L’odeur du sang
Maïa
L’obscurité semble avoir envahi mes yeux depuis tellement de temps déjà, que je ne sais si je pourrais revoir la lumière un jour. Le vent glacé s’infiltre à travers les murs et ma maigre chemise de nuit me couvre à peine.
Je sens petit à petit la vie quitter mon corps, mais je ne peux voir la blessure de ma poitrine, mes mains sont attachées au mur. Je me sens mourir lentement. Impuissante.
Plusieurs fois, les silhouettes sombres qui m’ont arrachée de ma chambre sont revenues. Je ne comprends pas bien ce qu’ils veulent, mais ils me posent des questions sur une petite fille qui n’aurait pas de nom, sur Nina et sur les enlèvements en ville.
Comme si j’en savais trop alors que je ne sais rien. Seulement, à chaque fois que j’échoue à leur questionnement, ils frappent plus fort.
Je n’ai aucune chance de fuir, mes yeux sont aveugles et ma gorge me brûle à force de crier. J’essaie juste de ne pas fermer les yeux, de ne pas m’effondrer, de tenir encore un peu. Je ne peux plus que prier toutes les étoiles du ciel pour que l’on me sorte de ce cauchemar.
De cette abominable odeur de sang.
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