Chapitre 00 : Vous pouvez embrasser la mariée

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Il était presque 14h lorsque le dernier invité prit place sur un des sièges de l’église. Tout le monde attendait les principaux belligérants de cet évènement singulier, un mariage qui allait unir deux âmes pour l’éternité. Quelques minutes plus tard, et ce alors que l’horloge affichait désormais 14h00, les portes de la chapelle s’ouvrirent et tout le monde se leva pour accueillir le marié accompagné de sa mère. Le jeune homme, qui était vêtu d’un magnifique costume noir, arborait des cheveux bruns, des yeux de couleur noisette, et une mâchoire carrée pas trop prononcée, tandis que la dame qui avait un début de cheveux gris affichait un ensemble bleu clair assorti d’un chapeau blanc et des yeux d’un magnifique bleu.

Tandis que le duo s’avançait doucement vers les témoins et les demoiselles d’honneur qui étaient respectivement vêtus de costumes trois-pièces gris et de robes rose dragée, la vieille dame esquissa un sourire de fierté en direction d’un des invités du mariage, un homme qui partageait plusieurs similarités physiques avec le futur marié. Arrivée sur l’estrade, elle lâcha le bras de son fils et attrapa soudainement son visage.

- Zachary, tu n’as pas idée à quel point ton père et moi sommes fiers de toi. Je suis sûre que tu feras un excellent époux, dit-elle alors.

- Je ferai de mon mieux, maman. Je ferai de mon mieux.

Après ce bref échange, la mère du futur marié partit prendre place auprès de l’homme avec qui elle avait échangé un sourire peu de temps auparavant et tout le monde se mit ensuite à attendre l’heureuse élue.

Quelques minutes plus tard, et ce alors que l’audience était complètement silencieuse, le pianiste de l’église se mit à jouer la traditionnelle mélodie annonçant l’arrivée de la jeune mariée. Le regard de chaque personne présente dans l’auditoire se tourna ensuite vers les portes de la chapelle qui, comme avec le futur époux, s’ouvrirent et dévoilèrent une femme voilée sous une magnifique robe blanche accompagnée par un homme d’âge mûr arborant un costume noir, une chevelure complètement grise, et des yeux marrons.

Comme avec Zachary et sa mère, la future mariée et celui qui devait sûrement être son père s’avancèrent vers l’hôtel. Cependant, contrairement au duo qui les avait précédés, l’homme se sépara d’elle devant l’estrade, n’échangeant alors aucun mot avec elle. Néanmoins, le sourire qu’il arborait tout au long de cette courte marche témoignait de toute la joie qu’il éprouvait pour elle. Aussi, il ne manqua même pas de lancer un regard approbateur à son futur gendre avant de rejoindre à son tour la place qui lui avait été réservée.

Maintenant qu’elle était à ses côtés, Zachary s’approcha de sa promise et souleva délicatement son voile blanc, ce qui permit à tout le monde de découvrir son visage. Elle, qui avait des cheveux couleur châtain clair, possédait de magnifiques traits faciaux et la même couleur d’yeux que ceux de l’homme qui l’avait accompagnée. Son splendide sourire et ses fossettes la rendaient encore plus charmante. En la voyant, le jeune homme ne put s’empêcher de se dire que c’était le plus beau jour de toute sa vie.

Les principaux belligérants étant désormais présents sur l’hôtel, la cérémonie de mariage pouvait alors débuter. Le prêtre commença donc son traditionnel monologue en s’adressant à la foule.

- Chers membres de cette assemblée, nous sommes réunis aujourd’hui en la présence de Dieu pour unir cet homme, Zachary Maze, et cette femme, Frida Lockhart, par les liens sacrés du mariage…

Quelque temps plus tard, après une assez longue introduction, le prêtre invita les futurs mariés à prononcer leurs vœux. Frida Lockhart fut alors la première à s’exprimer.

- Zack, mon amour, qui aurait cru que nous en arriverions là, ici, aujourd’hui. Nous n’étions sûrs de rien ou de peu de choses à l’époque, mais nous étions certains de l’amour que nous ressentions l’un envers l’autre. Bien évidemment, nous ne l’avions pas dit tout de suite que nous nous aimions, ces choses prennent du temps. Tout est parti d’un rendez-vous, un soir, dans un petit café. Tu étais ma chance, celle de rencontrer l’amour, le grand amour. Je ne te l’ai jamais dit, mais ce jour-là, j’étais déjà conquise par ton regard, par le sentiment de confiance que tu dégageais, et par ta personnalité en général. Je rêvais déjà de finir à tes côtés, et ce même si je n’osais pas l’avouer, et aujourd’hui je peux affirmer sans crainte que mon rêve est sur le point de se réaliser. C’est pourquoi, en cette magnifique journée du samedi 15 août, moi, Frida Lockhart promet devant Dieu et devant cette assemblée de t’aimer de tout mon coeur, et ce même si la choucroute est ton péché mignon. Je promets de cuisiner une fois par mois ce plat que tu affectionnes tant, je promets de ne jamais me plaindre vis-à-vis de son odeur particulière, je me promets de le savourer de la même façon que tu le savoures…

À cet instant précis du discours de Frida, tous les membres de l’assemblée ne purent s’empêcher de rire. Même le futur marié esquissa un sourire devant cette partie quelque peu farfelue de ses vœux.

- Mais surtout, je promets de passer le reste de mes jours à tes côtés dans la joie et la tristesse, et ce jusqu’à ce que la mort nous sépare.

Quelques instants plus tard, alors que le silence était à nouveau revenu dans la salle, l’homme d’Église invita cette fois-ci le futur marié à prononcer ses vœux.

- Lorsque j’ai commencé à travailler sur ce que j’allais te dire aujourd’hui, devant toute notre famille, tous nos amis…j’avoue que je me suis senti plutôt mal à l’aise. M’exprimer devant autant de monde n’est pas vraiment mon truc et trouver le discours idéal me semblait dès lors impossible. Cependant, j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et j’ai décidé de te parler directement avec mon cœur. Frida, il n’y a aucun mot sur terre qui pourrait décrire tout l’amour que j’éprouve pour toi. Dès l’instant où j’ai posé mes yeux sur toi, j’ai immédiatement voulu que tu fasses partie de ma vie. Je voulais de toi comme petite-amie, me réveiller tous les jours auprès de toi, et maintenant j’ai la chance de partager le reste de mes jours à tes côtés. Je ne me vois pas passer ma vie avec une autre personne que toi. Aujourd’hui, je suis fier de dire que je réalise l’un des plus beaux rêves de ma vie. Frida Lockhart, devant toute cette assemblée et devant Dieu, je promets de t’aimer, de te protéger, de te chérir, d’être présent quand tu souris et quand tu pleurs, d’être celui qui t’apporte un verre d’eau et de l’aspirine après une longue et difficile journée de travail, et d’être celui qui t’aidera à retrouver tes lunettes égarées lorsque nous serons tous les deux vieux. Je t’aime Frida, je t’aime, et je t’aimerai toujours.

Maintenant que les deux jeunes gens venaient de prononcer leurs vœux, ce fut au tour d’un des témoins de passer à l’action. Il s’avança alors vers Zachary et lui remit les alliances qu’il gardait sur lui depuis un long moment. Il profita également de l’occasion pour féliciter une fois de plus son meilleur vis-à-vis de la décision qu’il avait prise.

- Merci beaucoup, Al.

Le jeune couple étant désormais en possession des alliances, le prêtre les avertit qu’en plaçant ces anneaux autour de leurs doigts, ils promettaient devant l’assemblée, mais également devant Dieu qu’ils respecteraient leurs vœux et qu’ils ne feraient plus qu’un, et ce jusqu’à ce que la mort les sépare. Frida et Zachary n’hésitèrent pas un seul instant, ce qui permit à l’homme d’Église d’inviter toute personne qui s’opposait à leur union à prendre la parole ou à se taire à tout jamais. La foule tout entière resta immobile et silencieuse, attendant de voir si quelqu’un oserait se manifester.

- Comme personne ne s’oppose à l’union de cet homme et cette femme, nous pouvons poursuivre. Zachary Maze, acceptes-tu de prendre cette femme, Frida Lockhart, pour épouse, et vivre avec elle, selon l’ordonnance de Dieu, dans le saint état du mariage ? Veux-tu l’aimer, la chérir, l’honorer, et la garder, en temps de maladie et en temps de santé ; et, renonçant à toute autre femme, veux-tu t’attacher à elle seule, et ce jusqu’à ce que la mort vous sépare ?

- Oui, je le veux.

- Frida Lockhart, acceptes-tu de prendre cet homme, Zachary Maze, pour époux, et vivre avec lui, selon l’ordonnance de Dieu, dans le saint état du mariage ? Veux-tu lui obéir, le servir, l’aimer, l’honorer, et le garder, en temps de maladie et en temps santé ; et, renonçant à tout autre homme, veux-tu t’attacher à lui seul, et ce jusqu’à ce que la mort vous sépare ?

- Oui, je le veux.

- En ma qualité d’homme d’Église, je vous déclare ici et maintenant mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.

Ces mots marquèrent le début d’un tout nouveau chapitre de leur vie et ce fut donc sous un tonnerre d’applaudissements que Frida et Zachary échangèrent leur tout premier baiser en tant que mari et femme. Il n’y avait aucun mot assez fort pour définir à quel point ces deux étaient heureux et encore plus la jeune épouse qui allait désormais porter le nom de famille de la personne que son cœur aimait le plus.

Fiers de leur union, les jeunes tourtereaux levèrent leur bras vers le ciel, mettant bien en évidence les anneaux qu’ils avaient autour de leur doigt. Après cette brève démonstration, ils prirent la direction de la sortie toujours sous les applaudissements des membres de l’assemblée, mais cette fois-ci accompagnés par les sons des cloches de la chapelle.

A suivre !!!

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