Chapitre 16
(Nathan)
Le reste du trajet se fit en silence, après quelques heures de route, nous arrivions enfin devant le commissariat, les premières lueurs du jour firent leur apparition.
L'inspecteur gara la voiture sur le parking du poste et coupa le contact, jetant un dernier coup d'œil dans le rétroviseur intérieur. Il ouvrit sa portière assez facilement, le vent fit les trois quarts du travail. Je l'imitai, refermant ma fermeture éclair au maximum, après avoir échappé à la mort, ce serait bête de se faire terrasser par un rhume. Il verrouilla les portières et s'avança d'un pas lourd en direction du poste son imperméable était trempé.
Aucun signe de vie à l'intérieur, et cela n'était pas étonnant, L'écran de mon téléphone affichait 1h45, la pluie martelait celui-c,i je m'efforçai de le sécher sur mon manteau, ce qui ne servit pas à grand-chose, car lui aussi était gorgé d'eau. Les policiers n'arriveraient qu'à 8h au plus tôt, eh oui de bon petit fonctionnaire ,me dis-je amusé.
- Bon Dieu quand est-ce que ça va s'arrêter ? dit le Ranger, en tenant fermement son chapeau sur son crâne pour éviter qu'il ne se fasse emporter.
Il est vrai que la météo était de plus en plus inquiétante, nous étions passés de la banale journée d'hiver ensoleillée avec de légers nuages, à un torrent de pluie avec de grosses rafales de vent. Le ciel était parsemé de nuages noirs ne laissant filtrer aucune lumière et la lune qui était sur le déclin peinait à se faire une place, elle d'habitude si majestueuse était emprisonnée par une imposante masse de gaz de couleur sombre. En bref la situation était chaotique sans même parler de tout ce qui me tombait dessus. J'avais l'impression d'être un aimant à problèmes. Qui est qui pouvait bien m'arriver de pire ?
Le policier ouvrit la porte d'entrée, et me fit signe d'entrer, les lumières s'allumèrent automatiquement, sur un petit panneau placé près des escaliers, je sus que leurs bureaux se trouvaient au premier étage. Au sous-sol se trouvaient les archives, même si n'a pas vraiment d'intérêt de le préciser. Je suivais l'inspecteur sans un mot. Mais je ne pus m'empêcher de l'analyser.
Il est vrai que dans l'obscurité de la nuit, je ne pouvais que très peu le voir distinctement. Il était vêtu d'un long manteau, d'un pantalon brun et de bottes de type rangers, sûrement mises pour l'arrivée dans cette région montagneuse. Il était un peu enveloppé, sûrement des séquelles de plusieurs années de bureaucratie. Nous montions les escaliers, le policier eut quelques difficultés à arriver au sommet sans doute à cause de son poids et à son âge Il était sûrement proche de la retraite.
Il s'agrippait fermement à la rambarde d'escalier pour avancer. Ce ne fut pas mon cas, j'étais dans la fleur de l'âge, assez sportif sans vouloir me vanter.
Le bureau était très vaste, il s'étendait sur plus de 10 mètres avec des rangées de bureaux bien alignés, munis de petites lampes qui éclairaient faiblement la pièce .Il m'accompagna à son bureau, avait-il été transféré dans le coin pour travailler ? J'avais du mal à cerner ses motivations, il me cachait quelque chose. Les postes de travail étaient bien rangés pour la plupart, des fournitures de bureau y étaient posées. Sur la quasi-totalité des postes, un paquet de clopes s'y trouvait. Cela leur permettait sûrement de souffler un coup entre deux rapports. L'enquêteur arriva à son bureau et m'invita à m'asseoir et en fit de même.
-Bon, tu vas patienter un peu le temps que je relise mes dossiers et que je mette un peu d'ordre.
dit-il sans même me demander mon avis.
Je m'exécutai et m'allongeai sur la , les mains croisées sur l'estomac. Après de longues minutes de profond ennui, je m'occupai en observant son bureau, il avait le nez planté dans son moniteur et ne m'accordait aucun intérêt, sur le bureau trônait une plaque dorée ou y était inscrit son nom et son prénom. Il s'appelait Harry Wilson il portait le même nom que le personnage joué par clintiswood dans un vieux film que j'affectionnais. Mais son physique ne lui correspond pas du tout. Le policier avait un tic chaque fois qu'il reparaît un indice important il se grattait la tête ce qui le rendait plus primate encore.
J'étais vraiment inquiet au sujet de jack qu'avait-il bien pu lui arriver ? Il avait pourtant suivi Wendy après qu'elle se soit enfuie de chez moi. Je pris mon téléphone et écriVIS un nouveau message à Wendy.
Je n'ai toujours pas de nouvelles de Jack. J'espère qu'il n'a pas d'ennui, et au fait tu es au courant pour le cadavre qu'ils ont retrouvé aujourd'hui ? il est sûrement encore sur place. C'est Douglas, tu sais la connaissance de mon père, bref je ne peux pas venir te rejoindre tout de suite... disons que je me suis fait arrêter... :/, mais ne t'inquiète pas, je vais bien un enquêteur m'a simplement emmené au bureau pour prendre ma déposition. Je serais sûrement de retour bientôt. En attendant, ne prends pas de risques,reste chez toi. Je viendrais dès que je serais libre, à toute.
J'appuyai simplement sur la w et le numéro de Wendy sortit instantanément, eh oui les miracles de la technologie sont inépuisables, enfin pas comme ma batterie, il ne me restait plus que 22%. Je faisais sautiller ma jambe d'impatience, tout en faisant basculer ma chaise comme le premier des cancres, tout en collant ma langue contre mon palais, ce qui faisait un bruit insupportable. Agacé le flic perdit patience
-Tu n'as pas bientôt fini oui ? J'essaie de bosser ! me dit-il très agacé par mon comportement.
Je tordis ma joue et penchai ma tête, sur le côté tout en le regardant d'un air innocent : ça avait le don d'exaspérer ma mère. Le flic tapa du poing sur la table, il arborait un air de triomphe. Il venait sûrement de tomber sur un indice. Je risquai un œil sur l'écran, vraiment concentré sur sa tache ; il ne me remarquait pas l'espionner , c'était un rapport, il parlait d'une fusillade dans un aérodrome désaffecté au Mexique. Il faisait glisser la page vers le bas il y avait beaucoup de texte, mais aussi des photos morbides de cadavres tués à l'arme blanche, mais aussi à l'arme feu, et tout un tas d'autres trucs, sûrement un règlement de compte entre dealers.
Je n'étais pas vraiment intéressé par le contenu de ce rapport. Quel rapport ce dossier avait-il avec notre affaire ? Il s'arrêta brusquement sur une photo en particulier, C'était une photo prise du dessus montrant ce qui me semblait être un parking et deux hommes au centre de celle-ci.
Le premier de type hispanique, le visage balafré et plusieurs tatouages qui lui recouvraient le visage, et le second, un homme plus raffiné en costume propre sur lui, ils étaient en train de discuter. En me concentrant sur lui, j'eus une impression de déjà vu, cette posture ainsi que cette façon de s'habiller ne m'était pas inconnue, je zoomai sur son visage. Imaginez ma surprise quand je me rendis compte que cette personne était mon père !
Annotations
Versions