3.Le Conseil des Treize
- Donc si je comprends bien Vos Honneurs, vous songez sérieusement à confier une mission de cette ampleur, à une jeune femme qui ne connait presque point le monde extérieur, en dehors de la Capitale ?
Je regardais les chefs des douze Clans et mon père, placé au centre d'eux. Ils étaient assis derrière un long pupitre qui décrivait une sorte d'arche de cercle au fond de la salle. Deux escaliers de part et d'autre de la pièce permettaient de monter sur l'estrade d'où ils me fixaient.
J'étais au centre de la pièce, nerveuse. J'avais l'impression d'être une curiosité, un phénomène de foire tant leurs regards étaient perçants.
- Je n'ai aucun entrainement, je ne sais rien des techniques de survie et qui sait si mes capacités à l'épée sont suffisantes ? De plus, est-ce vraiment une bonne idée de me projeter dans la tanière du loup.
C'était insensé. Je n'étais pas assez expérimentée, et surtout, cette opération semblait ne pas être préparée. Comme si les décisions avaient été prises à la va vite, comme si le champion que je représentait avait été tiré au hasard.
- Au contraire, cette opération est parfaite, dit le Roi, dont la voix tranchante comme l'acier fit hérisser les poils de mes bras.
Je cillais. Le regard qu'il me lança répondit à ma question muette : "Je lis en toi comme dans un livre".
Je détournais les yeux tremblante, mais repris mes esprits et enfilais un masque de détermination froide que j'avais si souvent revêtu.
- Elle est parfaite dans la mesure où tout semble spontané et précipité. Ton anniversaire est dans sept jours Aurora. Lors de la cérémonie je te nommerais Héritière.
Mon sang ne fit qu'un tour. Enfin, pensais-je. Enfin mon heure était venue.
Je jubilais d'avance à l'idée de la moue déçue et vengeresse que ma sœur arborerait.
- Et au petit matin, alors que nous t'aurons débarquée dans une clairière, nous sonneront l'annonce de ta disparition, puis de ta trahison. Des tracts seront distribués dans tout le pays, avec une récompense pour quiconque te ramènera au Palais. Ne te fais pas attraper. Tu auras un entrainement pendant une semaine, ce sera rudimentaire, mais ce sera assez pour te permettre de survivre parmi ces barbares.
Je déglutis.
Mon père m'expliqua les détails de ma mission. Je n'avais pas le choix, et les regards des Chefs de Clans me le firent bien comprendre.
Des espions avaient déjà infiltré quelques guildes de rebelles. Les conclusions n'étaient pas bonnes. La colère montée dans le pays, couvaient dans les villages et exploserait sous peu.
Une colère dirigée envers notre mode de vie, notre supériorité divine.
Une colère dirigée contre Nos personnes, contre la Couronne.
La colère d'un peuple qui n'a pas compris où est sa place, et ce qu'il doit à ses dirigeants.
Je devais éliminer cette menace que représentaient les rebelles afin que la prochaine génération vive en paix.
Le scénario prenait forme dans ma tête. Je deviendrais la princesse qui avait fui sa vie de luxe et de privilèges afin de rejoindre les rebelles et les aider à anéantir le règne et la suprématie tyrannique de son père.
Je deviendrais cette princesse brave qui s'était aventurée seule dans la forêt, qui avait traversé le pays et était tombée par hasard sur les membres de la plus grande guilde de rebelles. Je devais les infiltrer. Je devais obtenir leur confiance. Je devais les mener à leur perte.
Ce ne serait pas une mission facile et je risquais ma vie dans ce jeu. Or, au fond de moi, une partie infime de mon être enviait la princesse de ce scénario.
- Vous serez toujours en contact avec nous, grâce à des outils que mes équipes ont confectionnés. Ils sont discrets et indétectables. Nous vous donnerons les ordres au fur et à mesure de la mission, annonça la Duchesse Ena Laëlloan, la dirigeante de son Clan, dont la parure vert émeraude et les pierreries à son cou faisaient ressortir ses cheveux d'un roux puissant.
- De plus, nos espions déjà implantés veilleront sur vous. Si vous êtes en danger, ils vous extrairont, ajoute le Duc Montgomery, le frère de ma mère, originaire de ce Clan.
- Comme c'est une mission de longue durée, il est primordial que vous compreniez une chose, Votre Altesse Royale. Ce qu'ils vous diront n'est que mensonges destinés à vous écarter de la vérité et ainsi prendre le pouvoir et instaurer une anarchie. Ne faites confiance à personne. Et surtout, croyez toujours en nous, ne vous laissez pas duper à l'image de…
Un grondement fit taire le Duc Yggrad, qui devint aussi vert que son costume anis. Père le foudroyait du regard et le pauvre homme s'était ratatiné dans son siège.
"A qui faisait-il allusion ?"
La réunion dura plus de deux heures, durant lesquelles l'on m'expliqua ce que les Chefs de Clans avaient préparé dans le plus grand secret depuis maintenant plus d'un an.
- Comment recevrais-je les ordres ? N'importe quel appareil de communication, ou électronique me mettrait en péril…
La Duchesse d'émeraude, Ena Lëollan, sourit comme si elle attendait que je pose cette question depuis le début de l'entrevue. Son Clan d'intellectuels et d'ingénieurs était spécialisé dans la recherche et le développement de nouvelles technologies. Elle avait un petit gadget à me présenter.
- Nous avons pallié à ce problème, chère Princesse, déclara-t-elle d'une voix aussi claire que de l'eau, en posant un journal sur son pupitre.
Je m'avançais pour le saisir. Il n'avait rien d'extraordinaire : un papier fin entouré d'une couverture de cuir brun, avec quelques arabesques argentées aux coins.
Un parfait journal intime.
Mais je ne voyais toujours pas comment j'allais pouvoir communiquer avec eux.
Avant que je ne pose la question, Ena poursuivit :
- Il y a une page spéciale, une page qui ressemble aux autres mais qui, pourtant est un petit bijoux de technologie. Ouvrez le à l'avant-dernière page, s'il-vous-plait, Votre Altesse.
Je m'exécutais. Elle agita une page, un papier fin et blanc puis écrivit quelque chose dessus.
Sous mes yeux, apparurent au même instant les lettres qu'elle formait, d'une écriture fluide et précise de scientifique : " Alors ? ".
C'était presque une insulte, pourtant je ne pus m'empêcher de lui adresser un sourire complice. Ena Lëollan était une matriarche que j'appréciais pour son franc-parler, son audace et son génie était une nouvelle fois exposé à tous.
- Ces deux pages sont reliées entre elles par un matériau impressif basé sur un principe d'émetteur-récepteur…
Elle dût remarquer le regard chargé d'incompréhension du Duc Al'Daanem, plus à l'aise sur le sujet des ressources alimentaires et agricoles que sur les technologies avancées que proposaient le Clan Lëollan, car elle s'arrêta net.
- Enfin, je vous passe les détails techniques, grommela-t-elle. Sachez simplement que cet instrument nous permettra de prendre de vos nouvelles, de vous envoyer les ordres de mission et ainsi de suite. Et ne craignez rien, cette page est indétectable. Les messages inscrits dessus s'effaceront lorsque vous passerez le doigt dessus, comme pour essuyer une ardoise.
- Un petit conseil, Votre Altesse, suggéra Leila Enderyard, rédigez quelques pages afin de le faire réellement passer pour votre journal.
Mon père acquiesça, validant la remarque. Je fis de même.
Chaque détail était prévu, il me suffisait de le suivre le plan qu'ils me donnaient. J'avais une marge de manœuvre, afin de me permettre de réaliser ma mission au mieux et dans des délais raisonnables.
Nous avions prévu que je passerais aux alentours d'un an et six mois au maximum.
Un an et six mois hors de cette prison d'argent et d'ivoire, qui était quand même ma maison, un lieu où je me sentais en sécurité.
Un an et six mois dans l'inconnu. Dans le danger.
Je ne sortais que quatre à cinq fois par an du domaine royal, et deux fois seulement hors de la capitale Praerian.
Je ne connaissait mon pays qu'à travers les histoires, les contes et les cartes, mais je ne l'avais jamais vu de mes yeux.
Cette mission avait deux avantages : j'éliminerais les rebelles et j'entrerais ainsi dans les grâces de mon père, et je découvrirais ce qui serait bientôt mon royaume.
Je quittais le Conseil, les jambes endolories d'être restée debout aussi longtemps.
A travers une fenêtre quelque chose attira mon attention : j'entrevis Jacob O'Brien croisant le fer avec Sir D'Argentcourt.
Une idée me vint en tête. Il fallait que j'évacue toute cette pression accumulée pendant deux heures.
Lorsque j'arrivais à leurs cotés cinq minutes plus tard, en tenue d'épéiste et ma rapière pendant à ma ceinture, je surpris le regard de Jacob. Je ne saurais dire ce que j'avais lu dans ses yeux d'ambre mais il semblait que m
e voir dans mon pantalon gris et ma chemise blanche lui faisait plus d'effet que n'importe laquelle de mes somptueuses robes.
Mon maître d'armes et lui plongèrent dans une révérence élégante lorsque j'arrivais à l'heure hauteur.
- Puis-je me joindre à vous, Messieurs ?
Jacob m'adressa un charmant sourire, avant d'acquiescer :
- Nous en serions honorés, Votre Altesse Royale.
Jacob était un redoutable combattant. Je le constatais en entrechoquant la lame de ma rapière contre son épée à double tranchant.
Ce n'était pas étonnant. Le fils de Lars O'Brien se devait d'être à la hauteur du génie guerrier de son père.
Nous ne nous affrontions pas avec des jouets et je pouvais lire dans les yeux de l'héritier de clan O'Brien, une volonté de fer, la lueur acharnée de la victoire.
Il devait gagner. Pour l'honneur.
Or, je n'étais pas disposée à le laisser l'emporter.
Nous combattîmes une heure durant, sans qu'aucun de nous deux ne parvienne à s'imposer.
Mais une simple erreur d'inattention de sa part et ma lame se retrouva au creux de sa gorge.
La surprise se lut sur son visage une seconde, puis un sourire insolent vint l'éclairer.
Je me rendis compte trop tard qu'il n'avait pas lâché son épée et, lorsqu'il m'attirais à lui, une main fermement appuyée dans le creux de mon dos, et le tranchant de sa lame caressant mon bas ventre, je sus que nous étions de force égale.
Je me perdis une seconde dans ses yeux couleur miel, mes joues rosissant du contact de sa main et de l'indécence de notre posture ainsi que son sourire qui révélait une arrogance assumée.
- Je dois vous féliciter, Votre Altesse et Votre Honneur, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas assisté à un combat de ce niveau, applaudit Sir D'Argentcourt.
Jacob s'écarta avant de plonger dans une profonde révérence, son sourire toujours bien accroché à ses lèvres.
Je répondis à son sourire.
Après une petite heure de discussion, coupée par quelques entrechocs du métal des lames, c'était détendue que je regagnais mes appartements et me plongeais dans un bain chaud.
J'allais partir à l'aventure. Mais cette aventure impliquait ma disgrâce, mon déshonneur et la perte de toute estime de moi-même.
Des rumeurs se rependraient, ma tête serait mise à prix comme une vulgaire criminelle et le danger guetterait de toute part, mais pourtant, j'était plus excitée que jamais à prouver à ma famille que je serais celle qui perpétuerait le règne de la maison Ciaran, et enfin, clouer le bec de ma sœur.
Les jours suivants passèrent à une vitesse folle. Je les passais à organiser avec ma mère et Iris les derniers ajustements pour mon bal d'anniversaire, ainsi qu'à faire des discours retranscrits sur les écrans des grandes villes du pays et dans les journaux.
Les entretiens avec le Conseil furent plus fréquents, et je passais plusieurs heures à m'entrainer à l'épée avec Sir D'Argentcourt -et Jacob- .
Les courtisans me suivaient comme mon ombre, lors des déjeunés, dîners, garden-party et autres réceptions d'usage.
Mes cousines, Sandra et Evana, filles du Duc Andrew Montgomery, le frère cadet de ma mère, se pavanaient à la suite d'Annie telles deux autruches suivant une lionne, en faisant jouer leur lien de sang avec nous.
De même, Andras De Ocker, tentait tant bien que mal de se faire un nom et de séduire maintes jeunes dames, se croyant resplendissant dans son costume ocre. Il était le fils unique de ma tante Helena, la sœur de mon père, mariée au Duc Haakon De Ocker. Andras n'avait pas hérité des cheveux violets de sa mère, parsemés de mèches blondes. Comme le voulait la tradition, l'enfant du Roi qui n'accédait pas au trône devait teindre ses cheveux de la couleur de celui ou celle qu'il épouserait, et Helena, ne faisant pas exception à la règle, arborait désormais ce savant mélange.
Les liens familiaux n'étaient pourtant pas des plus poussés chez nous. Seuls les branches principales des familles avaient de l'importance et du poids.
Je croisais Jacob de temps à autres, volant quelques instants de répit dans cet océan fourbe et traitre. Je l'appréciais beaucoup. Je le découvrait un peu plus à chaque rencontre trimestrielle.
L'entière confiance n'était peut-être pas si nécessaire…
J'étais seule, à la veille de mon anniversaire, assise sur le fauteuil, devant le feu consumant lentement les bûches dans l'âtre, plongée dans un roman, quand on toqua à ma porte.
L'heure tardive me laissait envisager qu'il s'agissait d'Iris, venue pour une raison quelconque, alors quelle ne fut pas ma surprise lorsque je tombais nez à nez avec une paire d'yeux ambre.
J'avais ouvert la porte en grand, ne me souciant pas de ma tenue, et rougissant, je restais paralysée sous l'effet de son regard et de ses lèvres qui se retroussaient en un sourire charmeur.
Jacob O'Brien. Jusqu'où diable irait son arrogance ?
- Que voulez vous, demandais-je sur un ton sec, essayant d'ignorer par tous les moyens ses prunelles détaillant mon déshabillé de dentelle blanche.
Il se pencha légèrement.
- Puis-je entrer, Votre Altesse Royale ? J'ai quelque chose pour vous. Un présent.
L'usage aurait voulu que j'appelle les gardes, et qu'il soit remis à sa place - publiquement - pour s'être présenté dans les appartements privés d'une princesse.
Pourtant, je décidais de désobéir au protocole en le laissant passer et en refermant la porte derrière lui.
J'étais curieuse. Et si jamais il tentait quoique ce soit d'inapproprié, il y avait toujours des gardes dans les parages.
- Comment avez-vous fait pour arriver jusqu'ici ?
Ses yeux étaient plongés dans l'inspection de ma chambre.
- Je suis passé discrètement parmi les gardes qui avaient le dos tourné. La plupart sont des soldats issus de nos écoles et de nos armées donc ils me connaissent et connaissent mon potentiel. Ils savent également que nous sommes de force égale à l'épée. Et puis les rumeurs circulent vite parmi les domestiques et tous savent que je ne vous veux aucun mal.
Je plissais le nez. S'il ne me voulais certes pas du mal, il ne me souhaitait pas que du bien.
- J'aurais cru qu'il y aurait plus d'ornement dans cette pièce. Plus d'objets qui font qu'elle vous ressemble.
- Je l'aime bien, aussi sommaire soit elle, mentis-je.
Il sourit, peu convaincu, avant de s'approcher de moi lentement. Il était proche, trop proche, son visage au dessus du mien, ses lèvres pulpeuses retroussées en un demi-sourire.
- Mais elle ne vous ressemble point, Votre Altesse.
Avant que je ne puisse répondre, il reprit :
- Je vous ai dit que j'avais un cadeau pour vous. Je souhaitait vous l'offrir avant le bal demain, dans un cadre un peu plus… intimiste, je dirais.
- Intimiste, cillais-je. Votre présent est-il à ce point indécent ?
Il rit, puis replaça une mèche de mes cheveux violets derrière mon oreille.
- Il est tout ce qu'il y a de plus formel, Votre Altesse Royale. Quoique j'aurais peut être dû vous offrir un de ces déshabillés, vous semblez…
Je lui assainît une petite tape sur l'épaule pour le faire taire, espérant que le rouge de mes joues ne se remarque pas trop. Et dire que l'héritier du Clan O'Brien avait vu la Première Princesse de Ciaran en petite tenue!
Si cela venait à se savoir, c'en était fini de ma réputation et de ma vertu !
Jacob rit sous cape avant de sortir un paquet de sous sa veste.
C'était un écrin en velours bleu nuit. Aucune marque, aucune dorure ne laissant deviner la provenance ni l'objet qui se trouvait à l'intérieur.
Quand je l'ouvris, je découvris un somptueux collier. Une mince chaine d'argent, incrustée de pendants de diamants, et un saphir gros comme le pouce, d'un bleu éclatant.
Je le contemplais, émerveillée. Jacob sortit le bijou de l'écrin et passa derrière moi afin de l'accrocher à mon cou. Je relevais mes cheveux et je savourais pendant une seconde le contact de ses doigts sur ma peau délicate.
Le goût de l'interdit…
Le saphir venait se loger parfaitement sur mon cœur, comme une goutte glissant sur ma poitrine.
Je frissonnais lorsque ses mains se posèrent sur ma taille et qu'il susurra au creux de mon cou, après y avoir déposé un léger baiser :
- Il vous sied à ravir, Votre Altesse Royale.
- Vous avez plutôt bon goût, Duc O'Brien, complimentais-je.
- Il me rappelait le bleu de vos yeux…
Je me retournais vers lui, comme pour sonder son âme à travers ses prunelles. Ses mains me tenaient fermement et nous étions si proches que je pouvais sentir son eau de Cologne se glisser délicatement dans mes narines.
Nous frisions l'inconvenance. Si quelqu'un entrait… "Par mes ancêtres, faites que personne n'entre !"
- Votre Altesse Royale… Aurora, dit-il, j'aimerais que vous sachiez que j'ai toujours eu un profond respect pour vous et depuis quelques temps, une attirance de plus en plus forte pour votre personne.
J'aimerais que vous sachiez que mes intentions envers vous sont bonnes, quoique l'on puisse en dire. Je ne cherche pas à vous fréquenter à cause de votre rang, de votre trône ou bien de ce vous pourriez faire pour ma famille tombée en disgrâce, mais bien parce que je vous estime et que je vous apprécie énormément.
- Où voulez vous en venir, Jacob, demandais-je troublée.
- Accordez moi la permission de vous faire la cour en bonne et due forme.
Je serrais les dents. Nous n'aurions pas le temps pour cela. Je partirais demain soir.
Il ne l'apprendrait que lorsque les chefs de Clans lanceront l'alerte. Et il me détestera. Il m'en voudra comme il en a voulu à sa sœur et il m'oubliera.
Mais le royaume passait avant tout. Même avant un "ami".
Ou un "amant".
- Je vous le permet, Jacob, annonçais-je pour toute réponse.
Et avant que je ne m'en rende compte, ses lèvres se pressaient doucement sur les miennes.
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