Au départ, je ne t'en voulais même pas. Brisée, ça je l'étais, tu peux me croire. J'ai passé beaucoup de temps à ramasser les morceaux de mon coeur que tu as pris un certain plaisir à éparpiller. Mais je n'étais pas en colère contre toi. Parce que je te comprenais. Je savais, j'avais été à ta place.

Puis tu m'as dit que toi tu m'en voulais. Et j'ai senti cette haine sourde, qui balaie l'empathie et les bons sentiments, cette noirceur qui s'est emparée de mon âme. Comment osais-tu ? Tu t'étais enfoncé dans tes propres sables mouvants, et tu m'entrainais contre mon gré avec toi. Je n'ai fait que me sauver la vie tant bien que mal.

C'est cette colère qui m'a étouffée pendant des mois. Et, pendant que je me noyais, tu apprenais à vivre. Et tu as très bien appris, puisque lorsqu'elle est arrivée, tu l'as accueillie comme si je n'avais jamais existé.

Oh... Elle est belle et très gentille, elle te rend tellement heureux. Tandis que je nourris ma rancoeur, tu adoptes un animal de compagnie. Alors que je pleure, tu cherches un appartement. Pendant que je te déteste, tu m'oublies. Génial.