La couverture nationale a joué un rôle peut-être pas autant que les réunions dans les quartiers urbains, les villages, les banlieues. Enfin, c’est un tout. Il y a toujours un mystère dans le fait d’être élu. Je me suis donné à fond pendant le dernier mois, à tout remuer autour de moi, tout voir, tout entendre. On a vu en moi un homme capable d’actionner les leviers, redynamiser le pays, l’industrie, l’agriculture - en fait tout - avec des relais à Paris. Miracle de la politique, qui peut tout dans l’oeil des gens. Marchal, s’est réjoui « Bravo mon grand ! » Accolade. Mais je sens qu’il aurait souhaité une victoire moins nette, du laborieux. Aujourd’hui, c’est mon jour et l’on se tourne vers moi, et Marchal à mes côtés contrairement à son habitude n’est pas très à l’aise. Ce n’est pas grave, je comprends. Je ne lui en veux pas. Son job je n’en veux pas. Mais tout de même.

Aujourd’hui, accueil des nouveaux députés. Des fonctionnaires donnent des badges, des documents. Cantine, espaces de travail collectifs ou privés, salles diverses, archives, annexes, droits et obligations divers. Toute une organisation. Je croise mes nouveaux collègues, tous ou presque aussi neufs que moi tous partis confondus dans une communion fervente et joyeuse. Que restera-t-il de tout cela, des liens que nous tissons ? Nous ne sommes pas en confrontation ni la Moselle avec le Gard ou le Tarn avec les Savoies. Tout ça, on le sait dans le regard de l’autre. Bien agréable, cette camaraderie de buvette.

Je suis allé voir ma fiche aux renseignements généraux, derrière une porte à digicode. Ma fiche, je m’en fous, c’est eux que je veux voir, qui ils sont, combien, comment ils travaillent.