Syno-vie
Je ne finis pas les bouteilles sous les ponts célèbres où coulent la Seine, le sang des Algériens, des Gavroche et toutes les larmes anonymes. Je ne fais rien de célébrissime. Je suis malade ; d’une maladie honteuse, celle qui court et contamine tout ce qui vit. La vieillesse. On s’écarte avec crainte. On ne me nomme pas, on ne me parle pas et pourtant j’EXISTE. Je trempe ma parole dans la hargne et le silence de mots écrits – comprendre é-cris, vidés, dévidés, parce que, exsangues. Leur vie s’en est allée dans le cours de tous les ruisseaux, et tous les amours… je hurle dans les vides inter-urbains, dans la douleur mêlée de rage, jusqu’à l’épanchement d’une syno-vie cruelle. J’écris et je crie, bien sûr (facile), sans gloire. Inlassablement je m’attache à gripper le rouage des codes, de ma salive acerbe.
Vous n’aimerez pas.
Tant pis.
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