A l'ombre des lauriers roses
À l'ombre des lauriers roses, j'offre à mon âme le temps
D'expulser aux quatre vents le chœur de mes ecchymoses
De songer à un printemps aux sons de métamorphose
D'effeuiller la primerose pour chasser les maux d'antan
Vider le seau de l'hiver des amères engelures
Sur mes doigts blancs, blessures au nom des idées d'hier
Puis panser les brûlures posées par des mains fières
Rendant mon corps solitaire et bardé de craquelures
Arroser les fleurs des champs et leurs espoirs insoumis
Les nourrir d'un peu de pluie et ouvrir les yeux en grand
Les voir changer de semis à des héros de romans
Et raconter en chantant l'apogée de leurs récits
Gronder contre l'exaction, qui toujours est importune
Sans l'ombre des tribunes, dénoncer ses abjections
Causer les infortunes enseignant la compassion
Guider son absolution et guérir de mes rancunes
À l'ombre des lauriers roses, j'ai donné mon âme au temps
Décidé d'ouvrir aux vents le chœur de mes ecchymoses
De lui offrir un printemps aux sons de métamorphose
Et d'humer les passeroses libérées des maux d'antan
Annotations
Versions