Décembre 2012
Un mois et demi… Sept longues semaines… Quarante-sept jours… 1128 heures… 67680 interminables minutes .
C'est ce qu’il nous a fallu attendre avant de pouvoir nous retrouver, pas un seul week-end ne nous avait été épargné entre celui de la Toussaint et les vacances de Noël.
Notre seul contact s’est matérialisé par nos appels vidéos lorsque son planning de stage le permet et lorsque nos études nous en laissent le temps. Je pensais être celui qui en souffrait le plus, mais, à chaque fois que je voyais le visage de Clémence, je comprenais que la souffrance était partagée.
Aussi, je profite de ce dernier vendredi de cours du mois de décembre pour quitter Avignon en tout début d’après midi, chargé comme une mule.
J’avais échangé mon billet de train pour prolonger mon trajet initial, qui s'arrêtait à Nîmes, jusqu’à Montpellier, je voulais faire la surprise à Clémence, passer la nuit avec elle et rentrer, ensemble, chez nos parents le lendemain.
Après une heure et quart de train jusqu’à Montpellier et une demi-heure de tram jusqu'au quartier universitaire, je termine mon trajet à pied pour rejoindre l’entrée de sa résidence où je m’installe sur un banc.
Je sais que ce soir, elle n’a pas prévu de traîner à l’IFSI, pour pouvoir terminer le rangement de son appart et sa valise, je profite de la relative douceur de cette fin de mois de décembre pour m’installer sur un banc avec ma guitare et passer le temps.
C’est l’écho d’un groupe de filles, qui discutent en riant, qui me sort de la douce torpeur dans laquelle les notes m’ont plongées.
- Mon amour??? Qu’est-ce que tu fais là??? Tu… C’est pas vrai… Trop bien!!!
J’ai tout juste le temps de poser ma guitare avant qu’elle ne me saute au cou pour m’embrasser passionnément, jetant son sac sur le banc au passage. Je suis tellement heureux de la retrouver, mon cœur s’emballe et mes bras la serrent fort contre moi.
- Surprise!
- Les filles je vous présente Justin… Mais qu’-ce que tu fais là? T’es arrivé quand? Ça fait longtemps que tu m’attends?
- Ma puce… Calme-toi, je t’expliquerai toute à l’heure… Bonjour les filles… Enchanté…
- Mon coeur, je te présente Cécile, Aurore, Léa et t’as loupé Fabien c’est dommage… Haaaa!!!! Je suis vraiment trop contente!!!
- Il existe vraiment alors? On y croyait plus…
- Les filles, m’en voulez pas mais, je crois que je vais zapper l’apéro avec vous ce soir… On se retrouve au resto?
- Justin, tu viens avec nous au moins?
- Vous croyez sérieusement que je vais laisser Clems aller seule au resto avec ses copines de promo sans en profiter?
- Super… Essayez d’arriver à l'heure au moins…
- On verra ce qu’on peut faire Léa… Mais ça fait un mois et demi qu’on s’est pas vu, je ne peux rien te promettre…
- Je vais faire au plus vite, je vous le promets… Mais ça dépend aussi d’elle…
- Mmmmmh… Clem, je crois qu’il est à point…. Profites-en vite…
- Oh que oui!!! Allez Juss, on monte… Vite!!!
La porte à peine refermée, j’ai tout juste le temps de poser mes bagages, mais pas celui de visiter les lieux, que Clémence commence à me déshabiller en m'entrainant dans sa chambre. Nous ne perdons pas de temps en caresses superflues et rapidement, nue elle aussi, elle vient me chevaucher, attisant le feu qui se consumait en nous, l’étreinte est véritablement bestiale, intense et notre plaisir si instantané et violent qu’il en est presque effrayant…
Ces retrouvailles sous la couette se prolongent ensuite un long moment, notre appétit assouvi, en de tendres baisers et de délicieuses caresses. Je retrouve avec bonheur la douceur de sa peau nue contre la mienne, sa chaleur apaisante et ses bras réconfortants au creux desquels je viens me blottir, posant la tête sur sa poitrine, unissant ma respiration à la sienne.
- Merci pour la surprise mon coeur, je m’y attendais vraiment pas, si tu savais comme je contente… Mais comment t’as fait?
- J’ai échangé mon billet de train simplement… J’avais prévu ça depuis un petit moment, tu me manquais vraiment trop…
- Putain, heureusement que j’avais pas prévu de passer la soirée avec mon amant…
- Ça ne me fait pas vraiment rire…
- Juss… C’est bon là… Je sais que c’est dur en ce moment… Mais on est deux dans le même cas… Et là, je voudrais vraiment qu’on profite des vacances tous les deux… J’ai vraiment besoin de décompresser, c’est suffisamment difficile entre les cours, les devoirs et les stages, de pas te voir assez souvent…
- Désolé ma puce… Mais certaines blagues… J’ai du mal, c’est tout…
- J’aime que tu sois jaloux et inquiet… Ça prouve à quel point tu m’aimes et tu tiens à moi… Mais arrête je t’en prie… Fais-moi confiance…
- Pardon… Je lutte contre ça, mais là ça à été assez difficile de résister… Bon, on change de sujet… Elles ont l’air sympa tes copines…
- Très… On s’entends super bien et je crois que tu vas être l’attraction principale de la soirée. Depuis trois mois elles me tannent pour te rencontrer, elles ont même cru que t’existais pas, que je t’avais inventé…
- La gueule de l’invention… Bon tu me fais visiter, c’est bien en vidéo mais je veux enfin voir les choses en vrai…
- Suis-moi.
- J’arrive… Le temps de me rhabiller…
- Pas besoin… On est que tous les deux…
- C’est vrai…
En me prenant par la main, elle m’explique qu’elle a pris certaines habitudes depuis qu’elle vit seule, notamment celle de ne pas forcément s’habiller quand elle est ici. Nus, nous visitons donc son appartement, qui me paraît immense à côté de mon minuscule studio, quasiment le double de surface, très lumineux, on y entre après avoir grimpé un escalier commun avec le second appartement du palier.
La porte d’entrée s’ouvre sur un petit couloir qui dessert les trois pièces, sur la gauche, au fond, sa chambre que nous venons de visiter, dans laquelle se trouvent un immense placard mural et une étagère avec tous ses bouquins de cours, en face de la porte d’entrée, légèrement sur la gauche, la salle de bains, avec baignoire, toilettes, lavabo, miroir et lave-linge. Juste en face, dans le couloir, encore un immense placard encastré, à droite de l'entrée de la salle de bains se trouve la porte donnant accès au coin cuisine ouvert sur le salon-salle à manger et enfin à droite de la porte d’entrée, une nouvelle porte qui donne cette immense pièce à vivre, avec télé, canapé convertible et son bureau, le coin repas, le tout illuminé par une immense baie vitrée ouvrant sur un grande terrasse.
- Putain, c’est immense chez toi!!! Ça change de mon placard à balais…
- Merci papa!!! C’est vrai que c’est vraiment génial de pouvoir profiter de toute la place, de la vue, de la terrasse. Pas de vis-à-vis, avec la petite palissade, je pourrais même parfaire mon bronzage intégral à la belle saison…
- Je te jure que l’année prochaine je viens vivre ici avec toi… On pourra bronzer à poil tous les deux!!!
- En plus les copines sont pas loin, Léa est dans le bâtiment juste derrière la chambre, Cécile et Aurore un peu plus loin dans un rez-de-chaussée de villa. On a les commerces juste en bas, restos, tabac, épicerie, boulangerie, boucherie et le coin est assez calme, pas trop craignos.
- Ça me rassure ça… J’avais peur quand je suis arrivé, que j’ai vu le quartier…
- T’inquiète pas, on est quasiment que des étudiants ici et mon père connaissait le quartier, tu crois qu’il m’aurait pris cet appart si ça avait été pas été ok?
- Je suis content pour toi, t’as l’air d’être bien… Par contre, le prends pas mal, mais t’as une sale gueule et t’es toute maigrichonne…
- Je sais… Je dors pas beaucoup en ce moment, je mange pas assez, j’ai pas le temps de faire de sport, on a une montagne de boulot et le premier stage, c’était assez perturbant… Toi par contre, t’as l’air en forme…
- Physiquement peut-être… Mais j’ai vraiment du mal avec la solitude…
- T’attends quoi pour te faire des potes, comme moi?
- Je sais pas... Peur d'être encore abandonné surement... Je préfère passer mon temps libre à squatter la B-U, à flâner en ville, à aller courir, sur l'île de la Barthelasse. C’est pas trop loin, au milieu des champs et parfois je fais un crochet pour revenir au pays, sur l'île de la Motte…
- Ça fait pas un peu loin?
- J’ai pris l'habitude des transports en commun et du stop. Mais je pense récupérer un vélo pour me déplacer.
Après quelques nouvelles acrobaties sur le canapé puis dans la baignoire, nous rejoignons ses copines et Fabien pour une soirée très agréable dans un resto au pied de la résidence. Je suis immédiatement adopté par tous et Fabien, dont le prénom m’avait un peu inquiété la première fois que je l’avais entendu, s’avère être de très bonne compagnie face aux quatre pipelettes et surtout pas un adversaire vis à vis de Clémence, en assumant ouvertement son attirance pour la gent masculine.
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