Je suis un homme...
Les hommes se cachent derrière leur ignorance, brouillent l’imminence d’une menace par des pantalonnades, se détournent d’une vérité factuelle pour s’enthousiasmer devant leurs ombres chinoises. Ils font du théâtre, s’inventent des histoires, déforment, détourent, contournent.
Derrière leur mise en scène, la peur.
Ils tremblent si la mort rode autour, s’accrochent alors à des fumées, parlent de plusieurs vies comme d’une seconde chance, évoquent la possibilité d’un brouillon puis d’une purification à venir, croient en l’existence d’une âme survivant aux corps qui la portent, créent des instruments sensés reculer l’ultimatum de la nature, se voient augmentés d’une technologie égale au pouvoir d’un dieu, acculés par les changements physiques qu’ils déclenchent, se lancent dans une conquête désespérée de l’espace, rêvent de nouvelles planètes, s’installent dans un monde virtuel et s’éloignent chaque jour davantage de la terre qui les portent.
Les hommes sont mortels, l’humanité est mortelle et ça les effraie jusqu’à se réfugier dans une fuite en avant perpétuelle.
Je suis un homme…
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