Chapitre 4
Eva s'activait sur les préparatif de la fête de Noël. Il ne restait que quinze jours avant les vacances. Son nouveau patron « abusif » adorait les défis, Il voulait mettre sa touche personnelle et lui demanda de trouver un orchestre. Il paraissait peu probable qu’elle trouve un groupe correct à quinze jours de la fête. Cela allait lui demander quelques heures supplémentaires. Mais comme toujours pour Eva, son travail passait avant tout.
German constatait de jour en jour l’efficacité de son assistante. Il faudrait donc qu’il trouve un moment pour lui parler de sa tenue vestimentaire. Seul défaut décelé. L’exercice n’allait pas être facile. Il s’en voulait presque de devoir s'y atteler.
Il profita d’un point sur l’avancement des préparatifs pour aborder le sujet. Un peu mal à l’aise avec l’exercice, il ne s’y prit pas très bien. Plutôt que d’exposer son point de vue, il déforma sa tirade en ultimatum. Et là, une chose imprévue se produisit. La douce et timide assistante se métamorphosa, le tétanisant d'incrédulité. Il vit passer des éclairs dans ses yeux, derrière ses lunettes qui lui mangeaient le visage. Son sourire disparu et le son de sa voix se fit froid et implacable. Elle lui expliqua très clairement son opinion. S’il n’avait rien à lui reprocher sur son travail, il devait en rester là. Sa façon de s’habiller ne regardait qu’elle et il n’était pas question, comment avait-elle dit, qu’elle se transforme en poupée Barbie. Cela ne relevait pas de ses fonctions. Sans autres cérémonies, elle tourna les talons et retourna s’asseoir à son bureau, fulminante, marmonnant le plus discrètement possible son mécontentement. German l'entendit même invectiver les patrons abusifs.
German resta un instant interdit. Elle avait donc du caractère. Bien, cela lui plaisait. Il aimait bien les challenges et détestait qu’on le rabroue de la sorte. Il mettrait un point d’honneur à lui faire changer d’avis. Il prendrait son temps, il n’était pas pressé.
La réunion de fin d’année, était l’occasion d'un bilan chiffré des résultats. Tout le personnel se réunit dans la grande salle de réunion pour l'occasion.
Carla, qui cherchait à attirer l’œil de son nouveau patron, croisait les jambes et laissait intentionnellement deviner une jarretière. Eva n’en croyait pas ses yeux. Si Carla pouvait se rendre compte de l’image dégradante qu’elle donnait d’elle. Et puis le stratagème ne fonctionnait pas, le regard de German ne descendait pas si bas. Seul Marlon, qui n’avait rien perdu du manège en profitait ouvertement.
M. Bouchard et German animèrent la présentation à double voix. L’année terminait en demi-teinte. Il fallait trouver de quoi se renouveler.
German exposa son souhait de participer à la Fashion Week, à Paris.
Le travail qui allait en découler serait intense, mais les bénéfices qu’en tirerait l’entreprise seraient à la hauteur.
German déclencha l'émulation entre les deux styliste, Carla et Guiseppe. Chacun devrait créer des tenues à présenter lors d'un défilé test. Seules les meilleures seraient retenues pour la Fashion Week. Carla en compétitrice avertie, sortait déjà ses griffes.
L'ensemble de l'équipe paraissait motivée par ce challenge et la réunion se termina sur cette nouvelle.
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