Et quand l'engramme ressurgit, la brume s'efface
C'est lorsque la vase remonte du fond de l'eau que la sensation survient.
Ce sont les souvenirs que j'avais ignorés, leur écho résonne et résonne encore.
Ne pouvant saisir au vol que quelques notes de ce que cela signifiait vraiment.
En tendant la main, je ne fais que l’effleurer, avec l'espoir d’en comprendre le sens.
Ces larmes. Ces mots qui résonnent. « Ce n’est pas seulement un problème que tu dois résoudre »
Et cette sensation tout au fond de la poitrine. Ce frémissement.
« Il est toujours là »
J’avais oublié la suite. Je l’avais ignorée.
« Il dicte chacun de tes mots »
Je les déterre aujourd’hui.
« Il ne nous fait plus sentir vide »
J’ignore cette sensation.
« J’ai mal. Je suis triste »
Est-elle mauvaise ? Tout au fond du cœur, est-ce pincement ?
« Mais je ne suis pas malheureux »
Et les engrammes refont surface, ils submergent le présent, font que les yeux s’écarquillent.
« Le temps guérira cette blessure »
Il n’y a pourtant aucune plaie, pas de sang.
« Je continue de croire de tout mon cœur en l’amour »
S’il te plaît, explique-moi ce qu’il y a au fond de tes yeux.
« C’est quelque chose que tu dois accepter de ressentir »
Et dans le noir constant de mon esprit, j’ai l’impression de regarder le monde depuis ma fenêtre.
Et dans le brouillon perpétuel de mon environnement, j’ai l’impression de vivre les choses sans vraiment les comprendre.
« Je continue de croire de tout mon cœur en l’amour »
Tu avais mal. Comment ? Comment te tenais-tu encore debout ?
Les joues imbibées de larmes, la tristesse encrée sur ton visage.
Et ton sourire.
« Je suis en vie, et je sais que rien ne s’arrête.
Je vois toujours les étoiles, et je sais que c’est une chance pour moi »
J’aurais aimé que tu les voies aujourd'hui, car elles brillent plus que jamais.
J'aurais aimé que tu vives cette nuit, pour que je puisse avoir le temps de te le dire.
« Pardon »
J’étais aveugle à ces mots, sourde à ces gestes. Que voulais-tu me dire ?
« Pardon pour tout ce que je n’ai pas su faire, tout ce que je n’ai pas su te dire »
Les excuses furent vaines.
Car il n’y avait rien à pardonner.
« Merci »
Les mots que je ne t'ai pas adressé.
« Merci de n’être que toi »
Que faire lorsque l’on sent ce trouble, là, juste dedans ?
Tu n’es pas là pour que je puisse aussi te dire merci.
« Et si je pars, je sais que j’ai eut le courage te le dire »
Maintenant, je sais que je perdurerai ton souvenir.
C'est grâce à toi, qui décidais d'écrire l'histoire alors que ton cœur souffrait.
J’aimerais que tu sois en vie.
J’aimerais te voir sourire encore.
J’aimerais voir le soleil se lever dans un monde auquel tu appartiens.
J’aimerais t’entendre me le dire.
« Je t’aime »
J’aurais aimé te voir heureux
Tu es parti sans cessé d’être toi-même. Tu es parti avant que je ne puisse comprendre le sens de tes paroles.
Maintenant, je sais que je perdurerai ton souvenir.
L’univers baigne dans la lumière de l’aube.
Un autre jour dans la poussière, où l'on pense le monde comme de la braise.
« Je t’aime »
Aujourd’hui, je ne me mords pas la langue pour m’empêcher d’être.
« Je t’aime »
Je veux le sentir pulser. Malgré la douleur. Malgré la peur de tomber.
Se tenir debout par moi-même. Face aux fleurs sauvages. Face à l’orage qui survient.
Et quand seront portés loin, loin les larmes, je penserais toujours à toi avec le sourire.
Merci de me l’avoir appris. Merci. Même si l'eau se trouble, je sais que je veux avancer.
Tu es parti avant que je ne comprenne.
Tu es parti avant que je ne t’aime.
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