Le saule pleureur et l'enfant
La terre me taquine souvent me disant de cesser de pleurer.
Je suis un saule pleureur c'est l'univers qui m'a créé.
Mes larmes viennent rejoindre les larmes salées de ma mer qui veut me consoler.
Je suis fait ainsi, je pleure , c'est l'univers qui me l'a demandé.
Je ne connais pas la raison de toutes mes larmes, mais j'ai toujours pleuré.
Je me dresse dans cette immensité, sur une île déserte.
Je suis souverain digne et fier d'un monde que l'homme a méprisé.
Ma mer m'entoure et le ciel, mon père, prend mes branches dans ses nuages et ensemble nous pleurons sous des torrents de pluie .
Au loin l'homme a semé la terreur. La guerre a envahi le monde.
Je suis un arbre sacré, mes racines touchent l'âme de la terre, mes branches touchent l'âme de l'univers et dans mes larmes salées c'est l'univers tout entier qui pleure sur l'humanité.
L'homme a semé le chaos.
Aujourd'hui c'est jour d'orage, père semble très attristé. Ses larmes de pluie ne cessent de couler.
Sa colère a éclaté , la foudre est tombée.
Lorsque père lance ses éclairs je crains qu'il ne veuille me supprimer, lasser de tout ce désordre qu'il ne peut plus maîtriser.
Je pleure avec lui, comme je le fais toujours.
Demain matin le soleil calmera mon père, ce ciel que la chaleur sait réconforter.
C'est le plus gros orage depuis des années, je suis épuisé, j'ai besoin de sécher mes branches et de me reposer. Je veux dormir un peu. J'attends demain matin, j'attends la chaleur du soleil pour ouvrir à nouveau mes branches et que mon père se soit calmé.
Quelque chose gît à mes pieds, si près de mes racines.
Qu'est-ce là, sous mes branches qui semble endormi. C'est un petit d'humain. Je ne veux pas d'humain ici, ils nous font trop pleurer.
Une barque vide est venue s'échouer ici, dans cet endroit perdu.
Père, grondez dans votre tonnerre et lancez vos éclairs, un petit d'humain gît à mes pieds.
Père ne me répond pas, comment chasser l'intrus. Je ne sais pas.
Je dois le voir de plus près, je vais faire descendre une de mes branches sur lui.
Il semble respirer, il est vivant.
Est-ce que l'humanité a abandonné cet enfant. Elle en serait bien capable.
Je ne suis pas capable de m'occuper de cet enfant. Je suis seul ici, je suis un saule pleureur, un saule qui vit seul. Mais c'est auprès de moi que l'univers a conduit l'enfant.
L'enfant dort, il doit être épuisé. Je vais retenir mes larmes pour ne pas le réveiller.
Enfin, il ouvre ses yeux.
Quel bel enfant.
Mer, je vous prie d'aller chercher quelques poissons, des crabes ou bien crevettes. L'enfant est réveillé, il faut qu'il mange.
Mer, dans des mouvements de vagues, amena crevettes et poissons auprès de l'enfant.
Après avoir mangé, l'enfant se mit à parler à haute voix :
« Je suis seul au monde
Où est ma mère
Où est mon père
Sont ils morts en mer
Est-ce que les bombes de la guerre vont venir jusqu'ici
Est-ce que je suis vivant ou mort »
Devant le désespoir de l'enfant, saule pleureur se surpris à lui répondre :
« Enfant
Tu n'es pas seul ici
Je suis là
Mer est là aussi, elle t'a amené jusqu'à moi
et Ciel, mon père, craignait pour toi »
L'Enfant :
« Vous êtes un arbre qui parle ? »
L'Arbre :
« Je suis un arbre qui pleure beaucoup, je suis un saule pleureur »
L'Enfant :
« Pourquoi pleures-tu ? »
L'Arbre :
« J'ai toujours pleuré, c'est l'univers qui le veut ainsi, mais jusqu'à aujourd'hui, l'univers ne m'avait pas donné le don de parler avec un humain. «
L 'enfant est heureux d'être à mes côtés. Il n'avait jamais entendu un arbre parler.
Un saule pleureur qui parle à un enfant seul, échoué à ses pieds. Décidément ce monde ne tourne pas très rond.
C'est étrange, mais de sentir cet enfant dormir sur mes racines m'empêche de pleurer. Plus aucune larme de mes branches ne coule sur le sable.
Le lendemain matin, l'enfant se réveilla très tôt, il s'amusait à tirer sur les branches de saule pleureur.
L'Arbre :
« Aïeeee ! Tu ne serais pas un peu mal élevé de me réveiller en tirant sur mes bras »
l'Enfant :
« Des bras ? Tu appelles ça des bras ? Hahahaha »
et montrant ses bras à l'arbre :
« ça se sont des bras, mais toi tu as des branches, pas des bras »
et à ses mots saule pleureur se mit à rire , à rire , à rire.
Père de saule pleureur, le ciel, étonné par ses éclats de voix vit son arbre radieux et majestueux pris dans un rire aussi fou que la vie.
Devant cette beauté de la vie et dans un élan communicatif , le ciel se mit à rire aux éclats chassant tous les nuages noirs qui s'incrustaient souvent dans le bleu ciel.
Mer, au son de tous ces éclats de rire, fut prise d'un fou rire qui n'en finissait plus.
L'Ame du monde fut touchée en ce lieu par la joie.
Je suis un saule pleureur qui ne pleure plus depuis que l'innocence et la pureté d'un enfant sont venues se réfugier en mes racines.
L'humanité est venue me demander de l'aide et j'étais là, pour l'aider et la recevoir alors qu'elle s'était perdue.
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