B x B
de gai motus
Une main s’était posée sur la cuisse, déclenchant un immense frisson. C’était leur premier vrai contact physique. Enfin, pas vraiment, mais ici et maintenant, c’était un encouragement réciproque devant cette aventure espérée. Cette invitation en l’absence des parents, sous prétexte de la découverte d’un jeu vidéo, était la bienvenue. Cette attirance irrépressible qui les avait aimantés ne demandait qu’à s’assouvir.
Les paroles creuses et précieuses, pendant qu’ils avaient englouti la pizza, les avaient chauffés, tant leurs regards s’évitaient pour ne pas déborder de désir.
Doucement, se retenir, alors que les mains avides se glissaient sous les vêtements. Une telle envie de ce corps admiré. Tout arracher pour le contempler nu dans son offrande. Le parcourir de milliers de baisers dans une vénération absolue, sentir sur le sien cette chaleur suave qui laisse un petit froid quand ses lèvres sont déjà ailleurs. Cette exploration réciproque descend lentement, trop lentement, vers cet endroit interdit. Un dernier bout de tissu tendu, une dernière pudeur, la dernière porte. Un regard, pour demander une permission d’avance acquise. Faire glisser cette ultime enveloppe. Ils sont nus. Ils s’arrêtent au seuil de cet instant. Ils se rapprochent pour coller leurs lèvres, leurs paumes sur le dos de l’autre, qui descendent vers des rondeurs tendres à pétrir. Leurs rigidités les gênent, tellement gonflées de leurs désirs.
Ne pas céder, continuer. « Tout est dans les prémices, ne jamais se précipiter, il faut que les deux corps s’ouvrent à l’acceptation. » Les conseils qui tournent en boucle. Les images interdites, si souvent regardées, disent le contraire. Son instinct lui dit de ralentir. Aucune parole, juste les réactions de l’autre qu’il faut comprendre, les siennes, incontrôlables.
Il a tant vu des bouches se saisir de ces vigueurs, mais il ne peut pas. Cette retenue semble partagée. C’est mieux. Les doigts investissent alors ces cavités sensibles. Visiter ce nid secret et simultanément sentir l’exploration de son intériorité déclenchent des ondes de volupté. Son envie se tend à en devenir douloureuse. Il se sent prêt à partir. Quel imbécile ! Il s’est retenu les jours précédents, de peur de ne pas être à la hauteur. Il a entendu parler de garçons qui n’arrivent pas à se dresser. Son angoisse était mauvaise conseillère, lui qui se tend si souvent quand ses yeux se posent sur une rondeur ou une bosse de pantalon.
Les conseils resurgissent : se protéger et protéger l’autre. Quel imbécile ! Les préservatifs, prêtés par le grand frère, sont dans son blouson ! Il devra s'en contenter, après avoir essuyé : « Tu sais combien ça coûte ? Tiens, ça devrait te suffire ! ». S’il savait !, rit-il intérieurement. Le gel, il savait, il avait été en acheter en rougissant sous le regard de la pharmacienne qui s’amusait de ces balbutiements sur des mots inconnus.
Il murmure : « Je reviens », avant de redescendre dans l’obscurité de cette maison inconnue, précédé par cet éperon douloureux qu’il cogne contre des obstacles inattendus. Il remonte avec les trois sachets. Ils reprennent leurs caresses, la tension remonte vite. Il s’était entraîné, redoutant ce moment qui casse tout. Il est même allé jusqu’à regarder le petit appendice se remplir de ses soubresauts. Avec l’excitation et les doigts humides, le sachet est impossible à ouvrir. Un petit rire, une main qui lui prend le sac et qui l’ouvre d’un coup de dents. L’enfilage est délicat, forcément du mauvais côté. Sa tension n’a pas baissé. Ils sont prêts, anxieux de cette première fois. Les doigts repartent dans les profondeurs. Que ce jeu est plaisant ! Trop ! Il a peur de ne pouvoir se retenir. Un baiser, un regard qui s’offre en une attente. Il tente une pénétration. Dans les vidéos, cela semblait si évident qu’il est surpris par la difficulté, avant de sentir la plénitude entourer sa conscience. C’est aussi bon que ça ! C’est aussi fort que ça ! Il sent la pleine communion dans les gémissements mélangés de bonheur et de souffrance qu’il entend. Ne pas bouger, ou à peine, pour entretenir la sensation. Le plaisir monte, le durcissant dans tout son corps. Pas déjà, pas encore ! Pourquoi ne peut-on pas contrôler cela comme sa respiration ? Suspendre éternellement ce moment. Une vague l’emporte avec violence dans son déferlement qu’il voudrait retenir tout en voulant mourir dans cette explosion.
Haletant, il s’est affalé sur son compagnon, qui vient à son tour. Reprendre, continuer, alors qu’il ne ressent plus rien. Il se retire, déçu de ne pas avoir pu donner plus, fuyant les yeux déçus qu’il redoute. Un mouvement, un tendre baiser lui font comprendre que c’était bien. Il sourit, heureux d’avoir passé ce cap, surtout avec cet amour rêvé.
Dès le premier jour, sa silhouette l’avait subjugué. Son visage était également parfait. Les anges existaient donc réellement ? Un seul importait, celui qu’il attendait depuis toujours. Sa timidité l’avait bridé, enfermé dans ces chaînes qu’il abhorrait. Quand l’ange lui avait souri, son cœur avait explosé. Il avait eu du mal à s’ouvrir, mais chaque pas s’était transformé en un délice, dans le secret de leurs rencontres dissimulées. Quelques petits baisers échangés discrètement, quelques doigts caressant le visage, avant cette invitation inévitable pour, enfin, se perdre en l’autre,
Le lit était étroit, les obligeant à se coller. Il avait retiré le préservatif, avant de le nouer soigneusement, car il n’en avait jamais tant rempli. Cette performance le flattait. Leur proximité raviva leurs caresses. Sa peau était si douce ! Il put entièrement posséder ses jambes magnifiques, si longues, si joliment musclées. Ses fesses, au dessin si parfait. Son visage, aux traits si accueillants, ses bras, son ventre si dur, ses seins aux tétons dressés. Son corps était également l’objet de douces explorations. Quand il entendit « Tu es si beau ! », il s’arrêta une fraction de seconde. Ce n’était pas son ressenti. Mais entendu de cette bouche vénérée, cela le gonfla de joie. La tension était absente, juste la jouissance du corps aimé. Cela ne leur suffisait pas, car de tendres flatteries ranimèrent facilement leur jeune flamme. La pose de la protection fut un jeu entre eux. Un apaisement avant une délicate introduction. La perfection. Quel bonheur de se donner, malgré la douleur. Il sentit de légers mouvements, jouant sur le rythme et l’intensité pour s’accompagner mutuellement dans la montée. Donner le plaisir pour le partager. Ils se rencontrèrent, avant le relâchement, s’endormant encore emmêlés.
Dans la nuit, ils entendirent des bruits. « Mes parents qui rentrent ! » « Nos vêtements dans le salon, le fouillis… » « Ils sauront que leur fils est devenu adulte ! » « Mais… » « Je vais te présenter, ils vont t’adorer… mais pas autant que moi ! »
Incapables de se rendormir sans s’être câlinés, cette troisième fois les emmena vers l’absolu.
Table des matières
En réponse au défi
Défi érotique #1
Bonjour à tous !
Tout est dit dans le titre ! A force de me promener et de me perdre dans les nombreuses pages de scribay, je me suis rendue compte que les textes érotiques n'étaient pas si rares et plutôt appréciés...
Voici l'occasion de stimuler votre imagination et de vous dévergonder !
Pour ce premier défi, je vous demande de raconter une "première fois".
Cela peut être "conventionnel" ou pas, contemporain ou même fantastique, vous êtes libre de rédiger à la première personne ou à la troisième, vous êtes libre de la forme.
Genre imposé : érotique
Commentaires & Discussions
B x B | Chapitre | 2 messages | 1 an |
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