La nouvelle lui est parvenue rapidement, aussi inattendue qu’inquiétante : plus de cent vingt instances de Bishop avaient tenté de se rendre ou de se supprimer dans l’heure. Avec les ordres donnés précédemment, un seul a survécu, pris en charge par des mercenaires indépendants. Curieusement, aucune de ces instances n’a cherché à provoquer des dégâts et aucune perte militaire ou civile n’a été rapporté. Vu de l’extérieur, les forces de sécurité passent pour des bouchers sanguinaires.

Sanaë décide d’envoyer le contre-ordre. Il semble que les adversaires aient trouvé une parade pour transformer cette mesure préventive et discutable en un véritable bain de sang. Et Sanaë ne tient pas à compromettre plus les forces de sécurité des corporations.

L’interrogatoire du rescapé, que les mercenaires ont décidé de mener en apprenant la boucherie, n’a pas donné grand-chose : il aurait reçu l’ordre du « maître » de mettre fin à la mission. A priori, ce déclencheur serait un signe de sa victoire. Le reste des propos est incohérent et ses geôliers ont décidés de ne pas prolonger la séance de question, préférant placer l’homme sous sédatifs et attendant des indications claires des corporations qui soient en accord avec les traités majeurs.

Sanaë contacte Francklin : « Est-ce que tu as suivi ce qui se passe avec Bishop ?

– Oui, c’est inquiétant, confirme-t-il. Cent vingt-six instances au dernier comptage.

– Il y en a un encore en vie : je vais essayer de mettre la main dessus, lui explique-t-elle. Il faudra l’interroger, mais je ne pourrais pas le faire sans toi.

– Je prépare les logiciels pour la station médicale, annonce le médecin du Meteora. On y arrivera mieux sans son implant.

– Merci Francklin. », termine la wardner. Quelque chose a changé, une toute nouvelle étape a été déclenchée, mais par quoi ? La wardner prend contact avec Nodeus : elle a besoin de ses capacités d’analyse.