Chapitre 25
Un matin entrant dans l’ascenseur Eva eu le déplaisir d’être coincé avec Tina Lombard. Tina la regarda des pieds à la tête et de façon hautaine lui dit :
- Eva ? C’est bien ça ? Quelle transformation ? Vraiment pas à ton avantage !
Eva restait concentrée sur la porte de l’ascenseur évitant de croiser le regard de Tina.
- Comme tu as dû le voir, ton passage à Paris n’est pas passé inaperçu. Es-tu donc si naïve de penser que personne n’aurait pu te reconnaître ? En tout cas cela ne lui a pas échappé ma chère. Cela m’a beaucoup contrarié.
Eva eut un frisson et tourna un regard horrifié vers Tina. La porte de l’ascenseur s’ouvrit et Tina sortit d’un pas chaloupé sourire aux lèvres.
Eva jambes flageolantes sortie à son tour et regarda Tina entrer dans le bureau de Carla.
Ses cauchemars la reprenaient de plus en plus intenses, de plus en plus réguliers. Même lovée contre German, ses sombres peurs envahissaient son subconscient.
Il la tenait par les cheveux lui arrachant des cris. Comme à chaque fois, l’angoisse se serrait dans sa gorge l’empêchant presque de respirer. Il la traînait dans le sous-sol éclairé d’une lumière trop blanche, aveuglante. En entrant, elle discernait tout juste la silhouette assisse, elle focalisait sur ses yeux. Une terreur pure dans leur fond faisant miroir à sa propre peur. Il la jetait sur la table face à l’homme, il l’obligeait à le regarder. Elle avait mal. Elle ne le voyait plus que dans le brouillard de ses larmes.
« Je t’en supplie. Disait-elle. Non, non »
German fut réveillé par les gémissements d’Eva, il regarda son visage crispé où perlait de minuscules larmes. Ce n’était pas la première fois qu’il surprenait ses cauchemars. Il se demandait ce qui pouvait bien la hanter de la sorte. Il se tourna complétement vers elle et la prit dans ses bras. Elle eut un mouvement de rejet et il l’entendit supplier « Stéphane non » Il ne trouva pas très flatteur d’entendre le nom d’un autre alors qu’il la tenait dans ses bras. Cependant, ce prénom, elle le murmurait dans une supplique angoissée. Il la colla plus étroitement contre lui, embrassant son front et caressant tendrement son dos. Il la sentit se calmer peu à peu et émerger des limbes de ses tourments. Elle ouvrit ses yeux sur lui. Elle frissonnait encore, il passa une main dans ses cheveux et embrassa le bout de son nez. « Encore un mauvais rêve Eva ? »
Pour toute réponse, elle l’embrassa sensuellement, se perdant dans son assurance. Sentant son besoin et trop heureux d’y répondre, il la renversa sur le dos, s’insérant entre ses hanches et retrouvant la moiteur de son désir pour lui. Alors il anesthésia sa peur.
« Qui est Stéphane ? Demanda German un matin.
Eva se figea.
- Quoi ? Demanda-t-elle chevrotante.
- Qui est Stéphane ? Tu parles pendant ton sommeil et j’ai plusieurs fois entendu ce prénom….
- Personne.
Elle avait sa mine renfermée, celle où il devinait ne rien pouvoir en tirer. Son visage se durcit, il était vexé de ce manque de confiance. Depuis près de deux mois maintenant, elle partageait volontiers son corps mais restait distante lorsqu’il s’agissait de se livrer. Il ne savait presque rien d’elle pourtant, il s'efforçait de mériter sa confiance, il en ressentait le besoin. Sa dernière vraie relation amoureuse avait été empreinte de défiance, de mensonge et il savait qu’il ne supporterait pas de revivre une telle situation.
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