Mai 2013
Le mois de mai nous promet deux weekends ensemble, celui du huit, couplé avec l'ascension, nous laisse cinq jours pour retrouver nos terres natales et celui de pentecôte que nous devons passer chez Clémence, à Montpellier.
J’avais une surprise pour elle, en effet dès le lendemain de mon anniversaire, j'avais pu commencer à prendre mes cours de code et de conduite en accéléré, pour arriver à passer les deux examens à la fin du mois d’Avril. Cela m’a pris beaucoup de temps, mais avec une réussite totale.
Ainsi, pour notre premier weekend du mois de mai, je rentre chez mes parents dès le mardi soir, mon père, en rendez-vous sur Nîmes, me laisse même conduire jusqu’à Lézan et en profite pour me prodiguer quelques conseils.
Le lendemain matin, je reprends la direction inverse, seul cette fois-ci, pour aller chercher Clémence à sa descente du train et lui faire la surprise.
- Salut mon amour!
- Salut mon coeur… T’es là depuis longtemps?
- Une petite demi heure…
- Mais… Ton train ne doit arriver que dans vingt minutes…
- Je suis rentré hier soir… J’avais besoin de prendre l’air… Tout le monde est en weekend en famille, alors j’ai fait pareil, je voulais passer un peu de temps avec mes parents.
- T’es venu avec ma mère du coup?
- Non.
- C’est mon père qui t’as mené?
- Non plus…
- T’as pas dérangé tes parents pour moi?
- En quelque sorte…
- Bon on va pas les faire attendre plus longtemps.
Nous quittons la gare et nous nous dirigeons vers le parking ou nous retrouvons la voiture.
Ben ils sont où?
- Chez moi…
Et j’agite les clés devant ses yeux.
- Mais… NON?
- Ben si… Depuis quelques jours…
- Mais pourquoi tu m’as rien dit?
- Pour te faire la surprise et voir cette fierté dans ton regard.…
- C’est trop bien! C’est vrai, je suis fière de toi mon coeur… Mais comment?
- J’ai mis un peu de côté les sorties et les loisirs en semaine, j’ai programmé toutes mes heures de conduite le lundi matin et le vendredi après-midi… Le code en ligne de chez moi, le soir au lieu de regarder la télé… Et voilà! En voiture mademoiselle Assetti…
Nous retrouvons avec bonheur nos chambres, nos champs et nos familles, réunies dès le jeudi soir pour partager une soirée barbecue chez mes beaux-parents et lever notre verre à ma réussite. Nous avons passé la journée entre séance de sport et balade dans la nature environnante, Clems est éreintée, aussi nous n'avons pas traîné pour nous retrouver sous les draps entre tendresse et fougue. Le lendemain, le programme est tranquille, avec la visite de la bambouseraie, profitant de la douceur et du soleil, nous parcourons main dans la main les différentes allées, visitons les multiples jardins, accompagnés du calme et de l’atmosphère apaisante du lieu. Sur le chemin du retour, encore éprouvée par le rythme de ses études, elle s’endort alors que nous n’avons que quelques kilomètres à parcourir et je dois la réveiller une fois arrivés.
Les deux jours suivants, nous optons pour de longues séances de farniente au bord du gardon ou de la piscine, chez ses parents, n'oubliant pas notre café du dimanche matin. Nous discutons encore de nos souvenirs du mois d'août, appelons François et Marinka, postons quelques nouvelles sur notre page et préparons également le programme de nos vacances d’été. Nous optons finalement pour un itinéraire en Auvergne sur les bords de l’Allier, avec la visite de quelques châteaux, de Vichy, de Thiers et du plateau de Gergovie en point final.
Nous reprenons le train le dimanche soir après une longue étreinte sur le quai de la gare et retournons à nos études pour une semaine avant de nous retrouver le weekend suivant.
Je retrouve Clems le vendredi suivant à la sortie du CHU, comme je la retrouve à chaque fois: fatiguée, éteinte, cernée, amaigrie, même si elle tente encore de me berner en forçant son sourire. Je repense à ce que m’avaient dit Léa et Fab, il y a quelques semaines, et je décide de mettre les pieds dans le plat après que nous ayons passé une grande partie du weekend à réviser et à squatter le canapé.
- Ma puce… On peut discuter cinq minutes… Sérieusement…
- Je… J’ai le choix?
- Plus vraiment… Écoute… J’ai remarqué vendredi que t’allais pas fort, je veux savoir ce qu’il se passe…
- C’est rien… Le rythme… Le stress…
- Clems, me ment pas… J’en ai discuté avec Léa et Fabien l’autre jour: avec le temps que tu passes à bosser, tu devrais tout exploser, et pourtant…
- C’est pas vraiment le cas, ouais… Je sais pas, Juss, j’arrive pas à assimiler les choses, pas comme je devrais…
- C’est moi le problème?
- C’est possible… Je crois que je m’inquiète trop pour toi, je m’en veux que tu souffres à cause de moi…
- Tu trouves que je souffre là? Tu trouves que je vais si mal que ça? Je dis pas que je suis le mec le plus heureux du monde, mais, je le vis pas trop mal depuis quelque temps, par contre regarde toi mon ange… T’as l’air au bout du rouleau. Je veux pas que tu t’épuises à cause de moi…
- Mais…
- Clems, écoute moi. Je veux que tu te concentres plus sur toi-même, sur tes vrais besoins et impératifs et bien moins sur ce que moi je ressens ou mes propres besoins. Je veux que tu investisses beaucoup de temps et d'énergie dans ta santé mentale et physique, dans ton développement. Je veux que tu te consacres davantage aux projets qui t'épanouissent, qui te comblent, à ton accomplissement. Je veux que tu sois ta priorité, que tu te traites avec authenticité et bienveillance…
- Juss? Ça veut dire ce que je pense?
- Peut-être… Sauf si tu me promets de penser plus à toi et moins à moi… Mais si tu continues à bousiller ta santé et à foutre en l’air tes études à cause de moi, alors oui… Je veux pas être responsable de ton échec, je me le pardonnerais pas… C’est ton choix, pas le mien… Je t’aime et je veux pas te faire souffrir d’une façon ou d’une autre…
- Merci de penser à moi… C’est tellement mature de ta part… Je sais pas, mon coeur…
- Prends le temps d’y réfléchir… Quoi que tu décides, je suivrais ta décision, sans regrets, sans colère, tu es et resteras la personne la plus importante à mes yeux… A la vie, à la mort…
- A la vie à la mort… Je t’aime profondément Juss, mais t’as raison, je dois absolument réfléchir à tout ça… On en rediscute dès que j’aurais pris le temps de faire un peu le point…
- Je suis désolé de t’imposer ça, mais c’est pour notre bien… Ça me réjouit pas… Mais te savoir en difficultés parce que tu penses que je souffre, c’est pas supportable pour moi…
- T’as peut-être raison… On en rediscute?
- Prends ton temps… Je veux pas que tu te précipites… Juste que tu prennes conscience des choses…
- Merci mon coeur… Vraiment merci, de prendre soin de moi.
- T’as été là quand j’ai eu besoin de toi, t’as su me dire les choses au bon moment pour que je me sorte les doigts. A mon tour maintenant…
Elle ne m’a pas raccompagné jusqu’au train, seulement jusqu’à l'arrêt de bus, nous nous sommes étreints et embrassés une dernière fois, sentir son corps devenu si frêle entre mes bras m’a convaincu de la nécessité de cette discussion, de cette nouvelle direction.
Plus tard dans la semaine, nous avons décidé de mettre un terme à notre histoire, de redevenir les amis inséparables que nous étions et de nous laisser une chance, peut-être, plus tard, de reprendre notre histoire là où nous l’avions laissée.
“Nous deux, c'était loin d'être prévu, mais bordel c'était tellement évident… A la vie, à la mort… Ton Juss”
“ Tellement évident… Tu peux le dire… Et tellement bon… A la vie, à la mort… Ta Clemsou”
Salut les Loulous,
nous avons deux nouvelles à vous annoncer…
La première pas très réjouissante, Juss et Clems le couple parfait, c’est terminé, la distance et le rythme effréné des études ont eu raison de notre volonté d’entretenir une relation stable et sereine. La décision a été difficile à prendre, mais nécessaire pour nos santés respectives, pour la suite de nos études, pour notre amitié et notre avenir.
La seconde, vous vous en doutez maintenant, c’est que Clems et Juss amis pour la vie, sont de retour et préparent leur nouveau périple à vélo. Cette année ce sera la découverte de l’Auvergne de son histoire et de ses châteaux…
A très vite pour plus d’infos, on vous embrasse fort.
C&J
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