41 – Francklin : A game of psions

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Les deux captifs rétablis, Garreth se fait une joie de leur mener la vie dure. Le rôle du médecin reste simple : faire le gentil. Pour le moment, il laisse le cybernétique s’amuser, attendant que Sanaë ait progressé de son côté.

Après une heure de cet entretien, les deux hommes n’ont pas apporté le moindre élément réel, pas la moindre information. Le médecin sait que ces hommes ne leur rapporteront aucune information : ce ne sont que des mômes qui rêvaient de jouer au mercenaire. Ils avaient été manipulés et sans doute légèrement conditionnés. Leurs noms de codes, JID et NKH ne sont que des triplets de lettres aléatoires et leur première déclaration fut une soupe mal récitée sans queue ni tête. On leur avait visiblement promis que ces « mots magiques » leur permettraient de passer outre la sécurité en cas de capture.

Une mise en scène absconse et ridicule : la signature même de Bishop. Le fou est très certainement pas loin, mais depuis l’arrestation d’une précédente instance, il se tient à distance de Francklin. Un psion pour en contrer un autre.

Lassé, Garreth fait un signe à Francklin, l’invitant à prendre part à l’interrogatoire. Préférant arrêter de perdre du temps, il demande aux deux mercenaires en herbes : « Chers messieurs, j’aimerais vous soumettre à un examen médical avancé, sans doute même faire un brainscan pour vérifier qu’il n’y ait pas d’anomalie. ». Son ami cybernétique n’a pas de sourcils, mais s’il en avait eu, l’un d’eux se serait sans doute dressé. Jouant le jeu, il repose son regard avec une posture menaçante sur les deux prisonniers, attendant une réaction de leur part.

Après une dizaine de seconde, le plus impétueux des deux, qui porte un hématome sur le visage, s’inquiète : « Vous voulez faire quoi ? Un brainscan ? Pourquoi faire ?

– Votre récit comporte des incohérences qui pourraient traduire une altération, un piratage ou un conditionnement. Les services médicaux de Suan possèdent un matériel médical à l’état de l’art, notamment au niveau de la psychochirurgie. Évidemment, la loi vous protège et en dehors d’un jugement en ce sens, il nous est interdit d’y procéder sans votre consentement. Comprenez bien qu’accepter sera perçu comme un effort de coopération de votre part et que cela peut très fortement influencer le verdict lors du jugement. », explique calmement l’officier médical du Meteora.

Le plus timide des deux jette un regard furtif à l’autre avant de demander : « Ça va faire mal ? ». Garreth éclate de rire, un rire délibérément saturé et involontairement intimidant. « Non, ne vous en faites pas. La technologie est non-intrusive de nos jours. », apaise le médecin. « Bien, messieurs. Nous allons vous laisser le temps de réfléchir, c’est un choix difficile, j’en conviens, et il serait fort préjudiciable de ne pas vous le laisser. Si quelques besoins vous travaillent, vous trouverez les commodités derrière vous et un peu d’eau au distributeur à côté. Au plaisir de vous revoir bientôt. »

Les deux interrogateurs se lèvent et sortent, flottant dans les airs par l’absence de gravité. Dehors, Francklin propose : « Retournons voir où en est Sanaë. ». Le cybernétique acquiesce nerveusement : il est resté sur sa faim dirait-on.

Alors que le petit groupe traverse une intersection en se lançant paisiblement à travers, une lame apparaît au milieu de la tête de Francklin. Le corps continue sur sa lancée, rebondissant sur les parois de la coursive suivante au gré de son inertie. L’assassin se tourne vers Garreth : l’homme, aux traits inimitables, semble horrifié, une peur incroyable se lit dans ses yeux. Garreth lui sourit.

Depuis la salle de contrôle, le médecin se défaisant du casque de contrôle, annonce au cybernétique : « Il est bloqué, à vous de jouer cher collègue. ». Exultant, Garreth ne se fait pas prier et, d’un puissant direct, il fracasse la tête du psion qui se fait appeler Bishop. Une gerbe de sang, d’os et de cervelle éclabousse le mur tandis que le reste du corps se fracasse dans un impact incroyable.

La sensation de l’implant du fou a disparu dans l’esprit de Francklin. Depuis plusieurs instances, il n’était même plus question de capturer l’être insensé. À combien en sont-ils déjà ? La vingt-septième non ?

« Sanaë : Bishop a été localisé, il a eu le syntha de Francklin, mais n’ira pas plus loin, annonce Garreth.

– Des dégâts à signaler ? demande la wardner ne connaissant que trop bien les méthodes de son associé.

– Rien de structurel, mais l’équipe de nettoyage va devoir avoir le cœur bien accroché, plaisante le cybernétique.

– Bordel, tu ne sais jamais te retenir ? s’énerve la patronne.

– À quoi bon ? lâche le bourrin.

– Ok, laissons ça pour le moment. Francklin, je préfère que tu restes dans le bunker : il serait capable d’avoir envoyé deux instances en même temps. J’envoie un technicien de Suan réparer le syntha. », termine Sanaë.

Francklin, affalé d’une façon étrange à cause de l’absence de pesanteur, continue d’explorer les sensations de son implant psi, à la recherche d’un éventuel autre psion. Si pour le fou, tout n’est qu’un jeu, le médecin lui aussi aime l’improvisation.

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