Chapitre 2

9 minutes de lecture

 Quand enfin tout le monde fut prêt, ils se mirent tout les trois en route vers le marché. Andrea ne put s'empêcher de râler parce qu'il aurait préféré y aller en voiture, n'ayant pas envie de rentrer les bras chargés. Cela lui valu des réprimandes de sa mère et des moqueries de sa meilleure amie.Il faut dire aussi qu'il ne voulait pas spécialement croiser d'exs ni même d'anciens camarades de classe, étant donné qu'il n'avait gardé contact qu'avec Alexandra.

  • Tiens mais c'est Mélissa que j'aperçois ! s'exclama soudain Alex, tu viens Andrea on va lui dire bonjour !
  • Ce sera sans moi, merci !
  • Pourtant tu t'entendais bien avec elle à une époque ! Pourquoi tu ne veux pas venir avec moi ?
  • Mais t'as vraiment la mémoire courte ma pauvre vieille ! On avait couché ensemble une fois et elle avait été dire à tout le monde que j'étais naze au pieu et que en plus j'en avais une petite !
  • Ah ! Ce cher égo masculin ! Quand il est blessé il ne pardonne décidément pas ! T'inquiètes pas, va ! Je connais la vérité moi ! Et puis c'était il y a quelques années maintenant ! rit Alex.
  • Rhoooo tu me gonfles ! Allez dépêches-toi avant que je change d'avis !

Ils se dirigèrent donc vers la dite Mélissa, qui les vit arriver et leur fit de grands signes.

  • Hey ! Salut les amoureux ! Comment ça va depuis le temps ?
  • Salut Mél ! répondit Alexandra, ça va super bien et toi alors ? Tu fais quoi maintenant ?
  • Je suis en école vétérinaire ! Tu me connais, mon petit coeur sensible ne peut pas résister à une petite bête blessée ! Et vous alors ?
  • Littérature, tu t'en doutes bien ! Pour ça on a pas vraiment changé ! Et les amours de ton côté ça donne quoi ?
  • Fiancée ! sourit la jeune femme en montrant sa bague, avec un gars de ma promo en plus ! Et vous, vous en êtes pas encore là ? dit-elle avec un sourire en coin.
  • Aucun risque, répliqua Andrea, on aime la même chose Alex et moi !
  • C'est-à-dire ?
  • Les filles ! rit-il
  • Ah...désolée Alexandra je savais pas, répondit Mélissa, gênée.
  • T'inquiètes ! sourit Alex en retour, j'en avais parlé à personne hormis Andrea à cette époque, mais sinon lui comme moi on est célibataires, j'attends de trouver ma perle rare et Andrea...ben c'est Andrea, il n'a que des plans-cul mais refuse de se mettre en couple !

La discussion continua ainsi pendant que Corine faisait le tour du marché à faire ses achats. Quand elle eut fini, elle vint retrouver son fils et son amie pour leur dire qu'il était temps de rentrer.Aussitôt à la maison, elle se mit aux fourneaux et prépara un festin pour le déjeuner, et en profita pour remplir des boîtes pour que les jeunes repartent avec des repas sains tout prêts.Le déjeuner fut vite englouti, et une fois que tout fut rangé, les deux amis allèrent ranger leurs affaires; ils devaient rentrer à leur appartement en fin d'après-midi. Le dimanche après-midi avait toujours une odeur de nostalgie, ils se sentaient tout deux si bien chez Corine que devoir en repartir leur faisait toujours un pincement au coeur. Pour la mère d'Andrea, c'était encore différent, elle s'était faite à l'idée que son fils et son amie vivent loin d'elle, l'enfant devait bien quitter le nid un jour, se disait-elle quand elle était prise de nostalgie.Les deux amis mirent directement leurs sacs dans la voiture, histoire de gagner du temps pour le départ, puis Alex proposa d'aller faire une promenade dans le parc à quelques kilomètres de là.Andrea insista pour emmener un ballon, afin de se rappeler son enfance passée à jouer au foot avec ses copains, puis plus tard avec Alexandra. Ils marchèrent quelques minutes en silence, avant que le jeune homme n'envoie le ballon dans les jambes de son amie.

  • Alex ! Réflexe ! dit-il soudain.
  • Andrea ! gronda Corine, c'est dangereux enfin elle aurait pu tomber ! Non mais tu as quel âge !?
  • Oh mais maman c'est bon là ! Elle est pas en sucre !
  • Oh je souffre atrocement ! s'écria Alexandra en se tenant la jambe, Coco aide moi je vais mourir !

Sur ces paroles et se laissa tomber sur l'herbe et se mit à se rouler au sol. Andrea hilare, et Corine vexée, continuèrent leur chemin sans s'arrêter.

  • Adieu, monde cruel ! Vous perdez là un être précieux ! Me voilà seule et mourante ! Arrrgh !
  • C'est bientôt fini la tragédie grecque ? s'exclama Andrea, allez lèves-toi on va à la mare !

Ils se mirent à courir vers la mare tels des enfants, suivis de loin par la mère d'Andrea, qui se demandait ce qu'elle avait bien pu faire au ciel pour avoir deux jeunes aussi intenables que ces deux là. Quand elle arriva à leur niveau, ils s'étaient assis dans l'herbe, Alex adossée à son ami, qui avait sorti un livre de sa poche.

  • Encore en train de lire, les enfants ? s'étonna Corine, et moi alors ?
  • Quoi ? Tu veux lire avec nous ? Un pour trois ça va être difficile !
  • Mais non, andouille ! Vous préférez lire plutôt que passer du temps avec moi...
  • Ne t'en fais pas, mommy Coco, sourit Alex en levant la tête, c'était juste en t'attendant !

La jeune femme se leva et alla enlacer sa deuxième mère. Ils passèrent tous les trois le restant de l'après-midi dans le parc, regardant les passants ou les canards qui réclamaient à manger. Une heure avant le départ des deux jeunes, ils se dirigèrent vers le café de la gare. Ils avaient pour habitude d'y prendre un café avant de partir.Le trajet sembla toujours aussi long pour Andrea, mais bien trop court pour Alexandra qui n'aimait pas les au-revoir. C'est dans une ambiance maussade que les deux amis retournèrent à leur appartement.Il n'était pas encore tard, donc la jeune femme en profita pour faire un peu de ménage, histoire de démarrer la semaine dans un logement propre et non dans une porcherie.

  • Andrea, peux-tu mettre ton linge sale dans la machine s'il-te-plaît ?
  • Il y a déjà des trucs dedans, je sais pas si c'est propre ou sale ! répondit le blond de l'autre bout de l'appartement.
  • Eh ben tu regardes ! Si c'est mouillé, c'est propre, sinon tu complètes avec ton linge !
  • C'est du linge propre ! J'en fais quoi ?
  • Seigneur, donnez moi la patience de vivre avec un incapable pareil, murmura Alex, excédée.

Elle posa sa lavette et alla houspiller son meilleur ami en le priant de mettre le linge sur le séchoir, car elle n'était pas sa mère et n'allait certainement pas le faire à sa place.

XXX

 Personne n'aime le lundi, c'est un fait avéré. Andrea l'aimait encore moins que la moyenne. Pour Alexandra, c'était un jour comme un autre. De toute façon, avait elle l'habitude de dire, on ne pourra pas le supprimer, alors autant faire en sorte que ça se passe bien !Ils arrivèrent dans l'amphi un peu avant le début du cours, et la brune força son ami à se mettre au milieu et non dans le fond, car elle savait pertinemment qu'il allait dormir si elle ne le surveillait pas de près. Une fille voulut se mettre à côté d'elle, mais lorsqu'elle croisa le regard d'Alex, elle préféra mettre un fauteuil de distance entre elles deux. L'amphi comptait 400 places et n'était jamais complètement plein, alors Alexandra n'aimait pas qu'on vienne se coller à elle, préférant avoir un minimum d'espace vital.Contrairement à elle, Andrea était très sociable, il avait des amis partout où il allait.

  • Salut mec ! dit un gars en s'asseyant à côté du blond, ça a été ton week-end ? Ton chien de garde t'a laissé sortir ?
  • Le chien de garde t'emmerde, Steven ! gronda Alexandra qui savait de qui il parlait.
  • On a été chez mes parents, rien de fou, rit Andrea. Mais à ta place j'aurais un peu plus de respect pour Alex, elle peut être dangereuse, tu sais !
  • Oh la la ! On peut plus rigoler de nos jours c'est dingue ! Faudra que je te raconte, j'ai attrapé une bombasse en boîte samedi soir !
  • Bien ! résonna la voix du professeur, Nous allons commencer !

Les deux garçons se turent, ils savaient que ce prof là n'aimait pas les bavardages et interrogeait seulement les élèves indisciplinés. C'était un cours sur la phonétique anglaise, Andrea savait qu'il devait suivre attentivement, car il avait du mal avec cette matière. Contrairement à lui, Alexandra, qui était à moitié irlandaise, s'ennuyait beaucoup, elle attendait surtout le cours de littérature. Sous ses airs impénétrables se cachait un coeur tendre qui rêvait de romance. Après quelques histoires d'amour désastreuses, elle ne croyait plus à la femme parfaite, celle qui ferait de nouveau battre son coeur.
 L'heure de la pause déjeuner arriva, Alex et Andrea allèrent dans le centre ville se chercher un sandwich dans leur boulangerie préférée. Ils allèrent s'asseoir sur un banc, et se mirent à essayer de deviner la vie des passants avec leur style vestimentaire.

  • En vrai, dit Andrea, pourquoi on fait ça alors que même nous les gens pensent toujours qu'on est des musiciens râtés à cause de notre look ?
  • Cherches pas, répondit son amie, c'est un truc de nana.
  • J'ai une tête de nana ?! s'offusqua faussement le jeune homme en se levant, regardes un peu toute cette virilité qui ne demande qu'à être entourée de femmes sublimes !

Alexandra ne put s'empêcher de rire, son ami savait toujours tourner les choses en dérision. Ce dernier était conscient que la jeune femme avait un certain manque de confiance en elle et était perdue s'il ne l'aidait pas à sociabiliser un peu. Ado, il avait eu le béguin pour elle, avant qu'elle ne lui fasse clairement comprendre qu'elle n'était pas attirée par les garçons. Cela ne les avait pourtant pas empêché de coucher ensemble quelques fois, même s'ils regrettaient toujours le lendemain. Andrea espérait sincèrement que son amie retrouve une fille à aimer, il voyait bien que depuis sa dernière séparation elle était encore plus taciturne. S'il était célibataire, c'est parce qu'il se refusait à être en couple tant que son Alex chérie ne l'était pas. De plus, malgré ses nombreuses conquêtes, il s'était décidé à attendre d'avoir trouvé la bonne avant de se remettre en couple. Donc pour le moment, il se contentait de coups d'un soir, et s'efforçait de faire comprendre à son amie que l'amour en valait la peine.La semaine passa rapidement. Le vendredi, Steven et d'autres amis d'Andrea proposèrent d'aller boire une bière dans le centre puis d'aller en boîte. Alex refusa, bien évidemment, elle détestait les boîtes où elle trouvait la musique nulle et où elle avait du mal à respirer. Elle rentra donc seule à l'appartement, se fit livrer une pizza et se mit devant un film.Vers 1h du mat, alors qu'elle s'était endormie sur le canapé, la porte d'entrée s'ouvrit sur Andrea qui était en compagnie d'une fille. Ils s'embrassaient frénétiquement, leurs mains se baladant sur leurs corps, à la recherche de l'autre. Alex se réveilla quand elle entendit son ami pousser un juron après s'être cogné sur le coin de la commodesituée dans le couloir. Elle se leva et se dirigea vers la cuisine, ouverte sur le salon. Alors qu'elle se servait un verre d'eau, le jeune homme arriva dans la pièce, suivit de sa conquête.

  • Tu dors pas toi ? questionna-t-il.
  • Si, je suis somnambule c'est tout. Répondit narquoisement la brune. Bonsoir mademoiselle, ajouta-t-elle en penchant la tête pour voir la jeune femme cachée derrière son ami.
  • Hi ! répondit timidement l'intéressée. Sorry to bother you...
  • Attends, elle est même pas française ? s'exclama Alexandra.
  • Nan, de ce que j'ai compris elle est arrivée cette semaine pour ses études ou je sais pas quoi ! répondit Andrea.
  • Actually, enchaîna l'intéressée, I'm here to study photography and stuff like that.
  • Oh, ok, nice ! But wait, s'exclama Alex, are you Irish ?!
  • Yes, why ? interrogea la jeune femme.
  • Actually, I'm half Irish by my mom, and it's not common to come across Irish people ! Mais dis moi, continua la brune en se tournant vers Andrea qui commençait presque à se sentir délaissé, comment t'as fait pour la ramener ici ? Toi qui parle aussi bien anglais qu'une vache italienne !
  • Je parle peut-être mal anglais, mais je donne de très bon cours de langue ! rit-il.
  • C'est très fin ça, très fin. Bravo l'humour potache !
  • Tu as fini ton interrogatoire ? J'aimerai bien emmener mademoiselle au septième ciel maintenant !
  • Pffff, souffla Alexandra, allez, dégagez le plancher, mais j'te préviens, si vous m'empêchez de dormir, tu passes le week-end dehors !
  • Tu n'oserais pas, je te connais par coeur !
  • Attends voir que j'appelle ta mère demain !

En riant, le jeune homme saisit sa conquête par la taille et ils se dirigèrent vers la chambre au fond du couloir. Alexandra posa son verre dans l'évier et alla également dans sa chambre. Elle avait maintenant l'habitude maintenant que son meilleur ami ramène des filles à l'appartement. Elle prit ses écouteurs dans son sac et alla se mettre au lit avec un film. Quelques minutes plus tard, des gémissements féminins sortirent de la chambre du jeune homme, suivis de bruits de baiser et de râles masculins.

Annotations

Vous aimez lire A.R Pinta ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0