Y a du monde là-dedans
Oh oui.
Y en a, des voix.
Une, la plus dominante, la plus forte, la plus puissante, qui me dit que je ne suis qu'une nullité crasse à peine digne de l'air qu'elle respire, qui ne réussira jamais rien dans sa vie, de toute façon déjà bien trop avancée pour tenter quoi que ce soit, et que je ferais mieux de disparaître dans le trou le plus profond que je puisse trouver pour éviter de trop polluer les plantes qui pousseront à cet endroit.
Une autre, un peu moins audible, mais tout de même claire, qui me dit que tout cela n'est que comédie pour attirer à moi compliments et attention, et qui m'assène avec un sourire narquois que tout ce théâtre d'auto-dénigrement n'est que prétexte pour qu'on me dise le contraire.
Une autre encore, du même niveau que la première (serait-ce la même ?), qui enfonce le clou du cercueil de la dépression, déclarant que si en plus je fais tout cela uniquement dans un but égocentrique, alors je suis encore pire que ce que dit la première voix.
Une autre aussi, très ténue, très faible, presque un murmure, qui m'encourage et me dit que si il est triste que la vie soit aussi courte, cela vaut-il la peine d'écouter les autres voix ?
Une qui surgit à l'instant pour me dire d'arrêter d'essayer d'apitoyer les lecteurs de ce texte sur mon sort.
Une qui lui répond que dans ce cas il vaut mieux ne pas poster ceci.
Oh oui, y a du monde, là-dedans.
Mais vous savez quoi ?
Pour cette fois, je vais écouter le murmure.
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