Dangereuse attraction.

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Le jeune homme en face de nous, se mouvait avec une grâce irréelle dans les ombres qui s'étalaient dans la pièce obscure. Il savait pourquoi il était là et le rôle qu'il avait à jouer. Néanmoins, méfiance étant sa seconde nature, il avançait à pas feutrés sur le sol d'ébène, plus silencieux que jamais, son regard gris balayant le périmètre avec minutie.

Son objectif était d'atteindre le maître des lieux sans attirer son attention d'ici là. Le jeune homme avait beau venir avec des intentions pûrement pacifiques - malgré sa sinistre réputation, il préférait privilégier la prudence aujourd'hui. Après tout, la réputation de son hôte n'était pas à refaire et, il s'en doutait, pas exagérée. Partout où Astérion avait entendu parlé de lui, on le décrivait comme un monstre, la personnification même du démon. Un créature immortelle dont le regard suffisait à mettre à genoux et à soumettre. Mais, peut importe combien cela sonnait prétentieux, jamais personne ne le soumettrait, absolument personne. Etait-il trop fier, trop sûr de lui, trop.. indomptable ? Evidemment. Mais c'est de cette manière qu'il avait vécu, et c'est de cette manière dont il mourrait.

Astérion s'approcha lentement de la porte qui le reliait à la pièce qui était celle qu'il devait atteindre. Celle où il devait trouver Azael. Mais alors qu'il s'apprêtait à la pousser silencieusement, une pointe d'angoisse brûla son estomac et il se retourna d'un coup. Telles des tentacules du mal qui venaient s'enrouler autour de lui pour l'attirer dans les ténèbres, l'atmosphère s'était alourdit. La tension était palpable. Pourtant.. Pourtant la pièce était vide. Similaire à celle qu'il avait quitté des yeux il y a à peine quelques secondes. Mais la menace qui planait dans l'air n'était clairement pas le fruit de son imagination.. Et il sut que sa tentative de discrétion était un echec.

Le jeune homme resta immobile, le corps raide, le coeur battant à tout rompre menaçant de sortir de sa poitrine douloureuse, et la bouche close. ll entendit vaguement un pas sur sa droite, et avant d'avoir pu esquisser le moindre mouvement, une main atterit durement sur son épaule alors qu'un souffle caressa son oreille comme une sombre promesse.

  • Que puis-je donc faire pour toi, inssaisissable Astérion ?

Il avait dit ça d'une voix suintante d'ironie, et la voix calme, veloutée et charmeuse lui glaça le sang, alors que son souffle se coupait. Refusant toutefois de montrer le moindre signe de faiblesse, fierté oblige, il remit bien en place son masque impassible, prenant finalement la parole.

  • En fait, je vous cherchais.
  • Vraiment ? Je suis curieux. Le timbre de sa voix disait tout le contraire, pas une émotion ne filtrait de son contrôle parfait, Et qu'avais-tu à me proposer de si intéressant ?

Avait-il oublié de préciser que l'homme, si on pouvait le nommer ainsi, était d'une intelligence et d'une logique rare ? Et bien c'était le cas. Son stratège n'avait d'égale que sa cruauté, si l'on en croyait les dires. Astérion finit par se retourner pour lui faire face, donnant innocemment un coup dans la main posée sur son épaule pour l'en déloger.

Pourtant, il resta figé face à ce qu'il avait sous les yeux. Si l'on ommetait cette aura aussi fascinante et attractive qu'angoissante qui le laissait aussi fébrile et vulnérable qu'un nourisson, il ressemblait à n'importe quel homme commun. Et s'il n'était pas déagréable à regarder, on ne pouvait pas non plus le considérer comme un dieu descendu sur terre. Non, ce qui le rendait aussi époustouflant, atypique, était cette violence, cette puissance à l'état brut qui comprimait l'air autour de lui, ce charisme qui se dégageait de l'homme, ce champ de force qui lui donnait l'envie de se laisser tomber à genoux devant le maître lieu, chose qu'il ne se laisserait jamais à faire, ou préférait mourir sur le champs. Rien à dire, Azael était un personnage fascinant, à la croisée entre l'homme et le Démon. Et il ne saurait dire si sa rencontre avec lui touchait plus de la malédiction ou de son contraire. Des mèches brunes, presque ébènes, encadraient avec élégance un visage à la peau pâle comme une poupée de porcelaine, illusion détruite par son regard plus sombre que le Néant lui même ainmé par une détermination sans borne et une flamme cruelle qui dansait dans ses orbes pleines de dureté. Sa taille était haute, et sa stature droite et fière. Clairement, l'homme en imposait.. Face à lui, il se sentait minuscule malgré sa grande taille. Ses mains étaient élegamment lachées dans son dos, signe qu'il ne voyait en lui aucune menace, et à cette pensée, une pointe d'agacement le transcenda. Sa tenue sobre était propre et soignée alors que pas un seul pli ne la déformait. Un maniaque, comme tout bon sociopathe qui se respecte..

  • Je viens vous faire une proposition d'Alliance., dit-il enfin.
  • Et qu'aurais-je donc à y gagner ? Je n'ai pas besoin de renforcer mon.. Armée., dit-il d'une voix dédaigneuse, son regard de jais posé sur lui.

Il resta là de nombreuses secondes, regardant froidement son cadet sans esquisser un seul geste, alors que ce dernier sentait monter en lui une étrange tension. Puis, soudainement, l'ombre d'un sourire moqueur s'afficha sur le visage de l'hôte, et il se pencha légèrement en avant, plongeant son regard déconcertant dans celui d'Astérion, qui retint avec peine un frisson.

  • Ah moins bien sûr, que Serys, ne t'ai envoyé comme monnaie d'échange.., puis sans prévenir, un petit sourire charmeur s'étala sur son visage alors une main effleura sa peau., Alors qu'as-tu à me proposer, petit Spectre ?, demanda Azael avec un regard vicieux à son encontre qui le fit pâlir, alors qu'il était si proche qu'il pouvait sentir son souffle sur son visage.

Qu'attendais-donc le maître des lieux de sa part ? Quoiqu'il en soit, il refuserait. Il ne se soumettrait pas à lui, si c'était ce que l'homme attendait. Ni à lui ni à quiconque. Il était un Spectre. Et les Spectres étaient libres et indomptables. Brisant l'attraction qui les maintenait bien trop proches, Astérion fit un pas en arrière, avant de tourner les talons, avec un regard méprisant et la tête haute.

  • Je n'étais que le porteur d'un message, de la part de Serys, le chef des Spectres, et rien ne me fera me soumettre à vous. Que vous acceptiez ou non notre offre, nous accederons au trône d'Armalia, soyez-en certain. Elle n'était que pure courtoisie pour mettre hors-jeu les Argentins.

Ayant déjà parcouru la moitié de la pièce parallèlement à son flot de paroles crachées, Astérion loupa le regard moqueur du ténébreux hôte, qui le fixait avec désinvolture, un sourire amusé au coin des lèvres, et sa parole murmurée dans un souffle.

  • Insolent.

L'homme était définitivement bien moins homme que démon, de ça il pouvait être sûr. Et s'il ne le savait pas pour le moment, il finirait bientôt par le savoir : Ses griffes acérées s'étaient déjà refermées sur lui, le prenant au piège dans une spirale si infernale qu'il ne pourrait en sortir. Azael attendait déjà de le rencontrer à nouveau avec la plus alléchante des impatiences.. Aucun doute, ce lien qui les unissait n'était que pur jeu et tentative de domination de l'un à l'autre. Voilà qui s'annonçait des plus divertissants.

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Alors non, Azael n'est pas à proprement parler une "Créature", mais il est puissant, et tout en lui évoque le surnaturel et la monstruosité, ça marche quand même, non ? De mon point de vue, on peut qualifier n'importe qui, n'importe quoi, de créature, même un humain, à partir de moment où il y a un fond de fantasy dans l'histoire racontée, et même sans ça.

Clairement, ce défi tombait très bien. Dans l'infinité de projets d'histoires qui florissent dans ma petite tête, il y a une histoire - dans le registre fantastique - qui me tenait particulièrement à coeur. Et si elle contiendra un fond de romance entre Azael et Astérion, plutôt secondaire, l'intrigue principale sera basée sur une lutte de pouvoir pour le trône d'Armalia entre trois clan : Les Argentins (actuellement au pouvoir, la famille Royale, donc.), Les Factieux (le clan d'Azael, des rebelles), et les Spectres (celui d'Astérion). Et comme je suis anti point de vue Manichéen, je ferais en sorte que personne ne soit gentil ou méchant. Tout serait donc question de point de vue et d'idéal, et donc, purement subjectif. Ce passage me servira donc de base pour L'Etoile d'Armalia, qui sera un de mes prochains projets à sortir. :)

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