Chapitre 47
Comme à chaque fois que nous franchissions une nouvelle marche avec Paul, il se dérobait. De nouveau, il ne répondait plus à mes messages.
14 avril
Je crois que tu es déjà parti ! Quelques semaines vont me rester, pour te voir chaque matin, mais ce répit sera trop court. Venir au travail, avant toi, je ne le supportais plus. Tous les soirs, je retardais l’heure à laquelle j’allais me coucher, car le retour au bureau me pesait. Et puis tu es arrivé ! Petit à petit, l’impatience d’arriver au travail, te dire bonjour, nos regards qui se croisent, ta voix douce qui me dit « bonjour Elisa ». L’impatience s’est transformée en manque, à chaque vacance, puis chaque week-end, et même chaque soir. Une armoire est venue se mettre entre nous et le manque a été plus grand encore. Nous discutions par sms, ou devant une bière parfois et ces moments-là étaient délicieux. Quand je t’ai dit que j’étais amoureuse, les choses ont changé forcément. Petit à petit les discussions « sérieuses » ont laissé place à des sous-entendus, des « pourquoi pas », des « en fait non », des « tes seins m’attirent », des photos, des vidéos, et souvent des absences, sans raison, si ce n’est me rendre encore plus accro.
Et puis un jour, ton cerveau à bugger, tu as eu envie, très envie. Au café, ton sexe t’a même joué des tours (à quoi pensais-tu ?). Tu es devenu impatient comme jamais. Je suis venue chez toi où nous avons fait l’amour. Maintenant, je sens que ta tête veut partir, loin de Nancy, loin du bureau, loin de moi.
Et j’ai très peur ! Venir chaque matin sens avoir l’espoir de te voir. Pourquoi venir alors !
Les jours passaient trop vite et me rapprochaient de son départ. C’était programmé. En septembre, il serait reparti dans sa ville natale. Et comme je devais partir en congé en août, il ne me restait plus que trois mois.
Je trouvais quelques prétextes, pour lui envoyer des messages, espérant enfin, qu’il y répondrait. Mais les jours passaient et toujours rien.
3 mai
Je veux ou plutôt je ne veux plus de lui.
J’ai envie de dire à Florian que je ne veux plus de lui. Je vais lui dire !
Il faut que je lui dise !
Les filles ne vont pas comprendre.
Elles me voient faire plein d’efforts érotiques pour séduire Florian, mais elles ne savent pas que si je ne t’imagine pas à sa place, j’éprouve du dégoût. Avant qu’en nous faisions l’amour, j’arrivais toujours avec un petit coup de « pouce » ou plutôt de majeur, à jouir. Maintenant, j’ai beau faire tous les efforts de la terre, ça ne vient plus. Ensuite, il part quelques minutes et je finis toute seule et à chaque fois cet orgasme me fait pleurer, car il me rappelle que ce ne sont pas les bonnes mains, qui me caressent, ce ne sont pas les bons bras qui m’enlacent, ce ne sont pas les bonnes lèvres qui m’embrassent.
J’ai peur que tu t’éloignes, tellement peur !
Cette séparation m'effrayait, car il m'avait donné une force que j'avais peur de perdre en même temps que lui. N'allais-je pas rechuter à l'instant même de son déménagement ou au fil de mois ?
Il me resterait des souvenirs, de très beaux souvenirs.
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