Fin
Cher vous,
Une couronne s’abat sur ma tête, comme l’épée de Damoclès le transperçant. La récompense tant espérée par d’autres, le saint graal, qui m’arrive dans les mains, détruisant mon âme au passage. Salut que je ne n’avais jamais demandé, qui brule, martyrise ma conscience. La raison pour laquelle j’ai lutté pour conserver mon titre fut cette volonté de garder la liberté d’action dont je jouissais. Le poison qui m’anéantissait me garantissait aussi une tranquillité de vie ; on ne me demandait rien de comment je travaillais. Je travaillais simplement.
Je travaillais toujours plus, toujours plus de perfection. L’échec me rendais malade, je n’en dormais plus. J’avais fait le grand saut vers la folie. Une psychose insidieuse s’était emparé de moi, elle rongeais ce qui me restait d’humanité. Et lorsqu’il n’y eu plus rien de moi, plus que ce vide, j’ai continué. Je me suis battu sans raison, même si je n’avais plus aucune devise pour laquelle m’acharner. Je continuais, comme un drogué qui ne peux plus se passer de sa dose. Je persévérais sans morale.
Ce n’est que lorsque le monstre sans vertu que j’étais devenu toucha définitivement le fond que je décidai d’arrêter. Il n’y avait même plus les parois auxquelles je pouvais m’agripper, parce que j’étais faible. Si faible que je pouvais plus me relever. Alors, depuis le plus profond des enfers, j’en fini. Aujourd’hui, je me retire. Je m’en vais. Je tue cet être vide que je continuais d’être.
J’arrête.
Je me forge autre chose. J’oublie le vide.
Au revoir. Adieu.
Annotations
Versions