Chapitre 2 : Captain ATOMIK
Laëtitia arrive au point de rendez-vous donné par George, grâce à la trace GPS communiquée. Un bon spot en hauteur afin d’assister à la scène qui va se dérouler. Il est accompagné de deux assistants photographes dont les prénoms lui échappent encore.
— Rifi et Fifi vous restez ici, s’écrie la journaliste, vous me mitraillez le combat, je veux tous les détails en visuel. Un avec l’appareil photo à vue télescopique, l’autre avec le drone camouflage. George, tu viens avec moi, on se dirige au plus près de l’infanterie.
— Ils ont mis une zone de sécurité. On va se faire dégager si on s’approche trop.
— Euh enchanté, Laëtitia Tirandier, lui répond-elle d’un ton sarcastique, il faut croire que malgré plusieurs années à travailler ensemble, tu ne me connais toujours pas. Ne t’inquiète pas, avec moi on va être au-devant de l’action.
En effet, Laëtitia est une experte dans la persuasion. Quand elle veut quelque chose, elle l’obtient à coup sûr. Et c’est ainsi qu’elle et George se retrouvent au plus près de ce chaos. Les militaires affolés suivent les consignes de leur commandant, ordonnant de tirer sans répit. Balles de fusils d’assaut, lance-roquette, missiles télécommandés, obus de char… L’offensive de la race humaine ne flanche pas une seconde. Et en face d’eux, un groupe de Nidders chemine sans s’arrêter vers la ville de New State Dorning. Aucun d’eux ne tombe sous la pluie de projectiles, seulement ralentis. C’était l’objectif de l’armée. Former un bouclier militaire et freiner la propagation. Le temps que leur sauveur arrive…
— Pourquoi n’est-il pas encore là ? crie l’un des soldats
— Gardez vos positions, lui rétorque le commandant, maintenez la cadence !
— Ils sont trop nombreux ! Je n’en ai jamais vu autant !
Un grondement retentit. Un éclat verdoyant jaillit du ciel. En un éclair, il atterrit face aux militaires. C’est un homme, enfin un surhomme. Une montagne de muscles exposée sous une combinaison bleue et verte. Une cape couleur écarlate lévitant au vent. Un grand sourire confiant se dresse sur son visage masqué. « Le voici votre sauveur », pense Laëtitia.
— C’est Captain Atomik ! Le héros de la nation ! Le destructeur de Nidders !
— Désolé pour le retard, je m’occupais déjà d’un groupe de voraces sur le continent Nord à Koalu Riots. Mais ne vous inquiétez pas ! Je suis là désormais. Bon travail messieurs dames !
En un instant, il s’envole à toute vitesse vers la vague de prédateurs. Les insectes reptiliens claquent leurs pinces, prêts à déchiqueter de la chair. Captain Atomik s’élance vers l’ennemi et prépare son attaque. Un rayon vert jaillit de sa main massive. « Atomic ray ! ». Le faisceau lumineux transperce une ligne de monstres, les exterminant. Le reste des Nidders continue leur avancée. « Fission Punch ! ». Le coup de poing dévastateur du héros détruit sur le coup une partie des créatures.
Sous le regard des militaires et du public, Captain Atomik continue sa purge face à l’assaut des voraces. Il est en effet la seule solution trouvée à ce jour face à cette menace. Aucune arme humaine ne fonctionnant sur ces créatures… Personne ne sait d’où lui viennent ses superpouvoirs. Mais un mois après la première attaque, Captain Atomik est apparu en sauveur avec la capacité de détruire ces vermines. Depuis plusieurs années, il est le protecteur des hommes à travers les quatre grands continents, volant à la rescousse dès l’arrivée surprise de Nidders. Un véritable héros mondial.
Sur le champ de bataille, les voraces entourent Captain Atomik et tentent de le dévorer. Il ne faiblit pas et continue ses attaques puissantes. « Putain, elles sont nombreuses aujourd’hui ces saloperies ! ». Il lui fallut un moment d’inattention pour se faire attraper le bras par un Nidder. Un homme ordinaire aurait péri sur le coup. Mais la force surhumaine du héros lui permet de résister à la pression des pinces. D’autres en profitent pour happer sa cape, la déchiquetant en un instant. « Proton beam ! » Un rayon vert sortant de son doigt éjecte les parasites. Ils sont trop nombreux. Ils ne lui laissent aucune seconde de répit. « Merde, je suis bientôt à court de jus ». Plus qu’une solution, se replier. Captain Atomik lance une dernière technique « Neutronal smash ! » et profite de la déflagration pour s’extirper de la fosse. Il s’envole et atterrit face aux militaires.
— Je suis désolé, il y en a trop, je n’ai déjà plus d’énergie… avoue le héros.
— Captain Atomik n’a plus de batterie, crie le commandant, amenez-lui une recharge immédiatement ! Dépêchez-vous, les Nidders n’attendront pas !
Les militaires se précipitent suite à l’ordre donné. Laëtitia, aux premières loges, sait très bien ce qu’il va se passer « Pauvres fous, il va le faire encore une fois ». Parmi la foule, un petit garçon blond est délogé par deux soldats. Il est amené face au sauveur. Avec un grand sourire, l’enfant est émerveillé par la prestance de son héros. Captain Atomik le regarde dans les yeux et lui met sa grande main sur son crâne.
— Tu t’appelles comment petit ?
— Co… Corentin ! répond-il en bégayant.
— Très bien Corentin, connais-tu ma phrase motto ?
— Oui Monsieur, dit-il en faisant un salut de sa main droite,
— Nous sommes Nation, nous ne sommes qu’un ! récitent-ils tous les deux en chœur.
Et en un instant, un éclat vert jaillit du corps du petit garçon, aspiré par le héros. Corentin continue de sourire. Le sauveur le regarde se décomposer. La lumière s’intensifie jusqu’à imploser. Il ne reste plus rien de l’enfant, même pas des cendres ou de la poussière. Un grand silence retentit dans le public. Un relent de dégoût monte dans la gorge de Laëtitia. « Encore un ». Une aura verdâtre entoure désormais Captain Atomik. Il a fait le plein d’énergie.
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