Chapitre 9
( Jack)
Les branches craquèrent sous mes pas, tel un fauve chassant sa proie, j’arpentait la forêt dense et m'éloignait de plus en plus du village ; J’étais à bout de souffle, mon cœur battait à une vitesse affolante tandis que je traversais les ruisseaux et les longs chemins pentus. Je m’arrêtai quelques secondes pour reprendre mon souffle, sur le tronc d'un arbre fraîchement coupé. J’étais totalement désorienté, moi qui connaissait pourtant la forêt comme ma poche. Étant moi-même un randonneur chevronné j’étais absolument incapable de retrouver sa trace, je me remémorai les derniers mots du vieil homme mort dans mes bras. Mon adrénaline avait atteint un niveau inquiétant. Je me sentais à la limite du malaise. Je me demandais pourquoi cette carte avait été volée. Cette carte Possédait-elle tant de valeur pour que l'agresseur aille jusqu’à ôter la vie pour tenter de la récupérer ? Quel était le lien entre elle et ce vieil homme sans doute à la retraite ? Mais ma plus grande interrogation était ce lien avec jeanne, pourquoi devais-je la remettre à la mère de Nathan ? Tous ses éléments étaient-ils liés ? Si oui pourquoi ?
J’étais sous le choc, c'était la première fois que j’assistait à une telle scène, ; mes mains étaient tremblantes, je n’aspirais qu'à rentrer chez moi, prendre un bon bain chaud et oublier toute cette histoire. Mais cette injustice me rendait fou de rage : j’étais déterminé à retrouver cet assassin.
Après quelques minutes, je retrouvais mon calme et mes sens. En tant que bon chasseur habituer à sillonner la forêt, j’avais appris à retrouver des traces de passage. J’observa les environs méticuleusement, le ciel commença à se couvrir et un vent glaciale venant de derrière remonta le long de ma colonne vertébrale et me fit frémir. Seuls quelques trous entre les branches laissaient passer la lumière. Je me trouvais dans un coin très isolé, il n'y avait aucune habitation, ni aucun signe de vie à des kilomètres à la ronde.
Ayant retrouvé quelque peu mes forces, Je me décidai à prendre de la hauteur, au sommet je pourrais avoir une vue plus dégagée sur la forêt. Je me mis à monter sur plusieurs centaines de mètres, me tenant aux arbres pour éviter de chuter, je commençai à ressentir les premiers signes de la fatigue. De petite goûte de sueur dégoulinait de mon front. Ce qui ne me découragea pas pour autant, l’ascension devint de plus en plus difficile je trouvais de de moins en moins de prises sur lesquelles je pouvais me reposer. Je grimpai, grimpa de toutes mes forces s'agrippant aux ronces et aux lianes, à tout ce qui me tombait sous la main.
La pluie se mit à tomber à grosses gouttes.
- Il ne manquait plus que ça !
J’étais bien déterminé à, bravé tous les obstacles qui se trouvaient sur ma route. La rage me donnait une force que je ne soupçonnais pas, La pente devint de plus en plus raide et très boueuse. Je fis alors preuve d'une grande prudence, je n’avais pas le droit à l'erreur : la moindre chute pouvait m’être fatale. Ne trouvant plus sur quoi m’'accrocher, je continuai à avancer jusqu'à devoir me mettre à genoux pour retrouver un semblant d’équilibre et continué à grimper.
Je n'arrivais plus à contrôler ma respiration, à nouveau à bout de souffle, mes bras me faisaient terriblement souffrir. Je me trouvais pratiquement à quatre pattes. Le tonnerre gronda, et me cribla des rafales de pluie.
- Il ne manquait plus que ça, c’est vraiment pas mon jour !
A quelques mètres devant moi je vis une longue liane, elle me permettrait à coup sûr d’atteindre le sommet. La respiration hachée, je me jetais désespérément dessus.
Je l’agrippai fermement, de grosses ronces l’entouraient, mais cela ne m’arrêta pas. Elles se plantèrent dans ses mains et au fur et à mesure que j’avançais, mes paumes commencèrent à saigner.
Le vent soufflait très fort dans ma direction. Mes pieds tentaient difficilement de se cramponner au sol qui était si glissant. Quand tout à coup la liane se rompit. Dans un cri de surprise je tombai en arrière et dévala la pente à toute vitesse. M’écorchant au passage sur tous les cailloux qui se trouvaient sur mon chemin. Je glissai ainsi sur une centaine de mètres. Je tentais de me retenir à tout ce qui pouvait se trouver sur son passage. En vain, jusqu’au moment où je percutai un arbre.
Je frappais le sol de toute mes forces, je me trouvais dans une position demi assise, Face à moi se dressais le haut de la colline et tous ses efforts ruinés en quelques secondes. J’avais l’impression qu’elle me narguait, La douleur me tiraillait, Je m’étais sans doute brisé quelques côtes. Mais je devais persévéré, je n’étais pas du genre à se laisser à abattre. Je Scrutais à nouveau la colline les yeux plein de défi.
- C'est moi qui t'aurais ! Et ce n’est pas cette petite descente en toboggan qui va m'abattre, allez mon gros, lève-toi ! Je ne laisserai pas l'occasion à Wendy de me traiter comme une poupée comme elle l'a fait avec le grand dadet.
Je m’appuyai fermement sur mes deux mains et me levait difficilement, en ricanant et en frottant mes mains pleines de sang :
- A nous deux ma belle !
Je grimpai avec une énergie et une telle détermination, je me surprenais moi-même j’avais une force extraordinaire, comme un second souffle. Le tonnerre grondait au-dessus de lui. Le vent continua d'essayer de m’envoyer au tapis. J’enfonça mes ongles dans le sol tel un félin. Une demi-heure plus tard après avoir durement bataillé, j’arriva enfin au sommet de la colline. J’avança encore, tenant difficilement debout, tout en me tenant aux arbres pour garder mon équilibre. J’y était enfin arrivé, après tant d'acharnement, je me trouvais maintenant au sommet, là où je pourrais avoir une vue dégagée sur les alentours.
Je me hissai sur un rocher pour observer et trouver le criminel, autour de moi, il n'y avait que des arbres et de grandes étendues. Mon regard s'arrêta sur une maison au bord d'un lac. C'est à ce moment même qu'un de ses souvenirs fit surface. Je me rappelais de cette maison et de tout ce qu'il y était associé. Etant petit, j’allais souvent au bord de ce lac avec mes amis et leurs parents faire des barbecues. Je me souvenais également qu’un autre homme y était également souvent présent, j’eu comme un déclic, il portait une abominable cicatrice sous l'œil semblable à celle du boucher. Je mis à profondément cogiter.
- Mais si le boucher et le père de Nathan ne pouvaient pas se sacquer, pourquoi faisaient-ils des barbecues ensemble ?
Je trouvais trouvait cela très louche.
-Cet homme avec la cicatrice semblable à celle du boucher, c'est Jason Kinley, l’homme dont il parlait ! Ce meurtre est sûrement lié, et cette carte servait sûrement à retrouver ce vase dont parlait la lettre !
Les pièces du puzzle se mirent à se rassembler et Je commençai à comprendre ce qu'il se passait. J’observa alors la maison et vit un homme courir vers celle-ci pour s'empresser d'y entrer. Cette maison, qui était autrefois si belle, n'était plus qu’un tas de ruines ne demandant qu'à s'écrouler. Je décidai de m’en s'approcher. J’entreprit la descente de la colline et assura chacun de mes pas jusqu'à son arrivée tout en bas. La douleur de mes côtes se réveilla et m’arracha un soupir de douleur. Je gagnai la maison en me frayant un chemin entre les branches et l’observa discrètement, en écartant les feuilles d'un buisson. Devant la bâtisse, se trouvaient deux hommes assis sur des fauteuils, sirotant un verre de whisky en fumant leurs cigares. Il avait près d'eux des canons sciés comme ceux utilisé pour la chasse avec sûrement des cartouches de chevrotine, très utiles pour transformer quelque chose ou quelqu’un en steak haché...
L'une des fenêtres du premier étage était faiblement éclairé. Je m’en approchai furtivement de la maison, je contournais la maison en étant le plus discret possible, il ne manquerait plus que je me fasse repérer par les deux ivrognes. Je Cherchai un moyen de m'introduire à l’intérieur, je scrutai la maison dans tout son ensemble et découvrit l'une des fenêtres de l’étage ouverte. Près d’elle se trouvaient des bûches de bois entassées près d’un petit toit qui faisait office de dépôt.
-Depuis celui-ci je pourrais facilement rejoindre la fenêtre. Murmurai-je
La météo était toujours aussi catastrophique, J’étais trempé de la tête aux pieds. Je grimpai sur les bûches et fit attention à ne pas glisser. Au moindre faux, je me retrouverais avec un comité d’accueil très chaleureux.
J’enjambait les bûches une à une et arrivé sur la dernière je pris une grande inspiration, marqua mes appuis et sauta sans un bruit.
Je levais mes bras bien haut de chacun de mes flans pour garder mon équilibre et avança sur la pseudo véranda, le tonnerre masquant les craquements. Je m’'approcha doucement de la fenêtre et prit appui sur mes jambes pour grimper sur la fenêtre, quand tout à coup, le petit toit craqua. Je le traversai et emporta plusieurs buches de bois dans ma chute et me retrouva au sol, allongé dans un tas de morceaux de bois. Les deux gardes, alertés, coururent derrière la maison et me mirent Jack en joue :
- T'es quoi toi ?
Les yeux mis clos je les regardai et dit sur le ton du désespoir :
-Et merde…
Juste avant de m’évanouir sur le tas de bois.
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