Chapitre 12
Mes yeux s’ouvrent sur cette belle nuit, le contraste entre le ciel bleu nuit et la lune blanche et brillante, les étoiles étincelantes. Je suis envahie à chaque fois par un moment de bonheur, de bien-être. Cette impression de plénitude, d’être dans mon élément. Un frisson me parcourt lorsque je sens une main posée sur mon épaule. Je me retourne, le sourire aux lèvres.
— Charmant : Désolé, petit coup de feu imprévu.
— Moi : Ne t’inquiètes pas c’est normal. Tu m’apprendras le saumon une prochaine fois. Profitons de cette belle nuit.
— Charmant : Je suis d’accord.
Le petit serveur nous apporte un plateau d’huîtres et une bouteille de blanc. Nous trinquons à ce moment et dégustons nos coquillages. Un vrai régal.
— Charmant : Quel est ton programme demain ?
— Moi : Sûrement balade le long de la plage demain matin, et l’après-midi je ne sais pas trop encore.
— Charmant : Alors je t’enverrais quelques coins à aller voir, tu verras tu devrais adorer.
— Moi : Merci c’est gentil. Et toi boulot j’imagine ?
— Charmant : Et oui… Journée chargée.. Sinon je t’aurais accompagné.
— Moi : Ce n’est que partie remise.
— Charmant : Et pour ton prochain cours si tu veux ça peut être jeudi midi, c’est calme aussi.
— Moi : Ohhh. Ce sera pour un prochain séjour, je dois rentrer mercredi.
— Charmant : Mince, déjà.
— Moi : Et oui… le boulot m’attends aussi…
Je le vois perdre un peu son sourire et il semble déçu. Ça ne m’aide pas du tout, déjà que je n’ai pas envie de rentrer… Je resterai bien encore un peu histoire de trouver quelque chose ou quelqu’un pour me faire rester.
Charmant se lève et me prévient qu’il revient tout de suite. A peine cinq minutes plus tard, il est de retour avec deux sublimes assiettes de notre dessert.
— Moi : Mmmmm, mais qu’est ce c’est bon…
— Charmant : Bravo à toi, on sent que les noisettes sont parfaitement pilées.
— Moi : Moques toi de moi… Bravo à toi, c’est grâce à ta recette !
— Charmant : Oui, mais là c’est un travail d’équipe. Donc bravo à nous…
— Moi : A nous alors !
Nous trinquons avec notre cuillère. Chaque bouchée m’offre un petit gémissement qui intensifie petit à petit le sourire de Charmant. J’ai de moins en moins envie de me retenir. Mais, je ne sais pas comment m’y prendre. En même temps, il y a du monde autour de nous, ses collègues pas loin, ce n’est pas le bon moment pour lui sauter dessus...
Je termine mon dessert tranquillement en restant sage. Charmant me taquine en répétant sans cesse que le moelleux est bien meilleur que d’habitude… Il me fait rire, me fait sourire… Je me moque gentiment de lui et rentre dans son jeu.
— Moi : Cela dit, c’est vrai que la dernière fois on sentait moins les noisettes, ça apporte un plus…
— Charmant : Un peu plus de croquant aussi…
— Moi : Alors toi !!! C’est toi qui m’a dit pas plus fin !!
— Charmant : Je peux pas te donner tous mes secrets non plus…
— Moi : Mouais…
Je prends un air boudeur et il approche sa main de ma joue pour la pincer, en me disant qu’il plaisante. Je retiens sa main malgré moi et la porte à mes lèvres. Je ferme les yeux et dépose un doux et long baiser. Je le sens frissonner et en ouvrant les yeux j’aperçois du désir dans son regard. Je le sens aussi perdu que moi et relâche sa main.
— Moi : Je ne vais pas tarder…
— Charmant : Je te raccompagne.
— Moi : Non mais ne t’inquiètes pas, et tu n’as pas fini.
— Charmant : Si t’inquiètes, c’est mon collègue qui ferme ce soir. Laisses moi juste deux petites minutes.
Cinq minutes plus tard, nous marchons le long de la mer silencieusement. Il y a un doux vent, j’inspire profondément l’air de la mer. J’écoute le bruit des vagues et essaie d’imprégner ce souvenir sonore.
Arrivés à hauteur de ma rue, nous remontons la plage. Nous marchons tout doucement comme pour retarder ce moment où nous devrons nous dire au revoir.
— Moi : Tu viens prendre un café ce soir ?
— Charmant : Comme tu veux. Je ne veux pas te déranger, si tu veux te reposer tôt pour demain.
— Moi : Ça ira, ne t’en fais pas. Tu ne me déranges pas, sinon je ne t’aurai pas proposé. Et c’est la moindre des choses, tu me sers de bodyguard à chaque fois.
— Charmant : C’est pas faux. Alors un café s’il te plaît.
Nous entrons dans le studio et je lance la machine. Charmant s’installe sur le canapé. Je le rejoins quelques minutes plus tard avec deux cafés et m’approche de lui.
Je lui tends une tasse. Nous nous regardons essayant de deviner ce qu’attend l’autre. Je brise le silence en demandant :
— Moi : Ça t’embête si je mets un peu de musique ?
— Charmant : Pas du tout, fais tout ce que tu veux.
— Moi : Tu aimes quoi ?
— Charmant : Le bon café, le bon rhum et les jolis yeux verts.
— Moi : En musique, je parlais…
— Charmant : Ah pardon. J’aime tout…
Il sourit, fier de lui. Je lui rends son sourire et mets un fond de musique. Mon café terminé, je pose ma tasse sur la table basse et me blottis dans le canapé. Je me rapproche un peu plus de lui. Il met son bras au dessus du canapé, juste derrière moi.
— Charmant : Alors mercredi tu retrouves tes amis, ta famille, c’est chouette.
— Moi : Oui ça va faire du bien de les revoir. Je suis partie un peu subitement.
— Charmant : J’ai cru comprendre. Et ton mec ?
— Moi : Ex. Il va falloir que je passe récupérer mes affaires et garder mon calme.
— Charmant : Vas y accompagnée surtout.
— Moi : Oui, je pense même passer quand il sera au travail.
— Charmant : Tu sais, même quand tu seras rentrée, tu pourras m’appeler ou m’envoyer des messages. J’espère garder contact.
— Moi : Ohh. Moi aussi, ça me ferait très plaisir. Et toi aussi, n’hésites pas. Mais pour l’instant je suis encore là.
— Charmant : Oui. Alors profites.
— Moi : On croirait entendre ma meilleure amie.
— Charmant : Alors elle a raison.
— Moi : Haha. Tu ne sais pas tout.
— Charmant : Ah bon, il faut mieux pas ?
Je lui réponds par un sourire et m’approche de son visage. Ma main effleure sa joue gauche, mes lèvres sa joue droite. Je dépose de longs baisers, un premier au milieu, un autre au coin de ses lèvres, un dernier dans son cou et je lui chuchote à l’oreille « je peux ? ». Nos respirations s’accélèrent et il me répond difficilement « tout ce que tu veux ». Je le regarde alors dans les yeux et m’installe à califourchon sur lui avant de l’embrasser sur ses lèvres. Il passe une main le long de mon dos et l’autre dans mes cheveux, il maintient ma tête et me rend mon baiser. Sa langue entrouvre mes lèvres et rejoins la mienne. Un baiser passionné, à la fois tendre et sans retenue, comme si nous l’avions attendu depuis trop longtemps...
Au bout de quelques minutes et à bout de souffle, nous nous éloignons à contre coeur. Je me rassois à côté de lui et pose ma tête sur son épaule, Charmant prend ma main dans la sienne et la caresse. Nous restons silencieux quelques minutes sans oser nous regarder, avant que Charmant se décide à briser la glace.
— Charmant : Je suis bien là… Mais je vais devoir y aller.
— Moi : Tu peux rester, il se fait tard…
— Charmant : J’en ai envie vraiment mais je ne suis pas sûr que je pourrais m’arrêter.
— Moi : T’arrêter ?
— Charmant : De t’embrasser, de te caresser.
— Moi : Oh. Je ne t’en voudrais pas.
Il pose son front contre le mien et soupire. Je passe mon bras autour de sa taille et me serre contre lui. Je respire son odeur et ferme les yeux quelques instants.
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