« Si je sors à 8h20, j'arriverai à l'université à l'heure... même si je sors à 8h:25, j'arriverai à l'heure ! »

Je me faisais cette réflexion assise sur ma coiffeuse toujours en serviette , le visage à moitié maquillé.

J'aimais me convaincre que j'arriverai à l'heure bien que je savais que les chances que ça arrive avoisineraient -3 .

Je suis « ce genre de fille là »...Vous savez ce genre de filles qui se construit tout un imaginaire dans sa tête car la réalité ne lui convient pas . Et même pour des détails minimes, je l'embellis la réalité moi....Bref je dois aller à l'université et pourtant je suis en retard, l'enfer!

Je me prépare en deux deux , j'enfile mon plus long manteau pour affronter l'hiver glacial de la région parisienne et je fonce attraper le RER avant d'être encore plus en retard.

J'habite à Villiers le bel, une banlieue pauvre dont vous n'avez sûrement jamais entendu parler qui est juste à côté de Sarcelles.

Villiers le bel fait partie de « ce genre de banlieue là ».... oh mais vous savez ce genre de banlieue en France où sont entassées les minorités. Les noirs, les arabes, les pakistanais, les asiatiques bref les minorités quoi.

En parlant des minorités , j'en suis une . Rien que mon prénom le montre ! C'est vrai combien de Sakoura blonde aux yeux bleus vous connaissez?

La je m'égare, je parlais de Villiers le bel , ma petite banlieue oubliée. Elle n'est pas très belle c'est vrai mais elle a pour avantage de m'avoir fait rencontrer Ali .

Quand j'arrive à l'université de Nanterre, il est 9h53. Je serai arrivée pile à l'heure pour mon cours de communication politique s'il n'y avait pas 4 étages à monter et si je n'avais pas eu la brillante idée de mettre des talons. Courrir n'etait pas une option, troquer mes 12cm pour des baskets n'en était pas une non plus . Je gravissais péniblement les escaliers en essayant de me donner bonne contenance. Après tout j'avais choisi de me mettre en retard...