Terreur nocturne
C'est la nuit. Maxime se réveille en entendant de minuscules bruits sur le balcon. À moitié endormi, il songe à une chouette qui se serait posée ou un autre animal nocturne de passage. Il se tourne de l'autre côté pour se rendormir. Cependant, il continue de percevoir des petits grincements, comme quelque chose qui fouille.
Il fait donc semblant de dormir et par curiosité, tente de trouver l'origine en entrouvrant les paupières, encore un peu endormi. Des ombres pas franchement nettes se dessinent, se détaillant au gré du vent dans les branchages qui dévoilent la lueur des étoiles par cette nuit sans lune. Surement une bestiole. Il verra demain s'il trouve des traces.
Soudain, la porte vitrée entrouverte pour avoir un peu d'air s'écarte davantage et une ombre pénètre. Le vent se fait plus intense et la peau de Maxime frissonne de froid. Le brun ne distingue pas la forme, mais elle paraît très grande. Il y a quelqu'un dans sa chambre. Il en est sûr. Maintenant, il est bien réveillé et ses sens sont en alerte. Pourtant, il ne voit rien. Aucun bruit ne se fait entendre.
De petits chocs à peine distinguables semblent provenir de la salle d'eau. Le brun se redresse et écoute attentivement. Il comprend clairement qu'on déplace sa brosse à dents. On fouille dans sa salle de bains. C'est furtif et si le brun n'avait pas une excellente ouïe, il ne l'entendrait probablement pas.
Réfléchissant à toute vitesse, il se rappelle les vols qui ont eu lieu il y a environ deux ans et se demande ce qui peut être intéressant pour un cambrioleur. C'est d'ailleurs très étrange de prendre un tel risque. Venir dans l'une des chambres les plus surveillées dans un lieu truffé de caméra est suicidaire ou bien du grand art.
C'est incroyable qu'il ne se soit pas fait repérer d'ailleurs. Non, c'est même impossible. Maxime se dit qu'il doit rêver ou qu'il s'agit d'un écureuil ou d'une souris. Personne ne pourrait approcher de sa chambre, surtout par le toit et la terrasse sans que le service de sécurité ne le voit. Le brun se calme et se gronde intérieurement de délirer ainsi. Il se rallonge en secouant la tête.
Il reste toutefois attentif, son cœur ayant besoin d'un peu de temps pour évacuer la petite poussée de stress qu'il vient de se faire. La porte de la pièce d'eau bouge et grince sans que Maxime ne distingue quoi que ce soit. Le chuintement passe ensuite au pied de son lit très vite, mais le brun ne voit toujours rien. Il fait si noir sans lune ni éclairage extérieur à cette heure avancée de la nuit et Maxime ne dispose pas de réveil ou d'autres sources lumineuses dans sa chambre.
C'est son bureau qui est fouillé maintenant. Ce n'est pas normal. Un animal se serait dirigé de l'autre côté, vers son sac où traîne des biscuits et des pommes. Il n'y a rien d'intéressant pour une bestiole sur le bureau. Le brun s'énumère mentalement le contenu de son bureau sans oser bouger pour ne pas indiquer qu'il est éveillé. En plus, même s'il fait noir, Maxime devrait distinguer les contours d'une silhouette. Il entend, mais ne voit rien.
Maintenant, il en est certain, ce n'est pas un animal, mais bien un humain qui doit en vouloir à son ordinateur ou à son téléphone en train de charger. Son instinct lui disait bien que ce bruit n'était pas naturel. On est en train de le cambrioler, en pleine nuit, en croyant qu'il dort. Le téléphone est trop distant pour appeler à l'aide. Les murs sont insonorisés, on ne l'entendrait pas. Sa lampe est éloignée pour éclairer. Maxime réfléchit sur comment agir.
La pénombre ne permet pas au brun de distinguer des formes toutefois, il perçoit ses stylos savamment placés à égale distance, être chamboulés et roulés sur la vitre pour finir par terre. Un petit boom indique qu'un livre vient de tomber de l'étagère. Maxime ignore ce qu'il cherche, mais l'intrus y va à tâtons dans ce noir. Il fait trop de bruit. Ce n'est pas logique. Un cambrioleur serait plus discret.
Les sons se rapprochent de nouveau très rapidement. À ses pieds, la couette qui repose par terre bouge et est tirée par quelqu'un ou quelque chose qui marcherait dessus. C'est très faible toutefois les sens en alerte du brun détermine le moindre stimulus. Son cerveau fonctionne à toute vitesse.
Le type étrange qui suit Maeve en permanence pourrait avoir utilisé le balcon de la belle pour rejoindre le sien qui est voisin. L'homme, dans sa façon de bouger et de regarder les alentours, semble entraîné au combat. Et si la haine de la brune avait engagé un tueur ?
Non, elle n'aurait pas fait cela. Maeve est fâchée contre lui, mais pas à ce point. Elle mène une guérilla commerciale contre son père Marc, pas contre lui. Elle est réglo. Elle utilise des méthodes respectables. Non, elle ne peut pas avoir fait cela.
Pourtant, ce type n'est pas net. Il est sur le qui-vive en permanence. Le propre garde du corps de Maxime le trouve inquiétant. Il a un regard froid. Un regard de tueur. Aussi d'excellents réflexes. Le moindre bruit le met en position d'attaque.
Maxime commence à paniquer. Et si la brune avait changé à ce point ? Ils étaient amis avant. Il y a huit ans. On change beaucoup surtout de l'enfance à l'adolescence. Elle semble haïr Marc son père. Peut-être qu'elle le déteste aussi. Peut-être qu'elle veut sa mort. Elle a promis de ruiner la famille Bord. Tuer l'héritier est un bon moyen pour avoir une victoire sur le long terme.
Maxime spécule et tremble. Lui si courageux a soudainement très peur. Doucement, il avance son bras pour attraper de quoi se défendre sans se faire repérer. Il aimerait allumer, mais la lampe est trop loin. Quelque chose le frôle et passe furtivement près de lui. C'est fugace, cependant, il y a eu un contact qui a chatouillé la main du brun, lui provoquant un frisson de peur.
Maxime commence à transpirer de terreur. Son cœur bat la chamade. L'individu lui veut certainement du mal. Il tend ses muscles, prêt à bouger. Il déglutit et tente de rassembler son courage pour se préparer. Ses mains tremblent alors qu'il les serre en poings. Le brun se sent seul face au danger et il n'est pas préparé à se défendre dans ce genre de situation.
Il perçoit un poids sur ses pieds. Quelque chose de lourd comme une main pèse sur ses chevilles et bouge. Le jeune homme n'y tient plus et bondit pour s'échapper et allumer d'un coup sec la lampe puis se retourne pour combattre.
Annotations