Chapitre 51

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J'avais dû m'endormir quand même quelques minutes. Mais j'avais tellement besoin de réconfort.

« Tu ne voudrais pas me dire un truc gentil ? Ça me ferait du bien »

« Ça ira mieux demain »

« Ce n'est pas vraiment ce que je demandais ☺ »

Mais il était temps pour moi de voir mon médecin et lui raconter mes malheurs. J'avais tellement gardé tous mes problèmes, sans trouver quelqu'un à qui je pouvais tout dire, que ça me fit le plus grand bien. J'avais besoin de mettre de l'ordre dans ma tête et de faire une pause.

Je prenais surtout conscience que j'avais du mal à prendre une décision, car le plus dur pour moi était de faire du mal aux autres et surtout à mes filles. Mais devais-je pour autant m'oublier. Et puis j'avais tellement peur de sauter dans l'inconnu. Étais-je capable de gérer seule le quotidien, sans Florian.

Après près d'une demi-heure à discuter avec mon médecin, j'allais un peu mieux. Il m'avait donné deux jours d'arrêt, mais je n'en voulais pas plus. Le nombre de jours avant le départ de Paul était déjà trop court.

Dessin, musique et repos.

De retour chez moi, j'avais bien essayé de demander à Paul d'accepter de discuter, mais il n'avait pas répondu à mes messages. Il ne me restait donc plus que mon journal pour lui parler. Le lendemain matin, avant qu'il n'arrive au travail je lui demandais « Paul, j'ai écrit des choses que je voulais te faire comprendre, Je ne te les enverrai que si tu m'y autorises. Mais réponds au moins oui ou non »

« Tu peux me les envoyer, mais je ne te garantis pas que j'y répondrai »

« Juste avoir la certitude, que tu l'auras lu et pas juste ouvert ☺ »

« Ça, je peux le faire »

« Je te les enverrai ce midi »

12h05

« L'année dernière, j'ai rencontré quelqu'un de formidable (limite exceptionnel ☺), avec qui j'ai eu cette impression d'évidence. Je t'ai donné ma confiance version no limit (c'était ma première fois), car avant toi, les hommes m'ont fait beaucoup de mal, m'ont même détruite. Quand je t'ai dit que je t'aimais, je parlais à l'ami à qui j'avais donné cette confiance. Je n'ai pas espéré ton amour, mais ton soutien en tant que confident.

Ce qui me fait mal maintenant, (tu nieras comme un homme normal), c'est que je t'ai connu respectueux des femmes, doux, bienveillant, compréhensif, réfléchi... Maintenant, tu as souvent le regard triste, tu parles des femmes comme de chose (un nombre), incapable de dire une gentillesse, jusqu'à être parfois blessant.

Je ressens tellement de malheur et de colère en toi et je tiens trop à toi pour que ça ne me fasse pas du mal.

Je voudrais te donner de la douceur, de la gentillesse, l'envie d'aimer à nouveau une fille pour la vie.

Un cadeau, un chocolat, une photo, mes ivresses ou te dire que tu vas me manquer, ne sont là que pour te donner un réconfort, un sourire.

Je ne peux pas nier que j'ai adoré ces quelques fois où j'ai eu l'illusion que tu me désirais : notre câlin après la soirée d'Alice, ton impatience quand je suis allée chez toi et que nous avons fait l'amour. Cette érection au café juste avant. Ta maladresse quand je t'ai rejoint dans ton lit. Ces photos que tu as conservées sur Snap. Autant d'illusions délicieuses, qui m'ont redonné l'envie d'être une femme épanouie, érotique, sensuelle.

La confiance, c'est elle le fil conducteur de tous mes actes, alors s'il te plaît prouve moi que j'ai eu raison de te la donner, que certains hommes la méritent !

Certaines femmes méritent qu'on leur fasse confiance aussi. »

« Je suis d'accord avec toi Elisa, mais mon départ de Nancy arrive, j'en ai besoin et j'ai envie de tourner cette page »

« Alors tu vas me manquer atrocement ☺. J'espère que tu auras une petite pensée pour moi de temps en temps ☺ »

« Oui, quand même, de temps en temps ☺ »

« Alors pour finir en beauté, je te propose une grosse dose d'insouciance, avec une petite touche de gentillesse, un gros saupoudrage d'honnêteté et un soupçon de soumission. Je ne suis pas contre les taquineries, les sous-entendus, les jeux et un peu de résistance quand même. Tout est une question de dosage... »

Malheureusement pour moi, Paul avant de partir n'avait, semble-t-il, pas les mêmes besoins que moi. Mais le problème, c'est que j'avais du mal à le comprendre ou plutôt je ne voulais pas le comprendre. Je refusais qu'il s'éloigne de moi avant qu'il parte officiellement.

Paul n'était pas désagréable, il s'éloignait juste de moi. Il refusait systématiquement d'être gentil. Le midi, souvent, il me disait « Elisa va faire le café » sur un ton autoritaire.

— Pas de soucis pour faire le café, il suffit de demander gentiment.

Mais il refusait de dire s'il te plaît. Et je ne comprenais pas pourquoi. J'étais convaincu qu'il m'en voulait encore pour quelque chose.

Je ne voulais pas de cette colère. Je refusais de le laisser partir avec cette colère.

« Avant ton départ, il me reste un truc à corriger. J'ai souvenir de t'avoir dit de retirer de tes qualités la gentillesse. J'étais blessée et mes mots ont été violents. Il faut différencier les actes et les personnes. Je reste convaincue que tu es l'homme le plus gentil que j'ai rencontré, même si parfois, tu es maladroit et blessant. J'espère que tu accepteras mes excuses. »

« Bien sûr », répondit-il simplement.

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