pas à un être supérieur, sinon je crois que je lui cracherais bien à la gueule.
J’ai cru que tu serais mon pansement, l’homme capable de réparer toutes mes plaies. Et tu viens allonger la liste de mes bourreaux.
Il y a eu celui qui pensait que son plaisir était plus important que les souffrances d’une enfant et qui prenait son pied en glissant sa main dans ma culotte.
Il y a eu celui qui a blessé verbalement et physiquement.
Il y a eu celui qui m’a fait croire que nous étions faits l’un pour l’autre et qui du jour au lendemain n’a plus donné la moindre nouvelle.
Les hommes m’épuisent !
Pourquoi il n’existe pas un homme comme mon petit papa, quelque part, pour moi ?
Dans les jours qui suivirent, je passais de nouveau d’un état d’excitation zéro. Florian comme d’habitude voulait continuellement faire l’amour, mais moi, je n’arrivais plus à avoir de désir.
6 mars
Aujourd’hui, je suis fatiguée.
Fatiguée par le boulot, ou j’ai une petite cuillère pour vider une mer de boulot.
Fatigué, par Florian, qui veut une femme pleine d’envies sexuelles, qui sont partis en même temps que tu es parti.
Sauvé quelques jours par une amie mensuelle, qui me donne un prétexte pour dormir. Mais malheureusement, elle ne reste pas éternellement.
Je sais que cette fatigue, tu es le seul à pouvoir la faire disparaître comme par magie. Il suffit que nous échangions quelques mots, qu’ils soient amicaux ou érotiques et hop elle s’envole.
Quand je recevais tes messages, les filles me demandaient tout le temps « pourquoi tu souris maman » !
Tu es mon remède, ma pilule du bonheur, le médicament sans effet secondaire, sauf peut-être celui de la dépendance.
J’ai passé cet hiver les meilleures vacances de ma vie de femmes. Grâce à toi, j’avais envie de tout, de plaisir, de liberté, de dessiner, de vivre, de jouir, de sourire...
Et puis, je ne sais pas pourquoi tu as décidé de tout arrêter, de faire comme si je n’existais plus, comme si nos échanges n’avaient jamais existé.
Tu me manques tellement.
Je ne veux pas rentrer. Je ne veux pas faire l’amour à Florian. Il n’a pas encore compris que la femme de la montagne est restée là-bas.
Il me reste une vie d’obligation.
Ce Soir-là, après que je me sois couchée, Florian vint contre moi, il commença à me caresser et pour lui faire plaisir je le laissais faire. Mais chacun de ses gestes me mettait mal à l’aise, il me répugnait même. Bizarrement, je le laissais continuer, me pénétrer, mes larmes coulaient sur mes joues. Florian ne pouvait les voir, car nous étions dans le noir. Mon corps était immobile et mon esprit tentait tant bien que mal de sortir de mon corps.
— Désolé, je n’y arrive pas. Dis-je à Florian
— Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Je n’ai pas envie, lui dis-je en pleurant.
Je devais lui expliquer ce qui se passait dans ma tête, je devais lui parler de Paul. Je devais lui dire que je ne l’aimais plus et que mon désir, n’était que le résultat de ma relation avec Paul. Je lui dis que pendant les vacances, si j’avais tout le temps envie de faire l’amour, c’est que je discutais beaucoup avec lui et que parfois nos discussions étaient coquines. Mais la disparition de mon désir était la conséquence de l'éloignement de cet homme qui me rendait heureuse. J’aurais voulu que Florian accepte que nous nous autorisions mutuellement à aller voir ailleurs. Mais bien sûr il y était farouchement opposé. Il était amoureux et n’éprouvait pas le besoin d’avoir des relations extraconjugales. Mais sans une stimulation extérieure, je n’éprouvais plus le désir de lui faire l’amour.
Alors dans les jours qui ont suivi, je m’amusais à convaincre Florian avec un peu d’humour. Lui faisant comprendre que je serais excité à l’idée qu’il fasse l’amour à d’autres femmes. Mais la réponse de Florian ne changeait que très peu. Il m’avait quand même proposé que je continue mes discussions coquines avec Paul, mais le problème, c’est que mes échanges avec lui étaient au point mort.
Mon dernier lien vers la survie, était un gros projet associatif, qui me tenait particulièrement à cœur. Il me permettait de penser à autre chose et surtout d’avoir une vision positive de l’avenir, au moment où ma vie professionnelle, amoureuse et familiale ne m’apportait plus aucun plaisir.
Deux semaines, après mon anniversaire Paul, parti au sport d’hiver, pour une semaine cette fois-ci. Par principe, je lui envoyais un « bonnes vacances » et il répondit « Merci ☺ » et nous échangeâmes quelques photos météorologiques, pendant son séjour.
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